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Histoire romaine: le règne de Gallien

Publié le 02/09/2012

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on sait que la monnaie subit au cours du IIIème siècle une constante et catastrophique inflation qui frappa particulièrement la monnaie d'argent, la plus courante à cette époque. L'Empire romain a connu de tout temps le trimétallisme or, argent et bronze, mais l'or n'a guère d'incidences sur la vie économique bien que son emploi soit courant au IIIème siècle: paiement de soldes et de hauts traitements, cadeaux et donativa aux militaires, subsides versés aux barbares, estimation des amendes fiscales, thésaurisation des riches. L'aureus a gardé son titre élevé, fixé par Auguste, mais au cours du IIIème siècle il perd de son poids passant du 50ème au 70ème de livre pour se stabiliser à la fin du siècle au 60ème de livre, avant la crétaion du solidus de Constatin, entre 309 et 311. la monnaie de bronze a perdu de son importance, les frappes municipales autonomes de l'Orient disparaissent vers 260 et elle est pratiquement remplacée à la fin du règne de Gallien par l'antoninianus d'argent, dont la valeur effondrée ne dépasse plus celle du sesterce d'autrefois. Entre Aurélien et Dioclétien, le sesterce devient une simple monnaie de compte. L'étude de la monnaie d'argent est donc la plus instructive, car le dernier fut, en Occident comme en Orient la drachme et ses multiples, la monnaie courante par excellence, celle qui révèle les avatars de l'économie. Excepté l'Egypte, le reste de l'empire règne l'antoninianus ou double denier, dont on peut suivre aujourd'hui assez bien diverses régions l'évolution du poids et du titre. Le volume des émissions augmenta sans cesse au cours du siècle, ainsi que le montre le nombre croissant des ateliers et des officines: de deux ateliers sous Sévères on passe à six sous Gallien. Le nombre des officines au sein des ateliers passe de six en 238 à trente trois en 268. en 267, on estime que la production a été multiplié par sept. ajoutons que cette décentralisation monétaire s'opère fatalement au détriment de Rome et en faveur des futures capitales et résidences impériales du Ivème siècle, Milan, Sirmium, Antioche, et aussi Trèves, qui eut son atelier au temps de Postumus. L'étude de la composition des trésors selon leur date d'enfouissement permet des conclusions sur la rapidité de circultaion des monnaies et leur plus ou moins rapide disparition: au cours de la période considérée, on voit l' antoninianus remplacer progressivement le denier avec une rapidité qui s'explique en partie par le fait que l'Etat, depuis Dèce, les récupérait pour les refondre ou les refrapper en antoninianus. Le manque de numéraire provoque également à cette époque la fabrication des deniers « coulés «, sans parler des pièces « fourrées «, dont la frappe est certainement frauduleuse.

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« aux Hérules se joignirent alléchés les Goths de Pontide et ceux du Danube.

D'autre part pour combattre les Germains occidentaux, on avait du dégarnir les frontièresdu Bas-Danube et les provinces voisines, Mésine, Thrace, Grèce continentale.

L'expédition lança sur terre et sur mer un millier de bateaux et peut-être 100 000guerriers, chiffre énorme que l'on ne devait plus revoir avant la seconde moitié du Ivème siècle.

Pour les Goths du Danube du moins, c'était plus une migration à larecherche de terres qu'une simple entreprise de pillage.

Par mer, les Hérules et les Goths de Pontide forcèrent les détroits, passèrent en mer Egée, débarquèrent enAttique et dans le Péloponnèse (Sparte, Corinthe pillées).

Malgré la belle défense de l'historien Dexippos, Athènes fut prise et pillée.

D'autres bandes débarquèrent enMacédoine, traversèrent la péninsule balkanique par la voie Egnatia et pussèrent jusqu'à Dyrrachium.

Les Goths du Danube pillèrent la Thrace, assiégèrent encoreune fois Philippopolis, puis se dirigèrent à la rencontre de Gallien sans que leurs congénères occupés en Macédoine aient le temps de les rejoindre.

Sur le Nestos, audébut de 268, Gallien remporta ainsi une belle victoire sur une partie de l'armée gothique, sans pouvoir achever son oeuvre car l'usurpation d'auréolus le rappela enItalie.

Cependant le plus grave danger était passé, mais au prix de la ruine de plusieurs provinces.

Tandis que le Bas-Danube et l'Orient étaient exposés à des coupsnouveaux et que la frontière du Rhin subissait les assauts des Francs et des Alamans, les pays du Danube moyen, Pannonie et Dacie, n'avaient toujours en d'eux queles barbares habituels, si l'on peut dire, Marcomans, Quades, Sarmates, Yaziges et Daces libres dont la grande coalition, autrefois vaincue par Marc-Aurèle, n'avaitpu se reformer sous les Sévères.

Mais la pression exercée depuis l'Europe centrale par l'arrivée des Goths et les usurpations fréquentes au sein de l'armée de Pannonieallaient sérieusement aggraver la situation entre 250 et 268. C- Germains occidentaux sur le Rhin et les Alpes a partir du milieu du IIIème siècle jusqu'en 280, les invasions furent particulièrement graves en Occident et causèrent en définitive plus de dégâts que les raids desGoths en Europe orientale.

