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Grand Oral du Bac: LE IIIe REICH La dictature raciste la plus meurtrière du xxe siècle

Publié le 08/11/2018

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DE NUREMBERG A NUREMBERG

 

En arrivant au pouvoir en janvier 1933, Hitler ferme la parenthèse démocratique ouverte en 1919 par la République de Weimar.

En quelques semaines, le parti nazi contrôle tous les aspects de la vie politique, économique et culturelle de l'Allemagne. La docilité de l'armée, de l'université et de la justice favorise l'installation d'un régime totalitaire qui exacerbe des tendances nationalistes et racistes déjà présentes. L'idéologie nazie, s'appuyant sur une propagande incessante, et dans laquelle la suprématie de la race aryenne et la quête d'un espace vital occupent une place de choix, débouche forcément sur la guerre. Dès lors, toute la vie du IIP Reich est subordonnée aux objectifs du Führer : asservissement des peuples conquis, extermination des Juifs et lorsque la fortune des armes cesse d’être favorable aux maîtres de Berlin, assujettissement de tous les secteurs de la société allemande à la guerre totale. Finalement, le IIP Reich «millénaire» s'effondre sous la pression de la coalition militaire alliée, non sans avoir écrit douze années durant les pages les plus sombres de l'Allemagne.

LA FAILLITE DE WEIMAR

L'instabilité de la République de Weimar

 

Le contexte dans lequel s'installe la république de Weimar augure, sinon son échec, du moins de sérieuses difficultés. C'est en effet dans un pays militairement vaincu, mais qui n'a pas connu de destructions, que le nouveau régime succède à l'empire de Guillaume II.

 

Sur le plan économique, le pays traverse de graves difficultés. Dès le début des années 1920, diverses circonstances, dont les réparations de guerre imposées par le traité de Versailles, qui grèvent lourdement le budget, alimentent une inflation galopante. Les effets du chômage qui s'ensuit créent une véritable fracture entre le secteur de la grande industrie d'une part, peu touchée par la crise, et les secteurs de l'artisanat et de la petite entreprise d'autre part, qui en sont les premières victimes.

 

Ce contexte favorise l'essor de mouvements contestataires et alimente la tentation du coup de force. La violence politique est une des caractéristiques de la première démocratie allemande. On ne compte plus les affrontements entre membres d'associations d'anciens combattants et communistes. Nostalgiques de l'empire déchu et laissés pour compte du nouveau régime nourrissent une hostilité profonde envers la jeune démocratie.

• Ainsi, tout au long de la république de Weimar, en raison de son incapacité à résoudre nombre de problèmes politiques, économiques et diplomatiques, se développe une pensée antilibérale, antidémocratique qui postule un État fort, organisé, ne laissant pas de place aux traditions non germaniques.

ADOLF HITLER

Adolf Hitler naît le 20 avril 1889

 

à Braunau en Autriche. Orphelin de père dès 1903, il mène une scolarité médiocre et met fin à ses études en 1907 sans avoir obtenu le baccalauréat. Rêvant de devenir architecte, il se présente deux fois sans succès à l'école des Beaux-Arts de Vienne. Profondément aigri par cet échec, et après avoir perdu sa mère, il dilapide peu à peu l'argent laissé par son père et mène une vie de bohème en vendant ses dessins. C'est durant cette période que se forgent ses premières idées politiques.

 

Installé à Munich à partir de 1912, il s'engage en 1914 dès l'annonce de la déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie dans l'armée bavaroise, alors qu'il avait été réformé par l'armée autrichienne comme « inapte ».

Gazé et deux fois blessé, Hitler se comporte en héros durant les hostilités, ce qui lui vaudra de recevoir la Croix-de-Fer alors qu'il n’était que simple caporal.

Durant toute son existence, Hitler connaîtra une alternance de moments de grande exaltation et de profond abattement. Orateur d’exception, son orgueil et sa mégalomanie se développeront au fil des succès du IIIe Reich.

Hitler nommé chancelier Liquidation des SA Lois raciales de Nuremberg Remilitarisation de la Rhénanie Anschluss Invasion de la Pologne

1941

Invasion de l'URSS

1942

 

Conférence de Wannsee sur la «Solution finale»

1945

Défaite de l'Allemagne nazie

« • Dans la nuit du 29 juin 1934, Hitler lance une vaste opération contre l'état­ major des SA, connue sous le nom de « Nuit des longs couteaux ».

Accusé de complot Roh rn est arrêté et fusillé.

Des centaines d'opposants sont exécutés.

LA« NAZIFICATION n DU PAYS L'ORGANISATION POLITIQUE DU Ill " REICH • Sur le plan institutionnel, l'Allemagne est recentralisée : les pouvoirs des Uinder , à la tête desquels sont placés des gouverneurs (Staathalter) aux ordres du Führer, sont transférés au Reich.

• En août 1934, après la mort de Hindenburg.

toujours président de la République, le gouvernement décide de fusionner les fondions de chancelier et de président du Reich.

• Hitler devient de ce fait chef des armées qui lui prêtent un « serment d'obéissance incondition­nelle> >.

Cette ultime étape vers le pouvoir 11bsolu est entérinée par90 % des électeurs lors d'un plébiscite organisé en août 1934.

LE SYsrtME DES CAMPS • Le système concentrationnaire voit le jour le 28 février 1933 , au lendemain de l'incendie du Reichstag dans le cadre du décret sur «la défense contre les actes de violence communiste dangereux pour l'État».

En quelques mois , l'Allemagne se couvre de camps dont la seule évocation ne tarde pas imposer la peur.

La création en mars du Konzentration/oger de Dachau précède d'un mois l'installation, prés de Berlin , du camp d'Oranienburg .

D 'autres camps ne tardent pas à ouvrir , dont Buchenwald , prés de Weimar, et Mauthausen, créé par Himmler après l'annexion de l'Autriche.

Dans un premier temps, les prisonniers sont surtout des opposants politiques -en très grande majorité communistes.

Oranienburg abrite quelques droits communs.

• l'administration et la garde des camps, initialeme nt confiées à la SA.

échoie nt dès avril1934 à la SS dite des Totenkopf ­ verbiinde -SS portant l 'insigne à la tête de mort.

Désormais, le Reichsführer Heinrich Himmler aura la haute main sur l'univers des camps nazi .

Si les décisions d'internement appartiennent encore à l'appareil judiciaire, la loi du 25 janvier 1938 offre à la Gestapo, la police secrète relevant de la SS, l'exclusivité des ordonnances de détention de sécurité.

• Avec le déclenchement de la guerre, les effectifs croissent de manière démesurée, et les camps s'ouvrent à de nouvelles catégories de détenus et de déportés .

Ainsi , Polonais et Alsaciens, mais aussi prêtres catholiques « ennemis du Reich » viennent grossir le camp de Dachau .

Le système concentrationnaire gagne les pays d'Europe qui vivent à l'heure allemande.

Parmi les camps qui forment le nouveau maillage de l'horr eur dans les territoires occupés, citons les plus tristement célèbres : Flossenburg et Auschwitz en 1940 , Struthof (Alsace) , Gross-Rosen, Majdanek et Theresienstadt en 1941 , Treblinka en 1942.

• La société allemande est dès lors livrée à une opération de « nazification » à laquelle n'échappe aucun domaine d'activité .

• Les Églises catholique et protestante n'échappent pas à la mise au pas.

La loi du 10 juillet 1934 regroupe les Églises protestantes en une Église du Reich dirigée par un évêque du Reich .

Une loi de 1935 transforme l'Église en un organe de l'État, supprime les élections et confie au ministre des Cultes la nomination des délégués et des fonctionnaires religieux .

• L a population est contrôlée par le biais d'une propagande omniprésente .

Véritable maitre d'œuvre de celle-ci, Joseph Goebbels place sous survei llance l'ensemble des activités culturelles : l'enseignement la presse , le cinéma et l'édition sont ainsi mis au pas.

Cette mise sous tutelle conduit de nombreux intellectuels à l'exil, à l'instar du savant Albert Einstein, de l'écrivain Thomas Mann ou du dramaturge Bertolt Brecht.

• Le régime organise l 'embrigadement de la jeunesse avec la création des Jeunesses hitlériennes (Hitlerjug end), dont les effectifs passent de 3 ,4 millions en 1934 à plus de 8 millions en 1938 .

Les loisirs de la population sont eux aussi encadrés, avec le lancement de l'organisation« La force par la joie » (Kraft durch Freude) .

Ces mesures visent à forcer l'adhésion des masses aux thèses du Führer .

