Grand oral du bac : LA BRETAGNE: Le destin difficile d'un duché indépendant entre deux voisins ambitieux
Publié le 12/11/2018
Extrait du document
ENTRE PAYS GALLO ET PAYS BRETONNANTS
Isolée à la pointe de l'Occident continental, couverte de mystérieux mégalithes, faiblement romanisée, christianisée par les moines celtes irlandais, la Bretagne est à l'origine des légendes les plus célèbres de chevalerie. Ses relations avec le royaume de France sont distendues jusqu'au xvie siècle, quand deux mariages consécutifs d'une même reine attachent définitivement la Bretagne à la France. Profondément catholique, la Bretagne s'oppose à la Révolution quand celle-ci élimine le roi et impose la déchristianisation. Mais déjà deux Bretagnes s'opposent, celle des ports et celle des campagnes. Au xixe siècle, la région est marquée par un exode massif vers la capitale qui devient la première ville bretonne de France. La Bretagne connaît sa plus grande révolution économique au cours des années 1960, époque de son désenclavement.
• Le premier raid normand de grande ampleur se produit en 843. Il se solde par le massacre des Nantais.
Installés à Noirmoutier, les Normands menacent les Bretons au sud et à l'est
• Les deux successeurs de Nominoë, son fils Erispoë (851-857) puis son neveu Salomon (857-875), stabilisent les rapports avec les Carolingiens. En outre, Salomon accroît son royaume vers l'est en obtenant une partie de l'Anjou ainsi que le Cotentin et le pays d'Avranches. La Bretagne connaît ainsi, à la fin du ixe siècle, sa plus grande extension territoriale.
• Cet apogée est de courte durée. L'élimination en 875 de Salomon par une conjuration de grands - Salomon avait lui-même fait assassiner son cousin Erispoë - entraîne une guerre civile qui se déroule sur fond d'invasions normandes.
• Alain, dit Alain le Grand (mort en 907), parvient à unir les Bretons contre les Normands, qui sont défaits à deux reprises : près de Questembert en 890 et sur le Couesnon, par le comte de Rennes, Bérenger.
• Au xe siècle, après la mort d'Alain, la présence normande s'affirme aux marges de la Bretagne. En 921, les Normands installés sur la Loire obtiennent du roi de France les territoires de la Bretagne du sud.
Civilisation Conquête Arrivée des Celtes Nominoë, nommé Règne d'Alain Reconnaissance Mariage d'Anne Révolution française La Bretagne
mégalithique romaine chassés de par l'empereur Barbetorte du titre de duc de Bretagne et chouannerie érigée en région
Grande-Bretagne en Bretagne de Bretagne avec Charles VIII bretonne administrative
La Bretagne romaine
• La conquête de l’Armorique par les légions romaines se fait en deux temps. En 57 av. J.-C., Publius Crassus est chargé par César de conquérir le sud de la Bretagne. À la tête d'une seule légion, il soumet les Vénètes l'année suivante en remportant la bataille livrée devant Saint-Gildas-de-Rhuys (Morbihan). La soumission définitive du sud de la Bretagne est assurée en 51 av. J.-C.
• La conquête romaine ouvre une période de paix et de prospérité. De grandes voies sont construites : le long de la côte, de Nantes à Quimper ; au centre, de Condate (Rennes) à Vorgium (Carhaix) ; au nord, de Condate à Reginae (Erquy). La ville principale est Portus Namnetium (Nantes).
• Une première grande invasion barbare, en 275-276, cause de nombreux dégâts. C'est toutefois au début du ve siècle que la Bretagne gallo-romaine plie sous les assauts des envahisseurs.
• À la même époque, des chrétiens édifient leurs premiers lieux de culte dans la région. À l'évêché de Nantes succèdent au cours du siècle ceux de Rennes et de Vannes.
• Du ve au viiie siècle, la Bretagne connaît un nouveau brassage de populations. Abandonnée par les garnisons romaines dès 410, elle accueille des Celtes chassés de Grande-Bretagne par les Angles et les Saxons.
LA BRETAGNE AU HAUT MOYEN ÂGE
Les Bretons et les Carolingiens
• Les Carolingiens tentent de s'emparer de la péninsule bretonne à la fin du vin' siècle. Un comte Gui aurait intégré la région à l'empire, tout du moins le comté de Vannes.
«
•
En 1166, à Thouars, presque tous
les nobles bretons prêtent hommage
à Henri Il Plantagenêt qui est aussi duc
d'Aquitaine et devient donc le maître de
tout l'ouest de la France.
Le duc Conan
offre la garde de la Bretagne à Henri Il et
promet sa fille au fils de celui-ci, Geoffroy.
