Devoir de Philosophie

James Ramsay MacDonald (Histoire)

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

histoire
Fils naturel d'une servante de ferme écossaise, Ramsay MacDonald fut néanmoins Premier Ministre pendant sept ans ; il fut aussi et c'est une étape importante de l'histoire politique de l'Angleterre le premier Socialiste qui devint l'hôte du 10 Downing Street. Mais sa carrière se termina tragiquement : il rompit avec le Parti Travailliste et fut, pendant ses dernières années, détesté par ses anciens amis. Après une enfance difficile, mais où il se distingua à l'école, il quitta son village en 1885 pour Bristol, puis pour Londres, où il vécut pauvrement. Il fut secrétaire d'un homme politique libéral, puis se fit journaliste. En 1896, son mariage avec la fille d'un savant fortuné lui assura l'indépendance financière. Attiré de bonne heure par les idées socialistes, il adhéra à la société Fabienne puis à l'Independent Labour Party. Il joua un rôle important dans les négociations qui aboutirent à la fondation, en 1900, du "comité pour la représentation du travail", qui devait prendre, en 1906, le nom de Labour Party ; il en fut le secrétaire de 1900 à 1912. Élu à la Chambre des Communes en 1906, il s'imposa comme le meilleur orateur et tacticien du petit groupe parlementaire travailliste, dont il devint président en 1911.
histoire

« menaces extérieures.

En juin 1935, il abandonna à Baldwin le poste de Premier ministre et prit la sinécure de Lordprésident du Conseil ; peu après, il fut battu par un Travailliste aux élections générales, mais il rentra bientôt auxCommunes à la faveur d'une élection partielle.

Il mourut en mer durant une croisière, le 9 novembre 1937. On a porté sur MacDonald les jugements les plus opposés.

Pour les Marxistes, il est le modèle du "social traître".Pour beaucoup de Travaillistes, il reste un Socialiste courageux et sincère, sinon toujours lucide, qui succombamalheureusement à "l'étreinte aristocratique", mais qui avait joué un rôle décisif pour éveiller les masses à l'idéalsocialiste d'une part, pour empêcher le mouvement ouvrier anglais de tomber dans l'extrémisme révolutionnaire,d'autre part.

Pour l'homme de droite, il incarne les faiblesses de l'idéalisme nébuleux, mais il est aussi l'homme qui eutle courage de se convertir aux solutions "nationales".

En fait, sa personnalité contradictoire reste difficile àinterpréter.

Solitaire, distant, secret, hypersensible, manquant d'assurance (ce qui tenait sans doute à sa bâtardise,toute sa carrière ayant peut-être été un combat pour effacer ce stigmate), MacDonald était à la tribune "le plusgrand artiste de la politique britannique" (Béatrice Webb).

Grand et maigre, le visage fin surmonté d'une crinièreargentée, il avait vraiment l'aspect d'un homme d'État et possédait une "présence" extraordinaire.

Une voix debaryton avec des notes de violoncelle qui était celle d'une conscience , une éloquence inépuisable, sentimentale etmélancolique exerçaient sur ses auditeurs une emprise irrésistible. Contradiction également entre romantisme et pragmatisme.

Son socialisme était purement utopique.

Il est impossiblede découvrir dans ses écrits ou ses discours une doctrine précise, sauf un certain darwinisme : la société sedéveloppe comme un organisme vivant et le socialisme est l'aboutissement du progrès naturel de l'espèce humaine,l'adaptation aux conditions nouvelles qui s'imposeront d'elles-mêmes.

Mais ce socialisme n'est que la vision d'une viemeilleure, évoquée en termes aussi exaltants que nébuleux.

MacDonald n'a défini aucune voie de transition vers leSocialisme, mais c'est qu'avec son sens de l'histoire, son respect des conventions et des formes, il ne pensait pasque la réalisation de l'utopie était proche.

Il était constitutionnaliste, profondément attaché au régimeparlementaire, très tôt il avait repoussé le Marxisme et la lutte des classes, et choisi comme mot d'ordre : "Lelaboratoire et non pas la révolution." Il était d'ailleurs habile tacticien, bon négociateur, bon "président de comités",mais médiocre administrateur.

Aristocrate par nature, bourgeois par son genre de vie, aimant la compagnie de gensbien nés et cultivés, il finit par se sentir plus proche des Conservateurs que de ses partisans. Longtemps, il est vrai, les contradictions de son caractère lui assurèrent une forte emprise sur le Parti Travailliste,lui-même déchiré entre l'attirance utopiste et celle du jeu parlementaire ; sa personnalité complexe maintenait sonparti en équilibre entre ces impulsions et s'alliait à merveille avec le dédoublement de personnalité qui affectait cedernier.

Même l'imprécision d'esprit, l'absence de lucidité, voire d'honnêteté intellectuelle, qui étaient les défautsfondamentaux de MacDonald, étaient, dans les années 20, des atouts qui lui permettaient de concilier l'inconciliable.Mais ces qualités se retournèrent contre lui, quand il fallut affronter la crise mondiale.

Finalement, la "tragédie deRamsay MacDonald" est celle d'un homme courageux et généreux, mais qui n'était pas fait pour les tempêtes.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles