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Grégoire Ier le Grand

Publié le 22/02/2012

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Les écrits consacrés à la vie et à l'oeuvre de Grégoire le Grand, dès l'origine et jusqu'à nos jours, sont particulièrement nombreux. Ils s'attachent tous à conserver le souvenir de ce premier grand pape du Moyen Âge et cherchent, d'une manière toujours plus précise à dessiner le rôle que joua Grégoire dans le grand renouvellement de l'Italie et de l'Europe au début du VIIe siècle. La brillante époque de la culture classique appartenait définitivement au passé et l'immense oeuvre littéraire de Grégoire ne présentait plus que des allusions sporadiques aux auteurs classiques. Le déplacement de la résidence impériale à Byzance, les attaques constantes des Lombards éloignaient chaque jour un peu plus de l'intérêt que l'on avait encore pour la culture, et avec Cassiodore disparut le dernier représentant d'une grande époque de la littérature. La vie spirituelle chrétienne elle-même était en stagnation, en raison de la situation désespérée dans laquelle se trouvait la capitale de la Chrétienté. Les noms des éminents Pères de l'Église, Ambroise, Augustin, Léon, appartenaient à un passé récent encore et cependant déjà oublié. L'armée des Lombards ariens ou païens faisait déferler continuellement ses flots dévastateurs sur la ville de Rome et portait violences, tortures et meurtres jusque dans l'entourage du pape.

« pas dans la possibilité de faire évoluer la situation à son avantage.

Ainsi, lorsque Grégoire, en 585 ou 586, retournaà Rome dans son couvent de Saint-André, l'état de la ville était-il plus précaire que jamais.

Elle avait bien un préfetcomme administrateur civil, mais ne disposait d'aucun chef militaire capable d'assurer sa défense.

L'abbé du couventde Saint-André ne devait plus retrouver la paix contemplative : le pape fit de lui son principal conseiller et onsuppose avec raison que nombre d'écrits pontificaux importants de ces années sont sortis de la plume de Grégoire.Quand, en 590, Pélage II mourut de la peste, les Romains reconnurent que Grégoire était, grâce à sa connaissancede la cour impériale et à son zèle pour l'Église, l'homme vers lequel allaient tous les espoirs : le 3 septembre 590, ilfut consacré évêque et comme évêque de Rome, il devait, pendant quatorze ans, présider aux destinées de l'Église. Rome, affaiblie par l'inondation et la peste, parut une proie facile à Ariulf, duc de Spolète.

Lors de l'élection deGrégoire, on ignorait encore si le duc porterait la guerre contre Rome ou Ravenne, mais le nouveau pape ne sefaisait pas d'illusions.

Effectivement, les armées lombardes apparurent devant Rome et l'assiégèrent sans cessedurant les années 591-590, bien que la situation générale de l'Italie se fût légèrement modifiée.

En divers lieux del'Italie centrale stationnaient en effet les troupes impériales des trois généraux Velox, Maurice et Vitalian quiavaient, le long de la zone d'influence lombarde, érigé des bases fortifiées.

S'il n'y avait à attendre aucune aide dela part de l'exarque de Ravenne, Grégoire pouvait cependant compter sur le soutien de ces troupes, avec lesquellesil restait en contact.

Entre-temps, Rome avait aussi obtenu un commandant militaire qui préparait méthodiquementla défense de la ville.

Velox, un des trois généraux de l'armée impériale, demanda même au pape l'envoi de troupesqui étaient stationnées à Rome, mais Grégoire, ne voulant pas trop dégarnir la ville, ne lui envoya que peud'hommes.

Lui-même préparait les plans de guerre, donnait aux généraux des instructions précises et jouait ainsicontre son gré, le rôle d'un chef d'état-major.

Les trois généraux suivirent ses instructions et prirent les Lombards àrevers.

En juillet 592, Ariulf avec ses troupes avait cerné la ville mais ne put cependant pas la prendre, lesfarouches Lombards semaient dans la région la mort et la dévastation et leurs cruautés envers la populationémurent même les cœurs de ceux qui étaient habitués à de pareilles guerres.

A ces terribles nouvelles, Grégoiretomba malade, mais avec la même énergie qu'il avait déployée à organiser la défense, il choisit alors les armes de ladiplomatie et chercha par ce nouveau moyen à trouver une solution qui amènerait la fin des hostilités. Le duc Ariulf posait une condition préalable à toute discussion sur un traité de paix : les deux ducs lombards Autariet Nordulf avaient été auparavant au service de l'empereur.