Les provinces des Germanies et des Gaules étaient certes plus riches et leurs cités plus nombreuses, elles étaient plus faciles à parcourir,grâce aux voies romaines et aux vallées fluviales, dès que le crordon du limes avait été rompu.

L'absence de défenses intérieures et la nécessité où se trouva Galliende faire face en Pannonie à de multiples compétiteurs ouvraient en son absence, et malgré ses nombreux allers et retours, de vastes espaces libres aux envahisseurs.Ceux-ci, poussés comme leurs congénères de l'est par la migration des Goths, déclenchant en chaîne le déplacement vers l'ouest et le sud-ouest des peuples de laGermanie centraale et même septentrionale, constituèrent, semble t-il, de véritables ligues de tribus qui ne recherchaient du reste à cette époque guère autre chose quele pillage.

Au nord, les Saxons et les Francs entrainèrent avec eux les peuples de la Frise et plus au Sud les frontaliers du Rhin.

Leurs raids partirent soit du nord deCologne soit de la côte batave.

Les Alamans de leur côté, apparus depuis Caracalla, rassemblèrent dans des conditions mal connues les peuples de l'Elbe, de la Saaleet du Main, atndis que plus au sud, les Hermondures formaient également une sorte de ligue avec les Juthunges, qui devinrent dangereux un peu plus tard.

En 256, lesFrancs apparurent sur le rhin inférieur, envahirent le pays batave et suivirent la route littorale jusqu'à l'Escaut, et d'autres menacèrent peut-être la région rhénane entreCologne et Bonn.

Gallien concentra en 257-258, une forte armée à Mayence, libéra la Vettéravie et les champs décumates et fortifia de nouveau les castelladanubiens, mais en ramenant la ligne de défense sur le Danube même comme au temps de Vespasien.

Il semble avoir en 258, transféré son quartier général à Colognecontre les Frnacs, renforça la frontière qu'il confia au moment de partir pour la Pannonie, contre Ingénuus à son fils Saloninus que devaient protéger les générauxSilvanus et surtout Postumus, chef suprême de la défense des Gaules à partir de 258.

après son départ, la situation s'aggrava de nouveau.

D'après les trouvailles dedépôts ou « trésors » monétaires, les invasions alamanniques ruinèrent en l'espace d'une année, en 259-260, toute la moitié orientale de la Gaule.

À l'est sur le Danubesupérieur, les Alamans franchirent le fleuve et par la route des Alpes percèrent jusqu'en Cisalpine vers Aquilée et Ravenne, tandis que plus à l'ouest d'autres groupesravagèrent la Suisse, se répendirent en Moselle en évitant les villes fortifiées de Trèves, Autun ou Lyon.

Ils parvinrent les uns en Espagne, les autres en Italie du nord.En se postant à Milan, Gallien avait choisi une position centrale et semble avoir vaincu successivement plusieurs colonnes débouchant des Alpes de divers côtés,remportant ainsi une mémorable victoire au printemps 260.

l'empire gaulois de Postumus (260-268) eut pour point de départ la proclamation de ce général parl'armée du Rhin en été 260.

il accepta la pourpre après avoir tué le fils de Gallien, Saloninus, et le général Silvanus.

Devant l'impuissance de Gallien, les Gaulois dunord et de l'ouest, victimes des Alamans et des Francs, reconnurent Postumus qui agit vigoureusement par des flottes improvisées sur mer, et sur le bord du Rhin.Hors de Gaule, Postumus fut reconnu par la Bretagne et par l'Espagne qui ne pouvaient compter que sur lui pour être défendues contre les pirateries des Francs.

LaBétique seule semble être restée fidèle à Gallien.

Prétendant au départ se consacrer uniquement à la défense et à la prospérité de la Gaule, il en vint à se considérercomme un véritable empereur romain, surtout après l'échec de Gallien pour l'évincer.

En 265, battu deux fois par Gallien, il échappa, une fois par la demi trahisond'Auréolus chargé de le poursuivre et la seconde fois par le retour en Italie de Gallien blessé: celui-ci finit par tolérer provisoirement l'usurpation gauloise.

Entre 264et 267, Postumus organisa son pouvoir, créa un sénat, s'entoura de cohortes prétoriennes et fut plusieurs fois consul.

De belles monnaies d'or frappées pour lui àTrèves, sa capitale, à Cologne et plus tard à Milan par son allié Auréolus, attestent ses ambitions.

Sa force résidait pourtant en ses légions germaniques, celles de laGaule du Nord-Est, qui une fois de plus s'opposait à la Gaule civile et romanisée du Sud, restées fidèles à l'empereur légitime.

Pendant que Gallien remportait contreles Goths la grande victoire du Nestos, Postumus gagnait à sa cause Auréolus, alors à Milan et chargé de défendre contre lui l'Italie.

