Histoire et mémoire de la France de Vichy en France depuis 1944

« Gaullistes et communistes, constituant les deux principales forces du pays, s’entendent pour promouvoir une autre version de l’Histoire en la rendant plus héroïque.

Les crimes de la France de Vichy qui a participé activement à la déportation de juifs de France dans les camps de la mort sont tus.

C’est ainsi que nait le mythe du resistancialiste, qui reconnait que la majorité des Français ont résisté à l’occupant, ne désignant qu’une infime minorité de Français ayant collaboré avec les nazis.

Le mythe du resistancialiste se répercute sur la culture populaire ; en effet l’Etat Français a payé en 1946 la réalisation du film « La bataille du rail » de René Clément afin de glorifier la résistance des cheminots.

Le mythe résistancialiste sert à tourner au plus vite la page de la guerre et de ses divisions, pour se consacrer à l’immense tâche de la reconstruction du pays. Par la suite pour renforcer un peu plus ce mythe, la théorie « du bouclier et du glaive » est avancé.

Cette théorie affirme que le maréchal Pétain « le bouclier » aurait protégé la France et les Français, pendant que le General de Gaulle « le glaive » aurait combattu l’ennemi. Et dans les années 1950 des lois d’amnistie sont votées pour réconcilier les Français.

Ainsi la collaboration est minimisée et les ex collaborateurs sont contraints de s’effacer. Le passé douloureux du régime de Vichy est petit à petit retrouvé.

En effet, une mémoire des camps de concentration se met en place par les survivants résistants qui y furent envoyés, même si des rescapés juifs des camps d’exterminations témoignèrent de leur martyre, l’écho de leurs voix ne fut pas très entendu et certains choisirent d’ailleurs le silence face a la difficulté de témoigner de l’horreur absolue. Largement entretenu par le parti communiste qui se proclamait le 1 er parti de la résistance, la m »moire résistancialiste fut dynamisé par le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958.

L’apogée du résistancialisme s’incarne en décembre 1964, lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, où André Malraux, ministre de la Culture du général de Gaulle, prononce un éloge funèbre patriotique, destiné à souder la nation. Par ce discours, André Malraux, désigne Jean Moulin comme le modèle des jeunes Français. Mais à la fin des années 1960, ce mythe commence à s’effriter.

Le général de Gaulle est alors contesté en 1968 et quitte ainsi le pouvoir. Les années 1970-1980 ont mit en lumière l’importance de la collaboration et de la participation des autorités Francais au génocide.

La collaboration est révelée aux Français par un film : « le chagrin et la pitié » en 1971.

Ce documentaire relate les paroles des résistants mais aussi des collaborateurs, ainsi que des Français qui se sont engagés aux cotés des allemands dans la SS.

On voit alors que beaucoup de Français sont restés passifs et non résistants comme on essayait de le faire croire.

Ce documentaire fut interdits dans les cinémas de France et a la télévision.. »