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Histoire de La Colombie - De la préhistoire à nos jours

Publié le 28/11/2018

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TERRE DE VIOLENCE

Hormis la période précolombienne dont on sait peu, d'un point de vue événementiel, l'histoire de la Colombie s'est presque toujours écrite dans la violence. Dès l'arrivée des conquistadors, en 1499, le pays est livré au pillage et à l'esclavage par une administration espagnole particulièrement brutale. La vice-royauté de Nouvelle-Grenade instituée par la Couronne d'Espagne est ébranlée au xviiie siècle par une révolte paysanne d'où émerge une grande figure de l'histoire de l'Amérique latine, Simon Bolivar. Très vite, deux conceptions de l'État s'opposent : fédéralisme des libéraux contre centralisation et pouvoir fort des conservateurs. La querelle dégénère en bain de sang lors de la guerre des Mille Jours, qui fait 100000 victimes.

De 1948 à 1957, une seconde guerre civile déclenchée par le même antagonisme fait 300000 morts. La paix relative qui s'instaure dès 1958, sera très vite mise à mal par l'émergence de mouvements de guérillas, de groupes paramilitaires et de narcotrafiquants. Malgré le plan Colombie mis sur pied en 2000 et destiné à restaurer la prospérité, la sécurité et le renforcement de l'État, le pays est toujours en proie à la violence. Meurtres et enlèvements sont le lot quotidien, bien que les grands cartels de la cocaïne aient été démantelés.

LA PÉRIODE PRÉCOLOMBIENNE

Les premiers établissements sédentaires d’Amérindiens remontent à 7000 av. J.-C.

Si certains groupes forment de petites sociétés primitives vivant de chasse et de cueillette, d'autres ont développé des civilisations beaucoup plus structurées et complexes. Nombre de ces sociétés font merveille dans l'art de travailler les métaux, notamment l'or, et contribuent ainsi largement au mythe de l'Eldorado.

Première de ces civilisations élaborées, celle des Zenues qui, depuis le viie siècle avant notre ère, occupent les bassins des fleuves Sinu, San Jorge, Cauca et Nechi. Ayant régularisé les eaux des régions inondables du bas San Jorge grâce à un système de canaux artificiels répartis sur 500000 ha, les Zenues s'établissent le long des fleuves dans des demeures isolées ou des hameaux construits sur des plates-formes artificielles. Leur territoire se divise en trois provinces économiquement complémentaires pour la production de tubercules comestibles, l'exploitation et le travail de l'or brut.

Deux autres civilisations, parentes par la langue et connues par leur céramique et leur orfèvrerie, se développent dans la Cordillère : les Muiscas au centre et les Taironas au nord. Cultivateurs de maïs, de pommes de terre et autres tubercules andins, les Muiscas vivent dispersés sur les versants et les vallées, assujettis aux caciques qui gouvernent depuis leurs hameaux. La population se rassemble périodiquement dans les centres cérémoniels pour des rituels dans lesquels l'or occupe une place prépondérante. Quant aux Taironas, ils sont réputés pour leurs sciences de l'ingénierie et de l’architecture, mises en œuvre dans les «cités perdues» redécouvertes dans les années 1970 : l'urbanisme s'y organise autour d'un réseau complexe de terrasses, d'escaliers, de ponts, d'égouts et de chemins empierrés. Plus tard, la Cordillère verra une autre civilisation s'épanouir, celle de Tierradentro. Ses habitants creusent des tombes

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SIMON BOLIVAR

Né le 24 juillet 1783 à Caracas, Simon Bolivar devient le libérateur de nombreux peuples sud-américains. Plusieurs fois vainqueur puis repoussé par les Espagnols dans ses premières campagnes, il fait une percée décisive à partir de 1816. Il libère tour à tour le Venezuela, la Colombie en 1819, l'Équateur en 1822, la Bolivie et le Pérou en 1824. Il meurt le 17 décembre 1830, sans avoir pu réaliser son rêve de confédération hispano-américaine.

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« SIMON BOLivAR Né le 24 juillet 1783 à Caracas, Simdn Bolillar devient le libérateur de nombreux peuples sud-américains.

fois tour à tour le Venezuela, la Colombie en 1819, l'Équateur en 1822, la Bolivie et le Pérou en 1824.

Il meurt le 17 décembre 1830, sans avoir pu réaliser son rêve de confédération hispano-américaine.

écarte les libéraux du pouvoir pour trois décennies, au prix de lOO 000 morts.

Quant aux autochtones, ils ne comptent guère plus pour la nouvelle élite que pour les Espagnols .

Une loi sur les «sauvages» adoptée en 1890 précise la manière dont ils doivent être gouvernés.

