Devoir de Philosophie

Henri IV : Les jésuites sont bannis du royaume

Publié le 25/08/2013

Extrait du document

Le 27 décembre, le Béarnais est agressé, justement au domicile de Gabrielle, par Jean Châtel, un ancien élève des jésuites au collège de Clermont. L'enquête conclut à la responsabilité de l'opposition catholique et en particulier à celle des jésuites, soupçonnés à chaque attentat contre le roi d'avoir armé le bras des meurtriers. Une grande partie de l'opinion parisienne est défavorable à cette « secte de la Société de Jésus « et critique l'emprise qu'elle exerce sur les esprits malléables de ses jeunes élèves. Les jésuites sont considérés comme des agents de Rome et de l'Espagne, et leur hostilité à tout essai de conciliation avec les protestants exaspère. La grande bourgeoisie les abhorre, tout comme les milieux de la justice et de l'Université, notamment la respectable faculté de théologie de la Sorbonne. Une grande partie de l'épiscopat ne les porte pas non plus dans son coeur, l'Église de France étant traditionnellement indépendante de Rome. Ils ont déjà fait l'objet d'un procès, en juillet de la même année.

« fait des finances défaillantes de la ville, malgré un superbe cortège au sein duquel la maî­ tresse du roi, Gabrielle d'Es­ trées, s' exhibe avec une ma­ gnificence et une ostentation qui choquent le public .

Le 27 décembre, le Béarnais est agressé, justement au domicile de Gabrielle, par Jean Châtel, un ancien élève des jésuites au collège de Clermont.

L'enquê­ te conclut à la responsabilité de l'opposition catholique et en particulier à celle des jé­ suites, soupçonnés à chaque attentat contre le roi d' avoir armé le bras des meurtriers.

Une grande partie de l'opinion parisienne est défavorable à cette « secte de la Société de Jésus » et critique l'emprise qu 'elle exerce sur les esprits malléables de ses jeunes élè ­ ves.

Les jésuites sont considé­ rés comme des agents de Rome et de l'Espagne, et leur hostilité à tout essai de conci­ liation avec les protestants exaspère .

La grande bourgeoi­ sie les abhorre, tout comme les milieux de la justice et de l'Université , notamment la res­ pectable faculté de théologie de la Sorbonne.

Une grande partie de l'épiscopat ne les porte pas non plus dans son cœur, l'Église de France étant traditionnellement indépen­ dante de Rome.

Ils ont déjà fait l 'objet d 'un procès, en juillet de la même année .

Cepen ­ dant , pour ne pas contrarier le souverain pontife, dont il espère obtenir l'absolution, le roi s' est interposé , et l'arrêt rendu le 6 septembre a ajour­ né sine die l a décision d'expul­ sion dont il avait été question .

Des écrits insultants Mais l'acte de Châtel rouvre le débat et, cette fois, le Parle­ ment ne laisse pas passer l'oc­ casion .

Dès la nuit suivant l'at­ tentat, les trente-sept pères du collège de Clermont sont arrê­ tés.

Deux resteront en déten­ tion , Jean Guéret et Jean Gui­ gnard .

Le premier a été le maî­ tre de philosophie du régicide, avec qui il est toujours resté en contact .

Dans la cellule du se­ cond on a saisi des textes insultants : le roi y est traité de «Sardanapale », de « Néron », de «renard de Béarn » ; l'au­ teur suggère qu'on le rase et qu'on l'enferme dans un cou­ vent.

..

Fait aggravant , nombre de ces écrits sont postérieurs à la date de l'abjuration.

Dès le 29 décembre , Jean Châ­ tel est condamné à mort et exécuté le jour même .

Assuré du soutien de l'opinion publi­ que, le Parlement, avant que le roi ne puisse réagir et éven­ tuellement s'entremettre , se lance à l'assaut de la forteresse jésuite .

Le jour de l'exécution de Châtel, il prononce un arrêt d'expulsion ordonnant l'exil à tous les jésuites de tous les collèges de France .

Dès le 8 janvier 1695 , les pères du col­ lège de Clermont quittent la capitale .

Le père Guéret est banni à vie et le père Guignard condamné à la pendaison , sup­ plice qu 'il subit en même temps qu 'un vicaire de Saint­ Nicolas-des-Champs, qui a EDITIONS ATLAS UN ORDRE CONTROVERSÉ Ordre de clercs réguliers fondé en 1540 par Ignace de Loyola, la Compagnie de Jésus a fait de l'enseignement sa spécialité.

Agent privilégié de la Contre-Réforme, elle est très impliquée dans la politique et, directement soumise au pape , échappe aux autorités ecclésiastiques locales.

Elle s'est vigoureusement engagée contre Henri IV au côté de la Ligue, et l 'un de ses théoriciens, )'Espagnol Mariana, a établi le régicide comme légitime contre les souverains impies ou tyranniques . ..

Pourtant, Henri IV rétablira les jésuites et prendra même l'un des leurs , le père Coton, pour confesseur : il pense que mieux vaut les avoir avec soi que contre soi, dans ses murs qu'à l'extérieur.

Sans doute est-ce une sage résolution car, par la suite, les attentats se feront plus rares ..

.

brandi un couteau en mena­ çant d'essayer à son tour de tuer le roi .

Cette action rapide du Parle­ ment place Henri IV dans une situation difficile : le 5 janvier , il ne peut faire autrement que de ratifier l'arrêt.

A l'intérieur du royaume, les ultra catholi­ ques et les ligueurs ne se pri­ vent pas de dénoncer dans l'expulsion des jésuites une nouvelle duplicité du converti, déjà maintes fois traité d'hypo­ crite et d'« athéiste ». A Rome, ligueurs et envoyés espagnols harcèlent le pape Clément VIII pour qu 'il n'accède pas à la demande d'absolution royale présentée par le parti français .

A cette époque, le roi se mon­ tre fréquemment mélancoli­ que : il souffre d' être en butte à une hostilité accrue, alors qu'il croyait être sur la voie de la paix et de la réconciliation civiles et religieuses.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles