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Histoire du Tibet

Publié le 17/11/2018

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histoire

LE « PAYS DES NEIGES »

 

Vaste plateau occupant le centre de l’Asie, le Tibet est encerclé de montagnes, ce qui lui vaut son nom local de « Pays des Neiges ». Son territoire est constitué d’une succession de hautes terres et de vallées qui imposent des conditions de vie rudes aux pasteurs et cultivateurs qui l’habitent.

Ce pays pauvre, aux rares et difficiles voies d’accès, a servi de refuge à une religion, le bouddhisme, qui s’y est développée de façon originale et a déployé à diverses périodes une intense activité missionnaire. Vénérés dans toute la région, les chefs spirituels ou lamas qui s’y sont succédé ont régulièrement fait l’objet de pressions de la part des Mongols, des Chinois ou des Népalais qui voulaient les soumettre. D’autre part, la position stratégique du Tibet, au centre du continent, a motivé les dernières invasions anglaise puis chinoise.

L’EMPIRE YARLUNG

Les recherches archéologiques sont encore peu développées dans la région, et la préhistoire du Tibet est très mal connue.

Par la suite, le pays est longtemps resté divisé en grandes principautés claniques réunies, à la fin du vie siècle, sous l’autorité des seigneurs du Yarlung, basés au sud du fleuve Tsangpo - nom chinois du Brahmapoutre. Le roi Namri Songtsen (570-619) entreprend le premier la conquête du territoire, mais c’est Songtsen Campo (610-649), son fils, qui peut être considéré comme le véritable fondateur d’un pouvoir dynastique au Tibet.

Songtsen Gampo

Soumettant diverses factions rivales, Songtsen Gampo impose un ordre nouveau au Tibet.

Il nomme des responsables de territoire qui doivent fournir au nouvel État constitué un contingent fixé de fonctionnaires et de soldats. En une vingtaine d’années, Songtsen réussit ainsi à lever l’une des plus redoutables cavaleries d’Asie, grâce à laquelle, sept siècles avant les Mongols, il étend sa domination sur une partie du continent, s'attaquant aux populations frontalières de l'Inde, du Népal et même de la Chine.

• Ce guerrier ne se contente pas des conquêtes militaires que lui offre sa mobilité extraordinaire pour l’époque. Il est considéré comme le « premier roi religieux » du pays : c’est lui qui introduit dans le royaume le bouddhisme né en Inde, ce qui lui permet de se défaire du carcan de la religion bon qui limitait ses pouvoirs. Songtsen Gampo fait élever les temples Jokhang et Ramoche, principaux édifices religieux du pays.

• La nouvelle doctrine spirituelle reçoit un élan supplémentaire après l’apparition de l’alphabet tibétain, lorsque sont traduits les principaux écrits bouddhiques venus d'Inde.

Fondation de l’empire Yarlung

Introduction du bouddhisme

Invasion mongole

Nomination du premier dalaï-lama

Invasion chinoise

Indépendance de fait du Tibet

1950 1959 1966 1989

Occupation chinoise Fuite du dalaï-lama en Inde Destructions de la Révolution culturelle Le dalaï-lama, prix Nobel de la paix

histoire

« LE RETOUR MONGOL • lorsque Altan Khan, le puissant chef mongol Tümed, descendant de Gengis Khan, reprend le contrôle du Tibe� il établit une relation yiincho avec le troisième chef gelugpa, Sonam Gyatso (1543-1588}.

À la suite du prince mongol, la majorité de ses sujets deviennent disciples gelugpa.

• En 1578, Sonam Gyatso reçoit le titre de dalaï-lama -lama « vaste comme l'océan »-du khanat mongol.

• Rétrospectivement appliqué à ses deux prédécesseurs, ce titre se transforme en lignée qui se perpétue grâce au principe de la réincarnation : les Gelugpa croient qu'après le décès du dalaï-lama, l'esprit divin résidant en lui descend dans le corps d'un enfant qui se distingue rapidement en manifestant des signes de son caractère surnaturel.

• L'alliance entre Gelugpa et Mongols crée des tensions, provoquant une guérilla incessante entre royaumes et monastères rivaux du Tibet.

• En 1640, le chef mongol Gushri Khan ramène l'ordre.

Il établit à Lhassa un gouvernement théocratique sous l'autorité du cinquième dalaï-lama, Ngt1wt1ng Lob!Uing Gy11tso (1617-1682}, qui s'impose comme le souverain incontesté du pays, tant spirituel que temporel.

Surnommé « le Grand Cinquième », Ngawang Lobsang Gyatso est l'un des plus grands dalaï-lamas qu'ait connu le Tibet.

Érudit prolifique et administrateur dynamique, il consolide l'autorité des Gelugpa et apporte la paix au pays enfin unifié.

De nombreux temples sont restaurés et construits tandis que débute l'édification du monumental palais du Pott1/t1 à lhassa.

LE PROTECTORAT CHINOIS ( XV III'-XX ' S.) • Contrarié dans ses plans, Kangxi riposte immédiatement : les troupes mandchoues expulsent les Mongols et entrent dans Lhassa.

Dès lors, les empereurs Qing affirment directement leur souveraineté sur le pays en laissant dans la capitale des représentants ainsi qu'une petite garnison.

• En 1750, le pouvoir est à nouveau confié aux dalaï-lamas qui, dans le cadre du protectorat chinois, sont autorisés à gérer les affaires tibétaines.

• Affaiblis par les révoltes paysannes et les guerres avec les puissances coloniales, les empereurs Qing délaissent le Tibet.

Ils ne s'impliquent guère dans les guerres du Tibet contre le ladakh en 1842 et contre le Népal en 1858.

LA PARENTHÈSE BRITANNIQUE • la Chine ne riposte pas davantage lorsqu'en 1904 le Tibet est envahi par les Brit11nniques.

• Cherchant à stopper l'expansion russe en Asie centrale, ceux-ci veulent éviter un rapprochement entre le tsar, qui compte des sujets bouddhistes, et le dalaï-lama.

En 1906, ils signent avec l'Empire chinois une convention bilatérale reconnaissant, contre le paiement d'une forte indemnité, la souveraineté de la Chine sur le Tibet.

UNE COUm INDBtENDANCE • le retrait des troupes britanniques en 1910 permet à la dynastie des Qing de reprendre pied au Tibet, mais celle-ci est renversée par la révolution républicaine de 1911-1912 et le Tibet devient de fado indépendant.

• les Tibétains expulsent tous les Chinois du pays en 1913 et proclament leur indépendance.

L'année suivante, est organisée la conférence de Simla qui réunit des représentants britanniques, chinois et tibétains.

Une convention provisoire prévoit l'autonomie du Tibet extérieur et la souveraineté de la Chine sur le Tibet intérieur, c'est-à-dire sur les provinces orientales avec lesquelles la Chine a une frontière commune.

Cet accord, qui ne sera jamais ratifié par la Chine, constituera pourtant la base des relations entre londres et Lhassa jusqu'en 1947.

·En 1918, les tensions entre le Tibet et la Chine débouchent sur un conflit armé.

Une intetvention britannique aboutit à une trêve en septembre, mais en l'absence d'accord définitif, les affrontements reprennent en 1931.

• Sous l'égide du treizième dalaï-lama, Thupten Gyt1tso, le gouvernement du Tibet demeure indépendant grâce à l'appui du Royaume-Uni.

lorsque ce dernier se retire d'Inde, en 1947, le Tibet indépendant perd son unique allié.

Mao Zedong, qui proclame en 1949 la naissance de la République populaire de Chine, profère immédiatement des menaces à l'encontre de Lhassa.

L'INVASION CHINOISE (1950 ) LE RAnACHEMENT DU TIBET À LA CHINE POPULAIRE oriental.

Lhassa, à qui ni Londres ni Dehli ne prêtent assistance, capitule.

De son côté, l'ONU ne donne pas suite à la plainte que le dalai-lamai lui adresse en novembre 1950.

En mai 1951, le gouvernement tibétain signe un traité qui reconnaît le rattachement du Tibet à la Chine populaire en échange du maintien des droits de leur chef spirituel et du respect des monastères.

• Le compromis est tout d'abord respecté par les deux parties.

le dalaï-lama prend les devants en engageant des réformes sociales telle l'abolition de la cotvée et des dettes agraires ainsi que l'adoption d'un projet de redistribution des terres.

Les Chinois, quant à eux, se lancent immédiatement dans la création d'un réseau routier et d'aéroports : dès 1954, le Tibet est désenclavé grâce à la mise en setvice des grandes routes reliant Sichuan et Xining à lhassa.

Cette collaboration fructueuse est couronnée par le séjour du dalaï-lama à Pékin en 1954-1955.

En 1956, un comité est chargé d'établir les bases d'une Constitution tibétaine.

La même année, le dalaï-lama est nommé président du Tibet.

LE SOULÈVEMENT NATIONAL • Toutefois, ces bouleversements sociaux alliés au développement de l'idéologie marxiste, qui prône notamment une éducation laïque, perturbent le sentiment religieux traditionaliste des paysans et des moines tibétains.

• Des formes de résistance passive apparaissent, relayées dès 1956 par les premières actions de guérilla contre l'occupant chinois dans le Tibet central.

En 1958, la rébellion anticommuniste atteint l'est du pays.

• En mars 1959, les tensions entre les deux peuples atteignent un point de non-retour : le quatorzième dalaï-lama et ses partisans s'enfuient en Inde tandis qu'éclate à Lhassa un soulèvement populaire d'une grande ampleur.

L'artillerie chinoise met rapidement fin à la résistance tibétaine au prix de 87 ooo morts du côté tibétain.

Quelque 200 ooo Tibétains rejoignent le dalai­ lama en Inde, tandis que d'autres choisissent de s'exiler dans les royaumes himalayens du Népal et du Bhoutan.

la médi tllistlli on de l'exil du dalaï-lama a pour conséquence de sensibiliser le monde au drame tibétain.

• le dalaï-lama établit un gouvernement en exil à Dharamsala (Inde), rejoint par la plupart des membres de la noblesse et du haut clergé bouddhiste ainsi que bon nombre de commerçants et paysans.

• Les Chinois abolissent les institutions traditionnelles et annexent le Tibet.

En septembre 1965, le Tibet, rebaptisé région autonome du Xizang, ne comprend plus que le Tibet central et occidental ; le reste du pays est réparti entre les provinces voisines du Yunnan, du Sichuan et du Qinghai.

Dans le même temps, Pékin engage un programme radical de réformes agraires, confisquant la terre de la noblesse et des monastères, et procédant à la collectivisation de l'économie.

LE TIBET , PROVINCE CHINOISE LES DESTRUCTIONS LORS DE LA RtvOLUTION CULTURELLl • Fin 1966, la Révolution culturelle déferle sur le Tibet.

Elle se traduit par une violente campagne anticléricale de la part des Gardes rouges qui dynamitent les montlstèl'f!s et monuments bouddhistes, brûlent les écrits religieux et jettent en prison ou exécutent les moines et les dissidents.

• On estime alors à plus d'un million le nombre de personnes disparues depuis l'invasion chinoise, soit un sixième de la population.

Seuls treize des six mille monastères échappent aux destructions.

• le niveau des persécutions diminue à la mort de Mao en 1976.

Pékin décide alors d'assouplir progressivement sa politique à l'égard du Tibet le régime engage la reconstruction de nombreux monastères et tolère une reprise des pratiques religieuses.

En 1979, le monastère le plus sacré du Tibe� Jokhang, est réouvert au culte.

Cinq ans plus tard, le pays s'ouvre au tourisme international.

La situation évolue alors rapidement à la faveur des contacts de plus en plus fréquents entre la population tibétaine et les visiteurs occidtnttlux, surtout américains.

• En juin 1987, les États-Unis dénoncent les violations des droits de l'homme commises au Tibet par la République populaire de Chine ; ils exhortent Pékin à reprendre le dialogue avec le dalaï-lama et à indemniser les réfugiés.

Quelques mois après éclatent à Lhassa de violentes manifestations antichinoises.

La répression terrible entraîne des milliers d'exécutions ou d'arrestations.

la politique chinoise se durcit : les journalistes et les obsetvateurs étrangers sont expulsés, les frontières fermées, la sutveillance de la population renforcée, les activités religieuses contrôlées, tandis que des populations chinoises d'origine Han sont envoyées au Tibet pour le coloniser, menaçant les Tibétains de devenir minoritaires dans leur pays.

· Depuis octobre 1991, le Tibet est à nouveau ouvert aux voyageurs étrangers.

Les pourparlers engagés en août 1993 entre les autorités chinoises et les représentants du dalaï-lama n'ont toutefois encore abouti à aucun accord en vue d'une résolution pacifique du problème tibétain.

• En 1995, alors que la deuxième autorité religieuse et morale du pays, le panchen­ lama -onzième de la lignée -, a été désigné dans les règles, le gouvernement central lui substitue un concurren� nouvelle tentative de Pékin de régenter les affaires spirituelles du Tibet.

• Malgré l'appui reçu par le dalaï-lama à l'étranger, la situation tibétaine n'évolue guère.

LE QUA TORZIÈME BAlAI-LAMA.

PRIX NOBEL DE LA PAIX • Né en t935 à Takster au Tibet, le fils .

e c d'agriculteur Tu zill Gymo est reconnu à l'age de deux ans puis ordonné en 1940 comme le quatorzième dalaï-lama.

• Il reçoit à lhassa une rigoureuse formation à la lois théologique et laïque, couronnée à l'age de 25 ans par l'obtention d'un doctorat en philosophie bouddhiste.

• À la tête depuis 1950 de l'État et du gouvernement tibétains, le jeune dalaï-lama consacre les neuf premières années de son règne à chercher une issue pacifique à l'occupation chinoise, avant d'être contraint de s'enfuir en Inde où il établit, à Dharamsala, le gouvernement tibétain en exil.

• Malgré les persécutions et les exactions perpétrées durant la Révolution cukurelle, le chef tibétain continue de privilégier un compromis politique avec la Chine.

Estimant l'indépendance hors d'atteinte, le dalaï-lama, qui obtient le prix Nobel de la paix en 1989, propose depuis 1994 un statut fédéral pour un Tibet démocratique et autonome dans le cadre d'une union avec la Chine.

• Sa priorité consiste dans l'immédiat à obtenir le regroupement de l'ensemble des régions tibétaines au sein d'une même unité, sur le modèle concédé en 1978 par Pékin à la Mongolie-Intérieure.. »

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