LA BRETAGNE DES PLANTAGENlTS
• Henri Il se montre un excellent
administrateur.
Il divise le duché en huit
baillages -Nantes, Rennes, Ploërmel,
Broërec, Cornouaille, Léon, Tréguier,
Penthièvre -qu'il confie à des
sénéchaux révocables.
• En 1185, son fils Geoffroy fait adopter
l'« assise »-premier acte législatif
connu relatif à la province -qui
introduit le droit d'aînesse dans
la transmission des fiefs.
• À sa mort en 1190, Geoffroy laisse
une fille, Aliénor, et un fils posthume,
Arthur.
En l'absence du roi Richard
d'Angleterre, parti en croisade, la
duchesse d'Aquitaine Constance établit
des relations avec le roi de France,
Philippe-Auguste.
De retour en 1199,
Richard ravage la Bretagne.
Constance
met son fils à l'abri à la cour
des Capétiens.
• Le roi de France impose Arthur sur
le trône du
duché de
Bretagne puis,
à la mort
prématurée
de celui-ci,
la dernière fille
de Constance,
Alix, qui sera -�!!!!!!!:= :i mariée en 1213
à un arrière-petit-fils du roi de France
Louis VI, Pierre de Dreux.
LA BRETAGNE CAPÉTIENNE
• Devenu duc sous le nom de Pierre 1"
Mauclerc, celui-ci annonce son intention
d'introduire la féodalité capétienne en
Bretagne.
Cette perspective mécontente
les barons, l'Église et la régente de
France Blanche de Castille.
Fatigué,
Pierre 1" abandonne le pouvoir
et se retire sur ses terres en 1237.
• Son successeur, Jean 1" le Roux
(1237-1286), restaure la paix civile.
a b an do nnan t les mesures contre les
barons.
Les ducs Jean Il (1286-1305),
Arthur Il (1305-1312) et Jean Ill (1312-
1 3 4 1) se révèlent des vassaux loyaux
- sauf quand ils tentent de s'allier
à l'Angleterre comme en 1294.
Cette allégeance au roi capétien est
récompensée par la reconnaissance
officielle du titre de duc et pair en 1297.
LA GUERRE DE SUCCESSION DE BRETAGNE
• Lorsque Jean Ill meurt en 1341 sans
enfant, deux branches revendiquent le
duché : les Penthièvre, qui descendent
de Guy, frère du duc, et les Montfort,
issus de la seconde épouse d'Arthur Il.
• Jean Ill avait donné des garanties
à sa nièce, Jeanne de Penthièvre, à qui
il fait épouser Charles de Blois, le neveu
du roi de France Philippe VI de Valois.
En Bretagne, Jeanne de Penthièvre est
soutenue par le pays gallo, les grands
et l'Église.
L'Angleterre, pour laquelle
la Bretagne représente un chaînon
stratégique entre lïle et l'Aquitaine,
prend position en faveur des Montfort.
Le conflit, qui éclate en pleine guerre
de Cent Ans, consiste en une succession
de chevauchées et de sièges
entrecoupés de trêves.
•
En 1341, leon de Montfort se fait
reconnaître
duc à Nantes
et recherche
l'alliance
anglaise.
Quelques mois
plus tard,
le roi de France,
qui soutient
Charles de
Blois, envoie une armée reprendre
Nantes et capturer Montfort.
En 1347,
c'est au tour de Charles de Blois d'être
capturé.
En 1360, le traité de Brétigny
offre un premier compromis, qui est
rejeté par Jeanne de Penthièvre.
Quatre
r-:::;iii!iiiii;::- 1 ans
plus tard,
ses partisans
sont battus à
Auroy par ceux
de Montfort
-Bertrand
du Guesclin est
fait prisonnier
par les Anglais.
...._ _ ____ _.Montfort
impose alors la paix de Guérande.
Le duché doit toutefois l'hommage
au roi de France.
• Le règne de Jean IV (1365-1399) connaît
plusieurs années de crise.
Si le pouvoir
ducal en sort renforcé, il demeure
toutefois le champ clos de l'opposition
entre Capétiens et Plantagenêts.
LE XVE SIÈCLE GLORIEUX DU DUCHÉ
• Au cours du xv• siècle, cinq ducs se
succèdent : Jean V (1399-1442), ses fils
François 1" (1442-1450) et Pierre Il
(1450-1457), puis leur oncle Arthur Ill
(1457-1458) et leur cousin François Il
(1458-1488).
Pris entre les exigences
anglaises et les ambitions françaises,
les ducs tentent avec plus ou moins
de réussite de mener une politique
d'équilibre à leur profit.