C'est ce chaos incessant qui inspire en partie l'œuvre de l'écrivain Gabriel Garda (né en 1928, prix Nobel en 1982) et notamment son roman le plus célèbre , Cent Ans de solitude .

L'une des conséquences de la guerre f--------------1 des Mille Jours est la perte de Panama, le 7 août 1819, qui marque le véritable essor de sa campagne libératrice.

Bolivar marche ensuite sur Bogota, où il proclame l'indépendance de la Nouvelle-Grenade.

Le 17 décembre 1819 , le congrès d'Angostura donne naissance à l'État de Grande-Colombie qui réunit la Nouvelle-Grenade et le Panamâ, avant que le Venezuela et l'Équateur ne les rejoignent après leur libération.

Premier président du nouvel État, Bolivar rêve de construire une grande et puissante confédération hispano­ américaine unissant les pays de ce continent.

Dix ans plus tard, les appétits de pouvoir anéantissent son rêve.

Bolivar se retire de la vie publique.

Le Venezuela puis l'Équateur font sécession.

L'unité continenta l e fait place à la fragmentation politique .

La Nouvelle-Grenade vole désormais de ses propres ailes .

En 1832, le général Francisco de Paula Santander assume les fonctions de président.

Il établit et consolide les institutions gouvernementales et l'ordre fiscal.

NAISSANCE CONFLICTUELLE DE LA NATION L'indépendance à peine proclamée, le pays se divise très vite en deux blocs politiques .

relay és par les deux nouveaux partis fondés en 1849 et dominés par les élites créoles : les conservateurs , appuyés par l'Église, partisans d'un État unitaire et centralisé, et les libéraux, partisans d 'un État laïque et fédéraliste.

Pendant plusieurs décennies , le pays sombre dans une série de guerres civiles (on en dénombre 8, ainsi que 50 insurrections populaires) , provoquées par l'intransigeance de chaque camp lors des incessantes alternances politiques.

Cependant, d'importants changements marquent la société dans la seconde moitié du X IX' siècle .

L'esclavage est aboli en 1851 ; la séparation de l'Église et de l 'État acquise par la Constitution de 1853.

Une nouvelle Constitution semi-fédéra le voit le jour en 1858 et, cinq ans plus tard, naissent les États­ Unis de Colombie .

En 1880 , Rafael Nuiiez, ancien libéral devenu partisan d'une "réaction conservatrice», accède à la présidence de la République .

Sur un programme de restauration de l 'autorité de l'État, il domine la vie politique durant quinze ans et impose en 1886 une Constitution centraliste (elle restera en vigueur jusqu 'en 1991) .

En 1899 , la guerre des Mille Jours qui, poussé par les États-Unis , déclare son indépendance en 1903.

La Colombie perd alors un accès important au commerce maritime .

L'influence des États-Unis se fait de plus en plus forte sur la politique intérieure du pays.

Les compensations financières , accordées en dédommagement de la perte du Panama , vont permettre de diversifier une économie jusque -là axée sur le commerce du café.

L'exploitation des gisements pétroliers se met en place .

Après la Première Guerre mondiale, la Colombie connaît une période de croissance économique rapide, qui se poursuit jusqu'en 1930.

La prospérité s'accompagne de nombreu ses inégalités qui génèrent des conflits sociaux.

En 1928 , l'armée intervient pour mettre fin à la grève des ouvriers agricoles de la United Fruits , déclenchant un véritable massacre .

Dès 1930 , les libéraux reviennent au pouvoir et tentent de mettre en place une politique réformiste .

Ils font voter une loi de réforme agraire , la reconnaissance du droit de grève et des droits syndicaux, un salaire minimum et des congés payés.

À partir de 1945, l'aile la plus radica le du parti libéral, dirigée par Jorge Eliecer Gaitan, s 'oppo se à la politique d'union nationale du président Alberto Liera s Camargo et devient de plus en plus populaire.

LA VIOIENC/A La seconde moitié du xx• siècle débute par un coup de tonnerre : l'assassinat de Gaitan , le 9 avril1948 .

La guerre civile la plus violente de toute l'histoire de la Colombie commence (la Violencio durera dix ans et fera 300000 victimes).

La mort de Gaitan déclenche aussitôt une violente insurrection populaire, qui est réprimée en trois jours, au prix de 1 500 morts et de 20 000 blessés .

En 1950 , la campagne électorale est particulièrement mouvementée ; elle porte au pouvoir le la guerre civile .

D'un côté , les propriétaires terriens constituent des bandes armées; de l'autre , les paysans organisent, avec l'appui du parti communiste, des groupes d'autodéfense .

La guérilla est née, qui ne s'éteindra plus.

