GUERRE DE 1870 (Histoire)

C'est «d'un coeur léger» que, le 19 juillet 1870 la France déclare à la Prusse la guerre tant souhaitée par Bismarck. Pourtant, le maréchal Leboeuf, ministre de la Guerre, a beau affirmer : «Nous sommes prêts, archiprêts. Il ne nous manquera pas un bouton de guêtre», rarement une armée a été si peu préparée à la faire. L'artillerie est inférieure en nombre et en qualité. Le commandement est médiocre. Nos alliances se dérobent. Dans un état physique lamentable, l'empereur prend cependant la direction des armées. «Il le faut, je m'appelle Napoléon !» dit-il à sa cousine Mathilde. Mac-Mahon, avec 63 000 hommes, couvrira l'Alsace. La Lorraine sera défendue par 140 000 hommes, sous Bazaine. Un premier succès, au centre, le 2 août, sur Sarrebruck, n'est pas exploité par Frossard, et provoque, en retour, une action allemande en Alsace. Le 4 août, Douay, accroché à Wissembourg, cède le terrain. Mac-Mahon se regroupe autour de Froeschwiller. Alors commence la longue série de défaites. Le 6, les Allemands attaquent. Leur artillerie neutralise la nôtre. Notre aile droite, à Morsbronn, doit reculer, protégée par la légendaire charge des cuirassiers de Reichshoffen. Les Allemands, intrépides, bien commandés et bien armés s'emparent de Froeschwiller après un déluge de feu et de furieux corps-à-corps. Mac-Mahon retraite vers Saverne, au lieu de se rapprocher de l'armée de Lorraine, qui, de son côté, a subi un sérieux revers à Forbach, dû en partie à l'incurie du maréchal Bazaine, qui n'en obtient pas moins, le 12 août, le commandement en chef, car il est populaire. Il décide un regroupement autour de Metz, dans un esprit de défensive. Le 16, à Rezonville et à Gravelotte il n'exploite pas des succès partiels qui se transforment en défaite. Le 18, il ne comprend pas davantage l'importance du combat qui s'engage favorablement à Saint-Privat, et laisse écraser Canrobert. Dès lors, l'armée Bazaine, encerclée, se retranche dans Metz.