• Afin de galvaniser les foules, Goebbels organise d'immenses rassemblements à Nuremberg.

à l'occasion des congrès du NSDAP , dont le décorum grandiose dégage une impre ssion de puissance.

En août 1936 , le déroulement des jeux Olympiques d'été à Berlin donne l'image d 'une Allem agne de nouveau unie , dynamique et volontariste.

Peu à peu, le peuple allemand s'iden tifie aux objectifs du Ill ' Reich.

L'tLIM INATION DES JUIFS • Si les premières mesures antisémites datent de mars 1933 , ce n'est qu'à partir de 1935 , avec les lois de Nuremberg , que les juifs sont exclus de l'administration, du barreau et de l'université .

Ils perdent l a nationalité allemande , et toutes relations avec eux est interdite sous peine de sanctions .

• Les juifs sont trait é en p11ri11s , rejetés .--; -.--- .....

de la nation .

De fait, les autorités tentent dans un premier temps de s'en débarrasser en favorisant l'émigration .

Des plans de déportation hors d 'Europe sont étudi és et l'on évoque notamment l'Argentine et Madagascar .

La guerre qui débute en 1939 rend caduques ces solutions, scellant désormais le sort des juifs d 'Allemagne et des pays bientôt conquis.

LA PUISSANCE tCONOMIQUE DU Ill " REICH • Les thèses anticapita listes initialement défendues par Hitler sont oubliées .

L e r edressement économique de l'Allemagne passe par une politique d'autarcie conditionnée par le contexte économique et financier :l'Allemagne , qui dispose de très faibles réserves monétaires , est contrainte de limiter au maximum ses importation s.

Le ministre de l'Économie, Hjalmar Schacht, lance !:l ..

:iJ~~[flir:l!! un programme pluriannuel de grands triiVIIUX , dont un important programme autoroutier , destiné à relancer la production .

• Avec Herm ann Goering.

successeur de Hjalm ar Schacht en 1936 ,1e recours à l 'autarcie prend un contour idéologique.

La relance de la production intér ieure stimule les mines, la sidérur gie et l'industrie chimique ainsi que la filière agricole.

Dans le même temps , le régime fait le choix d'un réarmement soutenu.

• En 1939, à la veille de la guerre, le chômage a disparu en Allema gne et le pays est l'une des premières puissances industrielles au monde .

LA MARCHE À LA GUERRE • Au contraire d'autres dictatures , qui ne trouvent les conditions de leur survie que dans l'épreuve de force avec leur s voisins , le nazisme justifie son expansionnisme -exposé dans Mein Kampf- par des raisons idéologiques .

Il s'agit d'une part de rassembler au sein d'une même nation l'ensemble des peuples d'origine allemande- c'est la notion de « pangermani sme » -, et d'autre part de ménager autour de l'Allemagne ainsi unifiée, et notamment en Europe de l'Est, un « espace vital » -Lebensraum - indispensab le au développement du peuple aryen .

Le programme expansionniste nazi comprend également la soumission de la France , «ennemi mortel du peuple allemand » .

• Afin de se donner les moyens de sa politique , Hitler procède au réarmement de l'Allemagne à marche forcée , au mépris des accords internationaux.

• En janvier 1935 , un plébiscite approuve massivement le rattachement à l'Allemagne de la Sarre, occupée par la France depuis la fin de la guerre.

• En mars 1936 ,1a remilitarisation de la Rhénanie est effectuée sans coup férir .

• En mars 1938,1'AIIemagne obtient par la menace le rattachement de l'Autriche : l'Anschluss a cette fois abouti.

l'étape suivante concerne la région des Sudètes, en territoire tchécoslovaque , qui compte trois millions de germanophones.

• Alor s que les revendication s d'Hitler font peser la menace d'une guerre sur l'Europe , Français, Italiens et Britanniques acceptent, lors de la conférence de Munich de septembre 1938 , l 'annexion des Sudètes par l'Allemagne, sous réserve du respect des nouvelles frontières de la Tchécoslovaquie .

Or, dès le mois suiva n t la Pologne et la Hon grie s'empa rent à leur tour des régions de ce pays qui leur sont frontalières .

En mar s 1939, un coup de force orchestré par l'armée allemande scelle le démembrement de la Tchéco slovaquie.

