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János Kádár

Publié le 27/02/2008

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János Kádár, né à Fiume le 26 mai 1912 dans une famille paysanne, fut élevé par sa mère dont il porta le nom jusqu'en 1942. Enfance difficile côtoyant la misère. Le jeune Csermanek adhéra aux Jeunesses Communistes dans les années 30 puis au Parti Communiste. Ce furent des années décisives pour sa formation. Membre du P.C. clandestin, traqué par la police, il fit l'expérience des prisons du régime Horthy. En 1943, il devint secrétaire du Comité central du Parti. La dissolution du Komintern en cette même année plaça les dirigeants du Parti Communiste hongrois devant un choix difficile. Ils en conclurent que ce dernier devait, lui aussi, se dissoudre, quitte à se reconstituer plus tard. Ce qui fut fait, toujours sous la direction de Kádár, sous le nom de Parti de la paix  avec, comme programme, l'engagement de se mettre au service du Front d'indépendance national constitué par les représentants des partis opposés à la poursuite de la guerre et au nazisme. Huit ans plus tard, Kádár devait payer cher son imprudence d'avoir interprété une décision de Moscou à la lumière de circonstances propres à son Parti et à son pays.     

« János Kádár, né à Fiume le 26 mai 1912 dans une famille paysanne, fut élevé par sa mère dont il porta le nom jusqu'en 1942.

Enfance difficile côtoyant la misère.Le jeune Csermanek adhéra aux Jeunesses Communistes dans les années 30 puis au Parti Communiste.

Ce furent des années décisives pour sa formation.

Membredu P.C.

clandestin, traqué par la police, il fit l'expérience des prisons du régime Horthy .

En 1943, il devint secrétaire du Comité central du Parti.

La dissolution du Komintern en cette même année plaça les dirigeants du Parti Communiste hongrois devant un choix difficile.

Ils en conclurent que ce dernier devait, lui aussi, se dissoudre, quitte à se reconstituer plus tard.

Ce qui fut fait, toujours sous la direction de Kádár, sous le nom de Parti de la paix avec, comme programme, l'engagement de se mettre au service du Front d'indépendance national constitué par les représentants des partis opposés à la poursuite de la guerre et au nazisme.Huit ans plus tard, Kádár devait payer cher son imprudence d'avoir interprété une décision de Moscou à la lumière de circonstances propres à son Parti et à sonpays.

A la fin de 1944, les Communistes venus de Moscou prirent à la fois la direction du Parti et une place de choix dans legouvernement du pays.

La fusion s'opéra entre les “ Moscovites ” et les Communistes de l'intérieur relégués au secondplan.

Nommé d'abord commandant en chef adjoint du commissariat de police de Budapest, Kádár fut pourtant promusecrétaire du Parti de Budapest puis, en 1946, premier secrétaire adjoint du Comité central.

En 1949, Rajk P2412 , alors ministre des Affaires étrangères et ami de Kádár, fut arrêté, condamné à mort et exécuté sur les ordres de Moscou après un simulacre de procès.

En 1951, ce fut au tour de Kádár.

Cruellement battu, torturé, humilié, il eut la vie sauve, mais l'âme et le corps meurtris pour toujours.

Il fut libéré au débutde l'ère post-stalinienne et réhabilité en même temps que faiblissait l'influence des représentants de Moscou au Comité central du P.C.

A la faveur de l'insurrection armée de l'automne 1956 et de la révolution politique qui bouleversa le pays, un communiste en disgrâce, Imre Nagy, prit la tête dugouvernement.

János Kádár fut en même temps élu premier secrétaire du Parti.

Mais celui-ci ayant été complètement désintégré et finalement dissous, Kádár etNagy, le philosophe George Lukacs H1159 et quelques autres le réorganisèrent sous le nom de Parti Socialiste Ouvrier hongrois et Kádár en prit la tête.

Le 1er novembre 1956, Kádár annonça à la radio la formation du nouveau Parti “ décidé à rompre définitivement avec les crimes du passé ”.

