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Histoire du Liban

Publié le 25/11/2018

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LA TERRE DU LAIT ET DU MIEL

Du fait de sa situation géographique dans le bassin méditerranéen, la terre libanaise a été l'objet des convoitises de toute une série d'envahisseurs successifs, des Phéniciens aux Syriens, en passant par les Grecs, les Romains, les Arabes, les Ottomans et les Français. Malgré ces occupations répétées, l'identité libanaise s'est forgée sur la combinaison de deux cultures, celle de la montagne et celle des villes. Débarrassé officiellement de la tutelle syrienne, le Liban est aujourd'hui face à son indépendance et à l'équilibre à trouver entre ses différentes communautés.

LA PRÉHISTOIRE

Les traces de civilisation les plus anciennes remontent à la fin du IVe millénaire avant notre ère, notamment à Byblos, où des vestiges de civilisations néolithiques et chalcolithiques ont été mis au jour.

Ces peuples disparates que l'on a groupés sous le vocable de «cananéens» ne s'enracinent dans l'histoire qu'au XVe siècle av. J.-C., avec l'arrivée des Phéniciens le long de la côte syro-libanaise.

Les Phéniciens

• Ce peuple de marins y fonde des cités-États (Tyr, Sidon, Byblos) et

deux siècles plus tard, invente un alphabet, composé de 22 signes, qui supplante le système cunéiforme et se répand dans tout le bassin méditerranéen.

• Les Phéniciens prolongent leur domination jusqu'en 875 av. J.-C., date à laquelle les cités-États perdent leur indépendance et deviennent successivement des protectorats égyptiens, babyloniens, puis perses.

La domination hellénistique

• Enfin, la domination phénicienne cesse avec la conquête d'Alexandre le Grand en 333 av. J.-C. Il détruit Tyr, et la côte n'est plus qu'une annexe du royaume hellénistique des Séleucides. À partir de cette conquête et jusqu'au xvie siècle, le

Liban ne sera qu’une partie de la Syrie.

• Cette domination hellénistique dure trois siècles, jusqu'à l'arrivée des légions romaines de Pompée, en 64 av. J.-C., qui fondent la Provincia Syria.

LA PAX ROMANA

La paix, imposée par les Romains pendant quatre siècles, permet à la région de retrouver sa prospérité.

Berytos (actuelle Beyrouth) devient un important centre de commerce et de culture latine. De nombreuses écoles y voient le jour et, en 200, se crée sa fameuse université de droit.

Les Romains érigent également des grands sanctuaires à Byblos et à Héliopolis, sur l'ancien centre phénicien de Baalbek.

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histoire

« • En 1860, les Druzes se lancent dans une campagne d'extermination des chrétiens.

Vingt-deux mille d'entre eux périssent.

• En septembre, un corps expéditionnaire français débarque.

Les Turcs, inquiets , envoient leur ministre des Affaires étrangères pour rétablir l'ordre .

Il fait exécuter le pacha de Damas et destitue celui de Beyrouth.

·En 1918,les Ottomans font partie des vaincus.

Le Liban et la Syrie sont alors confiés à la France par la conférence de San Remo.

C'est la période du Mandat français.

LE MANDAT FRANÇAIS (1920·1943) • Le 1 " septembre 1920,le général Gouraud proclame à Beyrouth la naissance de l'État autonome du Grand Liban, avec ses débouchés maritimes et les terres à blé de la Beqaa et de I'Akkar .

C'est un État basé sur le principe du communautarisme .

·Le 24 juillet 1922,la Société des nations (SDN) confirme le mandat français sur les États du Levant et entérine la décision française .

Elle précise toutefois qu'une union économique doit lier le Liban et la Fédération syrienne .

• La Seconde Guerre mondiale arrive sans que la France ait mené à son terme le processus d'indépendance du Liban .

En 1941, de violents combats opposent les troupes françaises de Vichy au corps d'armée anglo­ australien du général Wilson, renforcé de troupes des Forces françaises libres (FFL).

Les Alliés l'emportent et le général Catroux, commandant des FFL du Levan~ proclame l'indépendance de la Syrie et du Levant.

• Cependan~ la France perd de son prestige et, en 1943 , les élections désignent deux chambres nationalistes.

tant au Liban qu'en Syrie .

La nouvelle chambre libanaise modifie aussitôt la Constitution, privant la France de toute prérogative .

LE LIBAN INDÉPENDANT • Le délégué général de la France fait arrêter le président de la République, Béchara El Khoury, le président du Conseil , Riad Solh, et plusieurs ministres.

Aussitôt, un gouvernement de résistance se forme dans la montagne , réitérant l'ancienne entente du Pacte national.

Présidents et ministres sont libérés.

• En 1945, les derniers services sont passés au gouvernement libanais et, en 1946, les dernières troupes françaises quittent le pays.

