Guernica

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Bombardement de Guernica Terreur aérienne allemande Le 26 avril 1937, au cours de la guerre civile espagnole, la petite ville basque de Guernica se trouvait seulement à une quinzaine de kilomètres du front.

Elle regorgeait de réfugiés et de soldats répu­ blicains.

A 16 h 30, les cloches annoncè­ rent un raid aérien nationaliste.

Dix minu­ tes plus tard apparut dans le ciel un Hein­ kel 111, piloté par un certain comman­ dant von Moreau, qui /§cha ses bombes et disparut.

Mais il revint peu après en com­ pagnie de trois autres Heinkel.

Ensuite, pendant plus de deux heures, des vagues successives d'avions allemands déversè­ rent sur la ville sans défense des bombes brisantes, des bombes incendiaires et des shrapnels.

Les chasseurs d'escorte, parmi lesquels quelques tout récents Mes­ serschmitt Bf 109, attaquèrent en piqué, tirant à la mitrailleuse dans les rues et sur les collines environnantes.

Le lendemain, le consul britannique, R.

C.

Stevenson, déclara: «Guernica est presque rasée.

Neuf maisons sur dix sont irréparables.

On ignore le nombre des vic­ times et, sans doute, l'ignorera-t-on tou­ jours.

Les estimations varient de 1 000 à 3000 tués.» Le 29 avril, Guernica, siège symbolique des libertés basques, tomba aux mains des nationalistes.

Ce bombardement, destiné à terroriser une population, donna un avant-goût de ce qui adviendrait dans les cités soumises à la technique du tapis de bombes, au cours de la future guerre de 1939-1945.

La légion allemande Condor avait atteint son but.

Pourtant, certains militaires nationalistes de haut rang, tel le général Mola, s'offusquèrent de l'opération.

Des nationalistes allèrent même jusqu'à nier toute responsabilité, prétendant que les Basques avaient eux-mêmes détruit leur ville au moyen de leurs propres bombar­ diers et en plaçant des explosifs dans les égouts! Mais la vérité finit par se faire jour.

La légion Condor portait l'entière res­ ponsabilité du raid.

Elle avait délibéré­ ment envoyé ses fanatiques pilotes au­ dessus de Guernica, alors important nœud de communication.

Le brutal anéantissement de Guernica frappa d'épouvante le monde entier.

Picasso témoigna des horreurs de la guer­ re dans son célèbre tableau appelé, préci­ sément, «Guernica».

Couverte d'opprobre, la légion Condor ne put renouveler ce sinistre exploit sur d'autres villes espa­ gnoles.. »