• Au début de son règne, Jean V s'engage
successivement auprès des Bourguignons
puis des Armagnacs avant de privilégier,
à partir de 1424, une politique d'équilibre,
puis d'affirmer finalement sa neutralité.
• Ses successeurs, tout en affirmant
les droits bretons.
prennent le parti
du roi de France qui vient de chasser
les Anglais du royau m e.
• François Il s'oppose au nou ve au ro i
de France, Louis Xl, et renoue avec
les Anglais.
Il rejoint les
grands hostiles
au roi réunis
au sein de la
Ligue du Bien
public.
Tentant
de s'insérer
dans les conflits
féodaux, les
Bretons pénètrent en Normandie et
en Poitou, mais connaissent des échecs.
• Arrive alors au pouvoir le conseiller
Landais, qui refuse toute allégeance à
la couronne de France.
De 1480 à 1488,
il privilégie l'alliance anglaise pour
défendre les intérêts économiques
et commerciaux bretons.
Les régents
de France, Anne et Pierre de Beaujeu,
mobilisent les nobles bretons contre
le conseiller Landais, qui est arrêté
et pendu.
Mais les exigences françaises
mécontentent les Bretons : la guerre
reprend et aboutit en 1488 à la défaite
des Bretons, à Saint-Aubin-du-Cormier.
Le traité du Verger confirme les
prétentions françaises sur le duché.
LA
FIN DE L'INDÉPENDANCE BRETONNE
• La disparition de l'indépendance
bretonne est due à une affaire
dynastique.
À la mort du duc François Il,
sa fille unique Anne a 11 ans : la question
de la régence se pose.
Anne est mariée
en 1488 avec le
roi Charles VIl
qui a conquis
Nantes en 1491.
Le contrat
de mariage
prévoit l'union
personnelle de la Bretagne
à la couronne
de France à travers Anne ; il prévoit
aussi que si Charles meurt avant Anne,
celle-ci devra épouser son successeur :
ce qui arrive en 1498.
Le nouveau roi
de France, Louis Xli, promet à Anne
de respecter les libertés bretonnes.
En 1532, les États de Bretagne réunis
à Vannes approuvent l'union
du duché au royaume.
LA BmAGNE FRAN�SE
DÉVELOPPEMENT ET RÉVOLTES
• L'histoire de la Bretagne moderne
est celle de sa longue francisation.
• Profondément catholique, la Bretagne
n'est pas sensible aux idées de la
Réforme.
Seuls quelques bourgeois et
nobles se font protestants.
En revanche,
la province est marquée par les guerres
de la Ligue, son gouverneur, le comte
de Mercœur menant le combat contre
Henri de Navarre.
• Du point de vue des institutions, la
Bretagne jouit de plusieurs privilèges:
les fonctions ecclésiastiques sont LA
BRETAGNE sous LA RÉVOLUTION
• En 1790, la Bretagne est divisée
en cinq départements : le Finistère,
les Côtes-du-Nord -devenues Côtes
d'Armor en 1986 -,le Morbihan,
l'Ille-et-Vilaine et la Loire inférieure
- devenue Loire-Atlantique en 1957.
• Catholique et légitimiste, la Bretagne
réprouve l'adoption de la Constitution
civile du clergé (1791) et l'exécution
du roi (1793).
Elle entre en révolte
à l'instar de tout l'Ouest.
• Le mouvement débute à Vannes en
1793.
Une armée paysanne combattant
« pour Dieu et son pays » attaque les
garnisons républicaines.
Cette armée
de chouans a pour chef de file Georges
Cadoudal, qui poursuivra son combat
jusque sous le Consulat.
En 1795, une
tentative de débarquement des émigrés
est repoussée par Hoche à Quiberon
(Morbihan).
Sous la Terreur, Nantes
est le thé�tre de noyodes en masse
de royalistes dans la Loire.
LA BRETAGNE AU XIX' SIÈCLE
• On ne peut toutefois réduire la
Bretagne politique à une région royaliste
et catholique.
Dans les villes et les
ports, le vote breton est républicain.
• Toutefois, la politique de « francisation »
forcée à travers l'école, la conscription, l'applica
tion de loi de séparation de
l'Église et de l'État suscite d'importantes
résistances.
Des revendications
régional istes puis indépendantistes
surgissent à partir des années 1920.
LA BRETAGNE CONTEMPORAINE
• La Bretagne prend part de manière
active aux combats de la Première
Guerre mondiale, qui provoque
la mort de 120 000 Bretons, puis
de la Résistance contre l'occupation
allemande durant la Seconde Guerre
mondiale.