Encouragé par l 'attitude des Britanniques et des Français qui croient encore possible une entente avec le Reich, Hitler revendique le retour à l'Allemagne de Dant zig.

occupé par la Pologne , ainsi que la création d'un «cor ridor » reliant cette ville à la Prusse orientale .

• Enfin, Hitler tisse les alliances nécessaires à sa politique .

En mai 1939, il signe le «pacte d 'acier» avec le régime fasciste de Benito Mussolini .

En août , il conclut avec Staline le « pacte germano­ soviétique », un traité de non-agression.

• Le 1 • septembre 1939, l'Allemagne envahit la Polo gne.

La France et le Royaume-Uni lui déclarent la guerre le 3 septembre.

EXPANSION À L'ESJ ET .

RURESSION svsrtMAnQUE • Parfaitement équipée et organisée , l'armée allemande remporte des succès foudroyants : sur la Pologne , battue en trois semaines lors du Blitzkri eg (guerr e éclair), la France (printemps 1940} ,1a Yougoslavie et la Grèce (1941).

Mais l'aviation allemande ne parvient pas à terrasser son homologue britannique dans le ciel d 'Angleterre, obligeant Hitler à renoncer à son projet de débarquement.

• En juin 1941 ,1a décision d'Hitler d'attaquer la Russie répond à sa volonté constante de «poussée vers l'Est ».

Il réaffirmera ainsi sans ambiguné dans le discour s de Posen ,le 4 octobre 1943, son projet de repousser «en vingt ans la frontière de la germanit é de 500 kilomètres vers l'Est ».

En fait, le «plan pour l 'Est» (Ostp /an) prévoit une authentique exploitation économique et humaine des territoires envahis .

• Le Ill ' Reich ne se contente plus alors du regroupement des populations germanophones, mais applique une politique expansionniste reposant sur la germanisation et la colonisation des territoires conquis.

À cet objectif idéologique et de long terme s'en ajoute un autre , plus pragmatique , qui relève du déficit de main-d'œuvre : les contraintes de la guerre à l'Est conduisent en 1942 à l'instauration du STO (Serv ice du travail obligatoire), qui provo quera la réqui sition de plus de 6 millions de travailleurs dans les pays conquis .

• Dans le même temps, la répression se fait de plus en plus arbitraire et impitoyable , comme l'illustre le décret «Nuit et broui llard » pris le 7 décembre 1941 , qui autorise la déportation de tout opposant au Reich .

Durant les campagnes militaires , l'armée est suivie par les Einsatzgruppen.

groupes mobiles qui exécutent ou organ isent la déportlltion des popu lations juives et tziganes.

La conférence de Wannsee (20 janvier 1942) fixe et cadre les objectifs d'une « solution finale » qui, dans les faits , a déjà commencé dans les première s semaines de la guerre contre l'URSS.

LA CHUTE DU Ill ' REICH • Tournant majeur du conflit mondial, la capitulation de la VI' armée allema nde à l'issue de la bataille d e St11lingr11d (septem bre 1942-février 1943 ) provoqu e les premières réticence s vis-à-vis du Führer , notamment de la part des plus hauts gradés de l'armée , dont certains tentent d'assassiner Hitler le 20 juillet 1944 (conjuration Beek) .

La marche vers l'Ouest de l'URSS et les débarquements alliés (Sici le en juillet 1943, Normandie en juin 1944 et Proven ce en août 1944 ) précipitent la fin du régime .

• Hitler se retrouve pris sous le double feu des soviétiques à l'Est et des Anglo­ Américains à l'Ouest et l'utilisation de nouvelle s armes -avions à réaction, fusées V2 -ne peut renverser le cours de la g uerre.

Enferm é dans son bunker de Berlin , noyé sous les bombe s, il se marie avec sa compagne Eva Braun , puis se suicide avec celle-ci le 30 avril 1945 , en désignant Goebbels comme successeur.

Celui-ci se donne la mort à son tour dès le lendemain, avec sa femme et ses six enfants.

Le Ill ' Reich ne survit pas à son créateur et les armées allemandes capitulent le 8 mai 1945 .

• Les dirigeants surviva nts du régime sont jugés en 1945 -1946lors du procès de Nuremberg, tandis que, conformément aux décisions de la conférence de Potsdam Guillet­ août 1945 ), l'Allemagne est occupée par ses vainqueurs .. »

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