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Grégoire Ier le Grand par Georges Dufner Les écrits consacrés à la vie et à l'oeuvre de Grégoire le Grand, dès l'origine et jusqu'à nos jours, sont particulièrement nombreux.

Publié le 05/04/2015

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Grégoire Ier le Grand par Georges Dufner Les écrits consacrés à la vie et à l'oeuvre de Grégoire le Grand, dès l'origine et jusqu'à nos jours, sont particulièrement nombreux. Ils s'attachent tous à conserver le souvenir de ce premier grand pape du Moyen Âge et cherchent, d'une manière toujours plus précise à dessiner le rôle que joua Grégoire dans le grand renouvellement de l'Italie et de l'Europe au début du VIIe siècle. La brillante époque de la culture classique appartenait définitivement au passé et l'immense oeuvre littéraire de Grégoire ne présentait plus que des allusions sporadiques aux auteurs classiques. Le déplacement de la résidence impériale à Byzance, les attaques constantes des Lombards éloignaient chaque jour un peu plus de l'intérêt que l'on avait encore pour la culture, et avec Cassiodore disparut le dernier représentant d'une grande époque de la littérature. La vie spirituelle chrétienne elle-même était en stagnation, en raison de la situation désespérée dans laquelle se trouvait la capitale de la Chrétienté. Les noms des éminents Pères de l'Église, Ambroise, Augustin, Léon, appartenaient à un passé récent encore et cependant déjà oublié. L'armée des Lombards ariens ou païens faisait déferler continuellement ses flots dévastateurs sur la ville de Rome et portait violences, tortures et meurtres jusque dans l'entourage du pape. En ce temps de misère se produisit la grande inondation du Tibre que suivit de peu la peste dont l'une des premières victimes fut Pélage II, qui mourut le 8 février 590. Le clergé et le peuple allèrent chercher l'abbé Grégoire dans son couvent de Saint-André et le choisirent triomphalement comme successeur du pape défunt. Déjà, sous son prédécesseur, comme conseiller du pape et auteur des écrits pontificaux relatifs à la dispute des trois chapitres à Milan, il avait pu montrer ses qualités diplomatiques et Rome reconnaissait en lui l'homme qui pourrait arracher la ville à sa misère. Malade depuis longtemps, il était tourmenté par de violentes souffrances et comme moine et abbé il aimait la solitude et le calme et s'estimait " incapable d'être le capitaine de cet immense vaisseau qu'était l'Église et de le conduire sur les vagues hostiles de cette mer tourmentée ". Quel jugement l'histoire allait-elle porter sur ses actes ? Nous sommes aujourd'hui en mesure de répondre à cette question. Comme écrivain, il abandonna les problèmes de dogme et d'exégèse pour lancer une nouvelle forme de littérature pastorale qui visait avant tout à la diffusion de la foi et à l'approfondissement du sentiment chrétien chez les croyants. Ses Homélies et ses Morales resteront les chefs-d'oeuvre de cette nouvelle littérature du Moyen Âge. Ses Dialogues, un recueil de vies de saints, pourraient choquer notre conception moderne de l'histoire, si nous ne tenions pas compte du public auquel ils s'adressaient. Les faits historiques s'y mêlent à des récits pleins d'imagination et à des événements qui tiennent du magique et il se soucie peu des règles littéraires de la vraisemblance et de la mesure classique. Mais cette oeuvre devait être décisive pour l'avenir et créer une nouvelle forme de piété, sur laquelle la critique moderne a sans doute de nombreuses réserves à formuler et qui pourtant, grâce à sa poésie simple et populaire, amena les barbares incultes des tribus lombardes à la foi chrétienne. L'influence de cette oeuvre devait se faire sentir bien au-delà du Moyen Âge et les traductions qui en ont été faites dans les langues néo-latines constituent aujourd'hui des chefs-d'oeuvre linguistiques, auxquels les chercheurs vouent toute leur attention. Pourtant là ne réside pas toute l'importance de Grégoire : la recherche s'applique aussi à déterminer sa contribution à l'organisation de la hiérarchie, à la diffusion de la foi chrétienne, à la liturgie et à la musique sacrée, comme à l'administration des territoires pontificaux. Un recueil d'environ huit cent cinquante lettres est pour nous une riche source d'informations sur ses activités. Écrits spirituels, rapports diplomatiques avec de nombreux pays, correspondances privées jettent d'autre part une v...

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