Au cours de celle-ci, le
mouvement régionaliste se déconsidère
en prenant le parti des Allemands.
• Dans la seconde partie du siècle,
une nouvelle revendication de l'identité
bretonne gagne une reconnaissance
populaire à travers la musique
- qui conduit au succès du Festivol
inferee/tique de Lorient- et la défense
de la langue bretonne -notamment
par le biais des écoles Diwan.
• En 1973, la Bretagne devient
une région administrative.
Celle-ci
inclut quatre départements seulement,
la Loire-Atlantique étant intégré dans
la région des Pays-de-Loire.
La majorité
de droite qui dominait le conseil
régional depuis 1983 a cédé la place
en 2004 à une majorité de gauche.
majoritairement occupées par des clercs f------------- ..._ ____________ _ bretons
; la coutume de Bretagne sert
de base à l'exercice de la justice.
En 1554,
un Parlement indépendant est institué
à Rennes.
De plus, les États de Bretagne
réunis chaque année votent l'impôt.
Ils sont dominés par la noblesse
-en 1600, tout noble peut y siéger.
Le roi est représenté par un gouverneur.
• Du point de vue économique, la
politique royale depuis Richelieu
privilégie le développement des ports.
Au début du XVII' siècle.
Nontes,
qui s'enrichit grâce au commerce
triangulaire, devient le premier port
de France.
• La Bretagne est aussi terre de révoltes.
La plus importante est celle dite du
« papier timbré» en 1675 :des émeutes
urbaines et paysannes mettent alors
la province à feu et à sang.
Plusieurs
révoltes sont guidées par la crainte
de l'introduction de la gabelle -l'impôt
sur le sel -qui ne se produira jamais.
Au xvu• siècle, quelques nobles opposés
au roi fomentent la conspiration de
Pontcallec (1718-1720), tandis que les
parlementaires bretons sont à l'origine
de l'affaire de Bretagne (1770-1774).
• En 1788-1789, la société bretonne est
très divisée, une noblesse arc-boutée
sur ses privilèges et un tiers état
allié au bas clergé.
L'HISTOIRE
ÉCONOMIQUE DE LA BRETAGNE
• Des traces de fonderies datant de
l'époque gallo-romaine, médiévale
et préindustrielle sont présentes dans
de nombreuses contrées bretonnes :
Saint-Malo, Dinan, Mur-de-Bretagne,
Rohan, Loudéac.
• La Bretagne connaît une première
grande crise au XVI� siècle du fait des
guerres de religion.
Elle est ensuite
portée par le développement de
la marine royale et la cro issan ce
des ports de Brest et de Lorient.
Les besoins de la marine favorisent
les activités qui y sont liées : voiles,
bois de construction, métallurgie.
• Brest et sa rade protégée
s'imposent comme le principal port
de la marine de guerre.
Le bassin
de l'arsenal est construit en 1683.
Plus de 200 navires sont construits
dans la rade sous l'Ancien régime,
et plus de 1 200 sous le Premier
Empire.
À partir de 1820, Lorient
devient l'un des cinq grands sites
français de défense navale.
Au milieu
du XIX' siècle, la Bretagne est l'une
des premières provinces du pays
sur le plan économique.
• Au XIX' siècle, la faiblesse de
ses ressources énergétiques et sa
situation excentrée par rapport aux
axes prioritaires de développement
français ont privé la Bretagne des
effets de la révolution industrielle.
Les investissements consacrés
à la Bretagne chutent.
• Le marasme qui gagne la province
dès avant 1914 se transforme en crise
à partir de 1935.
La Seconde Guerre mondiale
accélère la décadence
de la région avec la destruction
des ports de Brest et de Lorient
• La reconstruction entreprise
dans les années 1950 va de pair
avec l'engagement d'une politique
d'aménagement du territoire et de
restauration d'une industrie fondée
sur l'agriculture, ainsi qu'avec une
valorisation de l'héritage culturel
et patrimonial.
• L'un des initiateurs de cette
révolution économique est le Centre
d'études et de liaison des intérêts
bretons (Celib) qui rassemble
à partir de 1950 des parlementaires,
des représentants des collectivités
locales, du monde financier,
des syndicats, etc.
• Cette politique commence
à porter ses fruits dès les années
1960.
Désenclavement de la région,
développement de l'agriculture
maraichère et aviaire puis passage
à l'agro-industrie, réindustrialisation
et tertiairisation aboutissent à une
modernisation rapide de la Bretagne.
L'exode rural vers la capitale
est stoppé et l'urbanisation
se développe..
»
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