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HORTHY Miklós

Publié le 11/07/2019

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HORTHY Miklós (1868-1957) Régent de Hongrie (1920-1944). Né à Kenderes (Hongrie), issu d'une famille de la petite noblesse calviniste dont les terres ne suffisent pas assurer la subsistance, Miklós Horthy embrasse la carrière militaire et entre en 1882 à l'école des cadets de la marine impériale à Fiume (Rijeka). Il gravit dès lors les grades et, en 1909, est nommé aide de camp naval de l'empereur François Joseph Ier (1830-1916). Les cinq années qu'il passera à la cour contribueront à l'affirmation de ses principes conservateurs et de son goût pour les honneurs et le décorum. Il assume divers commandements pendant la guerre et se voit promu vice-amiral. Il retourne ensuite à la vie civile, mais la République des conseils (communiste), instaurée en Hongrie en mars 1919, rassemble contre elle les forces conservatrices qui tentent de reprendre le pouvoir dans une situation de chaos engendrée par les incohérences du régime et l'occupation du territoire par les troupes des États successeurs de l'Empire austro-hongrois. Au sein du gouvernement contre-révolutionnaire, M. Horthy devient ministre de la Guerre et chef d'État-Major et lance son « armée nationale » vers Budapest, dont les Roumains se sont emparés à la faveur de la chute de la République des conseils en août 1919. Il prend le pouvoir et organise contre les communistes une terreur blanche dont les principales victimes seront les Juifs, accusés d'avoir trahi les valeurs nationales. Il développe une idéologie revancharde, fondée sur le traumatisme du traité de Trianon qui a démembré la Hongrie, et dont il fera le principal fondement de son régime, rendant impossible toute négociation avec les pays voisins et précipitant le pays vers une alliance avec l'Italie et l'Allemagne. Élu régent du royaume de Hongrie en mars 1920, il reste à la tête du pays jusqu'en octobre 1944, imposant un régime ultraconservateur et volontiers antisémite, tout en essayant d'éviter que ne s'installe au pouvoir l'aile fascisante de ses partisans. Il est avant tout un nostalgique de l'empire et des « temps heureux de la paix » comme l'on dit alors, et a peu de sympathie pour les dirigeants fascistes et leurs excès. Malgré ses efforts pour éviter tout d'abord à la Hongrie d'entrer en guerre, puis une occupation allemande et la mise en place de la « solution finale », il doit céder à Hitler dont les troupes envahissent la Hongrie en mars 1944. Il parvient à empêcher la déportation des Juifs de Budapest, mais sa demande d'armistice à l'Union soviétique, rendue publique le 15 octobre, provoque l'intervention des Allemands et les exactions du mouvement nazi hongrois des Croix fléchées. Emmené en Allemagne avec sa famille, M. Horthy est libéré par les troupes américaines et déféré devant le tribunal de Nuremberg qui l'acquitte. En 1949, M. Horthy s'exile au Portugal, où il meurt, à Estoril, en 1957. Ses restes sont ré-inhumés dans sa ville natale en septembre 1993, suscitant une campagne de réhabilitation orchestrée par le gouvernement conservateur de József Antall (1932-1993), qui agita l'opinion et contribua dans une certaine mesure à l'échec de la droite aux élections de 1994. Catherine HOREL

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