Cependant, l'usurpateur gauloismécontenta ses troupes, en leur adjoignant des barbares en vue d'une prochaine campagne contre Gallien.

Une mutinerie suscita en Germanie inférieure l'usurpationd'un certain Marius, ce qui empêcha sans doute Postumus de secourir son allié Aureolus, vaincu et tué à Milan, peu après la mort de Gallien. Ainsi à la fin de ce règne riche en traverses de toutes sortes et qui connut plusieurs années terribles, l'Empire semblait en voie de désagrégation, puisque l'orient étaitdominé par les successeurs d'Odénat et que plusieurs provinces d'Occident formaient une sorte d'imperium Galliarum.

Rien n'était perdu pourtant, car partout lesRomains, fidèles à la légitimité officielle ou dissidents, faisaient front avec des forces presque toujours impatientes de combattre les barbares.

Mais au cours de cesannées difficiles ou les guerres civiles et les usurpations avaient souvent paralysé les efforts de Gallien ou privé de leurs effets ses excellentes réformes militaires,l'Empire avait perdu la majeure partie de la Dacie, ainsi que les Champs décumates situés au-delà du Rhin et du Danube supérieurs, et ces pertes ne furent jamaisrécupérées. II- qui imposent à celui-ci de réformer et d'apaiser les tensions au sein de l'Empire... A-réformes militaires et les répercussions sur l'administration romaine la crise atteint alors son point culminant, invasions incessantes, usurpations multiples, dislocations apparente ou réelle de l'empire, sans oublier la crise monétaire,l'inflation et la crise économique qu'expliquent du reste assez les troubles extérieurs et intérieurs.

Aussi le fait que tant d'usrpateurs aient surgi sous son règne a jouécontre lui de son vivant.

Il fut détesté par le sénat auquel pourtant il appartenait, pour des raisons politiques et cette haine a dressé contre lui tous les auteurs latinsdepuis les panégyristes de la fin du IIIème siècle jusqu'au fabricant de l'Histoire Auguste à la fin du Ivème siècle.

Personnellement tenu pour paresseux et débauché,cruel et efféminé, s'entourant de mignons et de prostituées, on nous le dépeint comme un tyran incapable, lâche sur le champs de bataille, et qui n'aurait remporté sesrares succès que par hasard et surtout grâce à la valeur de ses généraux, Ingenuus, Aureolus ou Claude.

Seuls les auteurs grecs païens, dont les oeuvres sontlacunaires (Dexippe) ou tardives (Zosime), nous donnent de lui l'image plus favorable d'un prince éclairé et humain tandis que les chrétiens qui auraient pu savoir gréde sa tolérance à ce païen convaincu l'ont oublié.

Quand au milieu militaire, qui aurait pu apprécier en lui le réformateur de l'armée, ils mirent longtemps à acceptercet empereur aux origines sénatoriales et civiles.

Il convient donc non pas de réhabiliter Gallien, mais de lui rendre sa juste place parmi les empereurs du siècle.L'armée romaine était au milieu du IIIème siècle celle d'Auguste, fondée sur la distinction entre légionnaires et auxiliaires, installée le long du limes par Hadrien,recrutée de plus en plus localement et truffée de corps barbares.

Septime Sévère et ses successeurs lui avaient donné une place plus élevée dans la société, l'avaientrecrutée de plus en plus parmi la paysannerie illyrienne et des populations à demi-barbares des frontières, l'octroi du droit de cité à tous les habitants de l'Empire en212 ayant annulé le principal avantage que procurait le service aux pérégrins.

Devant l'assaut renouvelé des barbares et de la menace perse, certaines faiblessesdevenaient évidentes, notamment l'insuffisante mobilité des légions lourdement et uniformément armées, et dotées d'une maigre cavalerie, ainsi que la précarité d'unecouverture frontalière assurée sur le limes par des soldats de plus en plus rivés à leurs camps et à leurs fortins.

Une fois ce rideau défensif forcé, plus rien n'arrêtait àl'intérieur, en occident surtout, les bandes des envahisseurs, bien que les villes aient commencé à réparer leurs anciens remparts ou en élever de nouveaux comme enGaule.

Gallien eut le mérite, sinon de découvrir, du moin d'appliquer systématiquement la meilleure solution, grâce à l'emploi de deux procédés: d'abord la dislocationplus fréquente des légions dont les détachements, les vexillations, sont souvent reportés de la frontière vers l'intérieur, à Milan, Vérone, Aquilée en Italie du Nord...commandés par des praepositi ou des duces, ces détachements maintenus en réserve dans ces villes fortifiées, ou furent parfois installés également des ateliersmonétaires, formaient une sorte de corps de bataille, destiné à intervenir partout ou le limes aurait été enfoncé, selon une stratégie qui devait faire ses preuves auIvème siècle, mais qui avait l'inconvénient d'exposer aux ravages les provinces situées immédiatement au contact du limes.

Et ensuite le développement de lacavalerie: même regroupés en détachements plus maniables, ces fantassins ne pouvaient intervenir très rapidement, aussi Gallien créa-t-il une cavalerie importante et. »

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