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Gringoire et l'Affaire Salengro

Publié le 05/09/2012

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Henri Béraud est comme nous l’avons dit, l’une des figures les plus connues et la plus représentative du journal. Cet homme aux articles violemment antisémites et xénophobes est en partie responsable du succès de Gringoire. Avec ce journal, la popularité et le prestige de Béraud atteignent des sommets. Henri Béraud commence sa carrière de journaliste au canard enchaîné et collabore dès 1928 avec Gringoire. Puis en 1934, il quitte le Canard enchaîné pour avoir soutenu la manifestation du 6 Février et rejoint définitivement Gringoire. Dès lors, comment expliquer ce revirement de situation, ce changement radical d’un journal d’extrême gauche à un journal d’extrême droite ? Tout cela peut s’expliquer par le fait qu’en arrivant à Gringoire, Henri Béraud peut alors s’exprimer beaucoup plus librement et dire ce qu’il pense, contrairement à ce qui s’était passé au Canard enchaîné. De plus, Gringoire se distingue de la même manière que le Canard enchaîné par son esprit satirique et laisse une grande place à la caricature. Les deux journaux critiquent le pouvoir et le monde politique, ils apprécient tous les deux la polémique et l’ironie. Le changement entre ces deux journaux n’apparaît donc pas comme tant radical pour Henri Béraud. Même si l’idéologie de base des deux journaux est radicalement opposée. C’est donc à son entrée dans Gringoire, qu’Henri Béraud devient plus polémiste et virulent. Béraud devient alors célèbre, au sein de Gringoire, pour ces mêmes raisons, son esprit polémistes, bagarreur et impulsif. Cette personnalité d’Henri Béraud va être largement exprimée à travers son implication dans l’affaire Salengro.

« aussi, on observe à cette époque une montée de l’antisémitisme en France. C) Un contexte plus général de radicalisation de la droite en France Comment expliquer ce changement de ligne politique de la part du journal qui glisse petit à petit vers la xénophobie et l’antisémitisme radical.Ces changements qui ont lieu dans le paysage politique français et qui sont illustrés ici par le journal Gringoire sont dus à différents évènements.Tout d’abord l’affaire Stavisky révéler en 1933.

Stavisky est un escroc qui utilisait ses relations avec des ministres et des députés radicaux pour organiser unearnaque autour de la création du Crédit municipal de Bayonne.

Le scandale est retentissant.

De plus Stavisky est un juif d’origine russe naturalisé français.

Il n’enfaut pas plus pour que la xénophobie et l’antisémitisme rejaillissent sous la plume de la presse de droite.

Autre scandale dont parle Béraud, l’attentat commis àMarseille par des terroristes croates (les Oustachis) le 9 Novembre 1934 et qui cause la mort du roi de Yougoslavie Alexandre Ier et au ministre des affairesétrangères M.

Barthou.

Béraud y fait d’ailleurs référence à la ligne 6, lorsqu’il parle de : « régicides au teint verdâtre ».Le deuxième événement qui précipite cette radicalisation de la presse de droite est la répression du gouvernement lors de la manifestation du 6 Février 1934.

Cettemanifestation est le fait des ligues, qui se développent à cette époque, inspirée par le fascisme italien.

Durant la manifestation, les gardes républicains ouvrent le feu,le bilan est de 15 morts et près de 1500 blessés.

Cet événement marque un tournant, le régime à fait tirer sur des anciens combattants (très nombreux au sein desligues) et s’attire les foudres de la droite et celles de Gringoire.Enfin, la guerre d’Espagne de 1936 exacerbe l’anticommunisme du journal. II) Béraud, la figure représentative de Gringoire et l’affaire Salengro A) Henri Béraud Henri Béraud est comme nous l’avons dit, l’une des figures les plus connues et la plus représentative du journal.

Cet homme aux articles violemment antisémites etxénophobes est en partie responsable du succès de Gringoire.

Avec ce journal, la popularité et le prestige de Béraud atteignent des sommets.Henri Béraud commence sa carrière de journaliste au canard enchaîné et collabore dès 1928 avec Gringoire.

Puis en 1934, il quitte le Canard enchaîné pour avoirsoutenu la manifestation du 6 Février et rejoint définitivement Gringoire.

Dès lors, comment expliquer ce revirement de situation, ce changement radical d’un journald’extrême gauche à un journal d’extrême droite ? Tout cela peut s’expliquer par le fait qu’en arrivant à Gringoire, Henri Béraud peut alors s’exprimer beaucoup pluslibrement et dire ce qu’il pense, contrairement à ce qui s’était passé au Canard enchaîné.

De plus, Gringoire se distingue de la même manière que le Canard enchaînépar son esprit satirique et laisse une grande place à la caricature.

Les deux journaux critiquent le pouvoir et le monde politique, ils apprécient tous les deux lapolémique et l’ironie.

Le changement entre ces deux journaux n’apparaît donc pas comme tant radical pour Henri Béraud.

Même si l’idéologie de base des deuxjournaux est radicalement opposée.C’est donc à son entrée dans Gringoire, qu’Henri Béraud devient plus polémiste et virulent.

Béraud devient alors célèbre, au sein de Gringoire, pour ces mêmesraisons, son esprit polémistes, bagarreur et impulsif.Cette personnalité d’Henri Béraud va être largement exprimée à travers son implication dans l’affaire Salengro. B) Et l’affaire Salengro Roger Salengro est en 1936 ministre de l’intérieur au sein du gouvernement nouvellement élu de Léon Blum, le Front Populaire.Roger Salengro milite à la SFIO, il devient ensuite conseiller municipal de Lille en 1919 avant d’en devenir le maire en 1925.