L'exode rural s'intensifie devant l'insécurité permanente qui hante les campagnes et vient gonfler les bidonvilles ceinturant les grandes agglomérations .

Toute cette agitation finit par faire sortir les militaires de leurs casernes et, le 13 juin 1953, le général Gustavo Rojas Pinilla s'empare du pouvoir par un coup d'État.

L'amnistie des guéri lleros aidant, le chef de l'État bénéficie du soutien de la population et de la classe politique pour rétablir l'ordre .

Mais , très vite, ses dérives dictatoriales soudent l'union sacrée entre les frères ennemis conservateurs et libéraux .

En 1957, Rojas est renversé par une junte militaire .

Des élections générales sont convoquées .

En 1958, libéraux et conservateurs s 'allient au sein du Front national.

qui, selon la réforme constitutionnelle, s'engage à respecter une alternance automatique aux plus hauts postes de l'État (présidence et ministères) pour une durée de seize ans.

LA GUÉRILLA ET LES CARTELS Si l'alternance fonctionne au niveau institutionne l (deux conservateurs et deux libéraux se succèdent en douze ans), cette coalition ne parvient que très rarement à réunir la majorité des deux tiers nécessaire au vote des lois.

Le pays connaît ainsi plusieurs périodes de quasi-paralysie , qui favorisent une guerre civile larvée , d'autant que l'économie est en plein marasme.

LES CROUPES ARMÉS Les principaux mouvements de lutte armée se mettent en place .

Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) sont fondées en 1964 (elles connaîtront un regain de célébrité en se rendant coupables de l'enlèvement -23 février 2002 - et de la séquestration d'Ingrid Bétancourt , députée et sénateur , candidate à la présidence) ; l'Armée de libération nationale (ELN), en 1965 ; l'Armée populaire de libération (EPL ) , d'inspiration maoïste , en 1967 .

Si le premier groupe recrute surtout parmi les paysans , les deux autres comptent également dans leurs rangs des hommes d 'Église et des universitaires .

Face aux multiples attentats perpétrés dans le pays , le président conservateur Guillermo Le6n Valencia déclare l'état de siège et, avec l'aide des États -Unis , se lance dans une lutte sans merci contre les groupes armés .

À cette époque , apparaît un nouveau groupe qui se lance dans la guérilla urbaine : le Mouvement du 19 avril (M-19), fondé en 1970 .

Il se fera connaître par des actions très médiatiques, comme l'enlèvement de l'ambassadeur des États-Unis et la prise de l'ambassade de la République dominicaine .

À la fin de la coalition , en 1974, le bilan du Front national est très mitigé.

Le monopole qu'il a exercé de fait sur la vie politique a contribué à maintenir la corruption, le népotisme et le clientélisme .

LES CARTELS DE LA DROGUE Pendant que les groupes armés prennent le pouvoir dans les zones rurales, les cartels de la drogue s'organisent également.

Le trafic se des fortunes colossales et un pouvoir immense .

Les appareils militaire et policier sont minés par une telle puissance.

La corruption s'implante très solidement, l'argent de la drogue finançant les partis politiques.

Au cours des années 1980 , tous ces contre -pouvoirs et l 'interventionnisme américain déstabilisent la Colombie en profondeur.

Guérilleros, trafiquants et paramilitair es se s ont octroyé d es régions entières , alors que le bipartisme se délite, laissant dans son sillage une multitude de nouveaux partis.

En 1982, le président Belisario Betancur , nouvellement élu, négocie une première trêve avec la guérilla, mais, dès novembre 1985 , les affrontements reprennent de plus belle .

Les guérilleros s'emparent du palais de justice de Bogota, prenant des dizaines de personnes en otage .

Reprendre le contrôle du territoire national devient dès lors la mission première du gouvernement colombien.

Il est en cela épaulé par les États-Unis , qui, en proie à de graves problèmes de consommation et de criminalité, ont décidé d 'engager la lutte contre les cartels de la drogue .

Des milliards de dollars seront engloutis dans cette lutte.

La guerre totale est déclarée en août 1989 , à la suite d 'une vague d'attentats où les cartels sont impliqués : 10 000 personnes sont arrêtées et leurs biens confisqués .

LE PLAN COLOMBIE Le désordre est tel que, en 1990, le peuple charge une Assemblée constituante de rétablir l'ordre et la paix dans le pays.

Des représentants politiques y siègent , mais aussi des guérilleros, des indigènes et des religieux .

En 1991 , l'Assemblée élabore une Constitution qui p révoit de profondes réformes des institutions politiques et de leur fonctionnement.

On y inscrit la reconnaissance des ~~--~-~-, ,n;n,n,;t,ô. »

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