Nordulf avait combattu dans les provinces orientales del'empire et finalement avait assisté l'exarque de Ravenne contre ses propres concitoyens lombards et leurs ducs.

Onlui avait conféré le titre militaire de magister militum et celui de patricien.

Mais l'empereur et l'exarque s'étaientrefusé à accorder une rétribution pécuniaire aux deux commandants d'armée.

C'est pourquoi ceux-ci s'étaientassociés à la campagne contre Rome.

Si les deux chefs lombards n'étaient préalablement payés, Ariulf ne pouvaitenvisager non seulement la possibilité d'un armistice mais encore de se battre dorénavant au côté de l'empereur.

Dupoint de vue juridique, sans le consentement et de l'exarque et de l'empereur, le pape n'était pas en droitd'accepter de telles conditions et encore moins de conclure un armistice.

Mais la misère des Romains le poussa àpasser sur ces obstacles juridiques et à accepter les propositions du duc.

Le blâme de l'empereur ne tarda pas àvenir et, en guise de représailles, l'exarque retira ses troupes de Rome.

Grégoire prit alors sur lui le versement de lasomme promise.

L'exarque, en fait, n'avait pas voulu abandonner Rome, mais il croyait pouvoir faire front auxLombards en transformant la ligne de communication entre Rome et Ravenne en une sorte de ligne de défense, etc'est à cette œuvre qu'allaient ses préoccupations.

La prise d'Amélia et de Todi par les Lombards prouvaitcependant qu'une telle tactique était d'avance vouée à l'échec.

Comme il l'avait fait à Rome, Grégoire prit en main ladéfense militaire de Naples, que le duc menaçait, et de Nepi.

Il ne fait aucun doute qu'aussi bien dans le domainecivil du préfet que dans celui politique et militaire du magister militum il exerça des droits qui ne lui revenaient pas.Finalement, l'exarque prit part aux hostilités et se dirigea avec ses troupes vers Rome, d'où il reprit aux Lombards lespositions qu'ils lui avaient enlevées, mais sa tardive entrée en guerre eût été inutile si auparavant le pape n'avaitpas de sa propre autorité sauvé la ville des menaces du duc de Spolète. L'année suivante, en 593, le roi lombard Agilulf de Pavie assiégea la ville éternelle.

De nouveau, Grégoire chercha àorganiser la défense en liaison avec le préfet de la ville et le gouverneur militaire Casto.

Le manque de céréales etl'absence d'aide militaire de Ravenne l'obligèrent encore une fois à entamer des négociations à ses propres risques.Les détails du traité de paix ne sont pas connus et pourtant il semble que le pape acheta la levée du siège pour cinqcents livres d'or, puisées dans le trésor de l'Église romaine.

L'empereur, irrité par le rapport tendancieux de l'exarque,reprocha vivement au pape de s'être montré aussi peu soucieux du pouvoir impérial.

Le pape s'en défenditénergiquement et prit également la défense du préfet de la ville et du gouverneur militaire qui avaient contribuéavec lui au départ d'Agilulf.

En novembre 594, la ligne de communication entre Ravenne et Rome fut à nouveauassurée, tout comme la domination des troupes impériales à Pérouse.

Durant les années suivantes, une paix relativerégna dans la péninsule italienne, paix que le pape utilisa pour rétablir à nouveau la hiérarchie dans les régionsdévastées. Les efforts diplomatiques de Grégoire ne se relâchaient pas car il savait que le plus petit problème pouvait perturberà nouveau la paix.

Son but était d'incorporer définitivement les Lombards à l'Empire.

Les ducs de Spolète et deBénévent, qui s'étaient déjà montrés prêts à prendre le parti de l'empereur, n'avaient appuyé d'aucune manièrel'expédition militaire d'Agilulf.

Leur intention était de prendre l'initiative au moment où un accord avec l'empereurinterviendrait et de se libérer en même temps de la tutelle du roi Agilulf.

De son côté, celui-ci savait que la prise deRome lui rendrait l'initiative et qu'elle empêcherait la dissolution de son royaume. Grégoire prit conscience alors des dessous de la politique lombarde.

Tous ses efforts diplomatiques tendaient àgagner le roi à l'Empire et indirectement au christianisme.

En mai 595, il écrivit à un haut fonctionnaire de Ravenne. »

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