• Béchara El Khoury et Riad Solh, en charge de la jeune République, assurent une place au Liban dans la communauté arabe , tout en préservant sa spécificité.

Ils maintiennent la paix par leur capacité à fédérer les éléments disparates de la population .

• Une première alerte survient avec les 120 000 réfugiés de la guerre de Palestine (1948).

• En 1950, c'est la rupture avec la Syrie de l'union économique et douanière, ce qui compromet le commerce libanais .

• Enfin , le 1 " juillet 1951, le président du Conseil est assassiné à Amman .

Riad Solh disparu, le président de la République développe une politique clientéliste qui exclut les musulmans et les clans chrétiens rivaux .

L'opposition organise un grand meeting à Deir ei­ Kamar, fief de Camille Chamoun.

Le nouveau président du Conseil se désolidarise de Béchara El Khoury, et le chef de l'armée refuse de faire intervenir la troupe en cas d'émeute.

Abandonné de tous , le président démissionne le 19 septembre 1952, confiant le pouvoir au chef de l'armée, qui le refuse .

• Camille Chamoun est élu le 23 septembre 1952 à la quasi -unanimité.

Il refuse les représailles et l'épuration .

Très vite, les musulmans protestent violemment contre les tentatives de supprimer le confessionnalisme, et la crise économique avec la Syrie pèse sur le pays .

LA POUSStE DE L'ARABISME Le Liban est alors pris dans le tourbillon du Moyen-Orient, où toutes les grandes puissances étrangères interviennent.

• Les Américains proposent un Plan de défense commune aux pays arabes, puis les Anglais , appuyés par les Américains , proposent le pacte de Bagdad , qui doit réunir ces mêmes pays arabes autour d 'un axe turco-irakien.

• En réaction , l'Égypte , la Syrie et l'Arabie saoudite signent le pacte Triparti .

• La place du Liban est inconfortable entre ces deux blocs hostiles .

Chamoun n 'adhère à aucun des deux pactes .

La crise de Suez , en 1956 , va faire basculer le Liban dans le clan pro­ américain , exaspérant la communauté musulmane.

1--------------1 · La crise éclate en 1958 , quand Camille US CLANS Les clans ont toujours joué un rôle essentiel dans l'histoire du Liban.

Ces clans féodaux se regroupent autour de quelques chefs ou de quelques familles.

On dénombre les chiites du Akkar, du Hermel et du Liban-Sud, les Druzes du Chouf et de Beyrouth, les maronites de Zghorta, et des clans modernes qui se sont développés dans les villes, créés par des hommes influents politiquement ou économiquement.

Leurs adhérents se recrutent dans certaines corporations - chauffeurs de taxis, marchands de légumes -et dans ce qu'au Liban on appelle «la rue» et ses « Zaïm ».

Chamoun tente de faire modifier la Constitution pour se présenter une seconde fois.

lA CRISE DE 1958 ET LA MONTtE DES PtRILS les montagnes entre loyalistes et insurgés .

15000 marines débarquent au secours de Chamoun.

Le nouveau président , le général Fouad Chehab, est élu, et l'opposition impose Rachid Karamé au poste de Premier ministre .

Les relations s 'améliorent avec l'Égypte, l'économie est en plein boom, mais sa croissance est inégalement répartie.

La corruption se généralise , les enjeux pour le pouvoir radicalisent les mouvements, les milices s'arment.

Israël demande au gouvernement d 'assurer la sécurité de sa frontière nord contre les attaques des réfugiés palestiniens .

• En 1969 , l'armée libanaise tente de reprendre le contrôle des camps mais n 'y parvient pas.

Le gouvernement accepte un compromis avec Yasser Arafat, sous l'égide de l 'Égypte .

L'extraterritorialité des camps palestiniens est reconnue.

L'armée israélienne lance alors de nombreuses opérations dans le Sud et à Beyrouth .

LA GUERRE DU LIBAN (1976) La guerre civile commence en fait le 13 avril1975 quand un chrétien est tué lors d 'une inauguration .

En représailles, les phalangistes chrétiens attaquent un bus et massacrent une partie de ses occupants palestiniens.

·En 1976 , les chrétiens assiègent et détruisent deux camps palestiniens .

De leur côté, les milices palestiniennes tuent les habitants de la ville de Damour .

C'est alors que la Syrie intervient , avec l'aval des puissances régionales arabes .

• Cette présence ne fera qu'empirer la situation , d'autant que les forces israéliennes multiplient les attaques dans le Sud, contraignant 200 ooo Libanais à l'exode .

• S'affrontent d 'une part une coalition «de gauche » favorable aux Palestiniens Israël , composée de maronites et défendue par les Phalanges et l'Armée du Liban -Sud.

qui réunit des sunnites, des chiites • En 1978 est créée une Force • En août, sous la supervision d'une Force multinationale d'interposition (États-Unis , France , Italie) , les fedayins :.e ~- ~ ~ ~ f ,.~ ,.., de Yasser Arafat sont évacués de Beyrouth et I'OLP installe son siège à Tunis.