Il est élu député socialiste du Nord en1928, puis est appelé au ministère de l’intérieur par Léon Blum le 6 juin 1936.L’affaire de diffamation commence en 1931, lorsqu’un journal communiste, l’enchaîné l’accuse d’avoir déserter le front en 1915, puis d’avoir été jugé parcontumace et finalement d’avoir été acquitté grâce à l’intervention d’un capitaine membre de la section lilloise du parti socialiste.Le 10 juillet 1936, Henri Becquart, un député conservateur de Lille, ressort le dossier de l’enchaîné et demande à Edouard Daladier alors ministre de la Guerred’enquêter sur Salengro.Puis le 14 juillet, c’est l’action française, un journal d’extrême droite qui reprend l’information, le 21 août c’est au tour de Gringoire de relayer l’information, lejournal met Salengro au défi de se justifier.

Ce dernier réplique le 28 août en affirmant qu’il n’a été condamné que par un conseil de guerre allemand.En vérité, Roger Salengro, engagé volontaire en 1914 à été fait prisonnier en 1915 par les Allemands alors qu’il tentait d’aller récupérer les papiers d’un de sescamarade décédé.

Ce sont les Allemands qui l’ont fait passer en conseil de guerre pour refus d’aller travailler dans une usine d’armements et incitations de sescodétenues à la désobéissance.Gringoire, et plus particulièrement Henri Béraud se lance alors dans une campagne d’acharnement envers le ministre Salengro.

Henri Béraud se moque avec violencedu ministre qu’il nomme « le cycliste » en référence à sa désertion.

Par cette campagne contre Salengro, c’est plus généralement Léon Blum et le gouvernement duFront Populaire qui est visé.

En effet, l’extrême droite déteste le Front Populaire et Blum.

Salengro est l’homme à abattre pour l’extrême droite, ce dernier à en effet,liquidé les ligues peu de temps auparavant.Il faut aussi noter que le directeur du journal à aussi de bonne raison de soutenir cette violente campagne de calomnie.

Le préfet, Jean Chiappe (Beau-père d’Horacede Carbuccia) à été démis de ses fonctions de préfet car il été soupçonné de lien étroit avec ces ligues d’extrême droite.

De plus, les tirages de Gringoire ne fontqu’augmenter depuis le début de l’affaire Salengro, le journal atteint son maximum de tirage en 1936, soit 650 000 exemplaires, cette campagne se révèle donc êtreune aubaine pour le directeur du journal.Le journal n’abandonne pas cette campagne de diffamation même lorsque le 13 novembre 1936, la majorité des députés se déclare en faveur de Salengro, il est donctotalement blanchit.

Cependant Gringoire ne s’arrête pas là.L’histoire se termine tragiquement par le suicide de Roger Salengro le 17 Novembre 1936, épuisé par cette campagne diffamatrice.

Roger Salengro laisse une lettrepour Léon Blum dans laquelle il déclare, « j’ai lutté de mon côté, vaillamment.

Mais je suis à bout.

S’ils n’ont pas réussi à me déshonorer, du moins porteront-ils laresponsabilité de ma mort car je ne suis ni un déserteur ni un traître ».

Cette lettre montre bien que le suicide de Salengro est dû à cette campagne calomnieuse. C) Une remise en question de la liberté de la presse ? Cet événement pose la difficile question de savoir jusqu’où la presse peut aller dans sa liberté d’expression.Après la mort de Salengro, le journal Gringoire est considéré comme responsable de cette mort.

Le Populaire titre au lendemain de sa mort « Ils l’ont tué ! » (Page 61)ainsi que « La « feuille infâme » de la famille Chiappe et ceux qui se sont solidarisés avec l’ignoble Carbuccia sont responsables de cette mort ».

On voit donc bienque le journal Gringoire est désigné comme l’unique responsable de ce suicide, il est même désigné plusieurs fois sous le nom de « feuille infâme ».La campagne de calomnie envers le ministre de l’intérieur est dénoncée par Le Populaire qui parle d’ « abjecte campagne de calomnie » qui « a brisé la force derésistance de ce vaillant socialiste, de cet héroïque soldat ».

Cette phrase fait référence à la campagne calomnieuse mené envers Salengro et réaffirme son innocenceen parlant de « vaillant soldat ».L’émotion est à son comble, le dénouement de cette affaire est tragique et émeut la population.Le débat s’impose alors de savoir jusqu’où la presse peut-elle aller ? Peut-elle continuer à s’exprimer totalement librement au risque de dériver dans l’acharnementmensongers le plus totale ?En tout cas cette affaire montre la force des mots et plus généralement l’énorme pouvoir de la presse qui peut aller jusqu'à tuer. L’affaire Salengro eut un fort retentissement, elle montre bien la violence du climat politique qui règne dans ces années de l’entre-deux guerres ainsi que le pouvoirde la presse.Cette campagne contre Salengro provoque la plus importante tentative de remise en cause de certaines dispositions de la loi du 29 juillet 1881.Le gouvernement de Léon Blum tente de faire modifier cette loi par le Parlement pour répondre à l’affaire Salengro mais aussi pour lutter contre les grands intérêtsfinanciers.

Un projet de loi fut voté par les députés en décembre 1936 créant un premier statut de l’entreprise de presse et rendant le véritable propriétaire du journal. »

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