• Le 23 aoû~ Bach ir Gemayel est élu à la présidence , mais il est assassiné le 14 septembre .

À l' annonce de sa mo~ ses partisans perpètrent un massacre LA GUERRE CIVILE SE GtNtRAUSE • En mai 1983 , le Liban et Israël signent un accord de normalisation, tandis que la montagne du Chouf , au sud de Beyrouth , est le théâtre d 'affrontements entre chrétiens et Druzes , ces derniers soutenus pas la Syrie.

• En avril 1983 , un attentat contre l'ambassade américaine fait 63 victimes , puis des attentats suicides causent la mort de 256 marines et de 56 militaires français le 23 octobre 1983 .

Ils sont revendiqués par une organisation chiite , le Jihad islamique .

• Les enlèvements d'Occidentaux se multiplient à Beyrouth.

Notamment, en mars 1985 , le Jihad islamique, apparenté au Hezbollah , un mouvement chiite composé de partisans de l'Iran , enlève les diplomates français Marcel Fontaine et Marcel Carton, le chercheur au CNRS Michel Seurat (qui mourra en détention début mars 1986) et le journaliste Jean ­ Paul Kauffmann , qui ne seront libérés qu'en mai 1988 ; en mars 1986 sont enlevés les journalistes Philippe Rocho~ Georges Hansen , Aurel Cornea, Jean ­ Louis Normandin et Roger Auque .

• De 1985 à 1988 , le camp musulman se déchire en luttes fratricides .

En juin 1987 ,le Premier ministre Rachid Karamé intérimaire des Nations unies , la FINUL, est assassiné à son tour .

qui tente de s 'interposer .

• Puis, en juin 1982 , Israël lance une ':-L',_Ac"c"'o"'RD"-';D"-E _,TAE=' --,-,---.,.:-::-:-- Au terme de son manda~ en 1988, vaste opération "Paix pour la Galilée" · assiégeant Beyrouth-Ouest et affrontant les forces syriennes dans la plaine de la Beqaa .

Amine Gemayel nomme son chef d 'état­ major, le général Aoun ,à la tête d 'un gouvernement militaire intérimaire .

Ce dernier se lance alors dans une guerre de libération contre la réunir à Taef.

en Arabie saoudite , afin de sceller la réconciliation nationale.

L'Assemblée adopte des amendements constitutionnels favorisant les musulma n s et élit président René Moawad , assassiné 17 jours plus tard.

• Le Parlement élit alors Elias Hraoui , un proch e de la Syrie .

Le général Aoun , farouche adversaire de la tutelle syrienne, tente de reprendre le contrôle des régions chrétiennes .

Seul contre tous, il cesse le combat le 13 octobre 1990 et s'exile en France .

ENTRE RECONSTRUCTION ET TENSIONS Les deux gouvernements d 'Omar Karamé (1990) et de Rachid Solh (1992) préparen t le désarmement des milices et le redéploiement de l'armée libanaise pour la première fois depuis dix-sept ans dans Beyrouth et jusqu 'à la zone de sécurité au sud du pays .

Rafic Hariri , le Premier ministre , entreprend la reconstruction du pays .

• Le bilan de la guerre est terrible, 150000 morts, 800000 personnes déplacée s et 900 ooo exilés .

Le coût de la reconstruction publique a été évalué à 7 millia rds de dollars.

• Le Prem ier ministre établit un plan de redressement économique qui passe par la reconstruction du centre de Beyrouth .

Cependant , la corruption explose , et un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté ; 20% de la population active est au chômage.

Le déficit budgétaire se creuse .

• Trop proche des Américains selon la Syrie, Rafic Hariri voit son sort scellé le 24 novembre 1998 par l'élection à Damas du général Lahoud au poste de Président.

Selim Hoss le remplace le 4 décembre 1998.

Rtdic Hariri sera assassiné à Beyrouth le 14 février 2005, ce qui entraîne d'importantes manifestations contre la Syrie, qui retire ses troupes du Liban quelques mois plus tard, sous la pression internationale .

• Entre le 12 juillet et le 14 août 2006 , après l'enlèvement de deux de ses soldats, de violents combats opposent l'armée israélienne au parti Hezbollah , proche d e l'Iran , qui font plus de mille morts et un million de déplacés.

• Le 11 août , le Conseil de sécurité de l'ONU approuve la résolution 1701 par laquelle l'armée libanaise et la FI NUL renforcé e doivent se déployer dans le sud du p ays.

Pour la communauté internationale , une pleine souveraineté du Liban passe par la cessation de toute ingérence étrangère et le déma ntèlement des milices.. »

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