Il parla“ d'insurrection glorieuse du peuple ” ayant “ conquis la liberté du peuple et l'indépendance du pays sans lesquels il n'y a pas et ne peut pas avoir de socialisme ”.Il ne faisait cependant aucune mention de l'Union Soviétique ni du retrait des troupes russes.

Pas d'allusion non plus au retrait de la Hongrie du pacte de Varsovie KW144 et à sa neutralité, décidés pourtant dans la journée et annoncés par Imre Nagy.

Enfin, Kádár ne prononçait pas le mot “ révolution ” : il parlait d'insurrection.

Kádár était-il déjà pressenti par les dirigeants de l'U.R.S.S.

? Quoi qu'il en soit, il disparut dans la nuit pour revenir une semaine plus tard, cettefois-ci derrière l'armée soviétique qui venait d'écraser “ l'insurrection glorieuse du peuple hongrois ” et dans le but d'installer un nouveau gouvernement.

Depuis ces jours de novembre 1956, la biographie de Kádár se confond avec l'histoire du Parti et du pays dont il assume ladirection.

On peut y distinguer plusieurs périodes.

Dans les premiers mois, confronté à la résistance passive maisirréductible de la population, Kádár tenta de composer, puis usa d'une répression sévère qui s'abattit jusque sur sesanciens amis politiques puisque Imre Nagy et ses collaborateurs furent condamnés et mis à mort en 1958.

Était-ce sous lapression des dirigeants soviétiques poussés eux-mêmes par les Chinois ? On ne le saura peut-être jamais.

Deux ans plus tard, les survivants des procès politiques bénéficièrent d'une amnistie générale à l'exception de quelques-uns.

La Hongrie entrait alors dans une ère nouvelle.

Le relâchement de la censure (qui n'a jamais été préalable), unedemi-ouverture vers l'Occident, la circulation plus libre des hommes et des idées marquèrent le début d'un processus delibéralisation qui se poursuit encore aujourd'hui.

Quant au développement économique, il s'opéra grâce à la mise en place d'un nouveau système qui créa une relativeprospérité.

Le mérite de Kádár est d'avoir laissé une grande liberté aux spécialistes reconnus de l'économie hongroise.Une politique souple et efficace a également permis le développement de l'agriculture dans le cadre d'un systèmed'exploitation collective.

Les fondements du régime sont restés les mêmes, mais la vie quotidienne des Hongrois était sansdoute plus agréable que celle des autres pays communistes.

L'autorité de János Kádár était due en grande partie à l'appui de la population.

Mais chaque fois que des pressions extérieures se firent sentir pour l'amener àaligner sa politique sur celle des “ durs ”, il dut faire face aussitôt à ses adversaires “ orthodoxes ” hongrois appuyés par certains fonctionnaires et par la policepolitique.

Jusqu'en 1964, Kádár parvint à faire face à ces difficultés.

En revanche, à partir de 1965, sa position faiblit.

A plusieurs reprises, notamment après lacrise de Prague de 1968, le bruit courut de sa démission.

Cet affaiblissement de sa position était lié au limogeage de Khrouchtchev P184 qu'il admirait et dont il avait la confiance.

Kádár fut le seul à rendre hommage à l'homme d'État déchu, provoquant sans doute l'irritation de ses successeurs.

Inquiet du développement de la situation en Tchécoslovaquie, Kádár s'était fait le médiateur entre Dubcek P1499 et le Kremlin.

Les deux hommes s'étaient rencontrés à plusieurs reprises.

Que s'étaient-ils dit ? Avaient-ils évoqué le réformisme des “ petits pas ” cher à Khrouchtchev P184 ? Quoi qu'il en soit, Kádár, fût-ce à son corps défendant, accepta la participation d'unités hongroises à l'occupation de la Tchécoslovaquie le 20 août 1968 et partit en vacances...

Plus d'unefois, János Kádár disparut ainsi momentanément soit pour laisser la situation se développer et pour ajuster après coup sa position, soit pour laisser passer l'orageet reprendre l'initiative.

C'est ce qu'il fit notamment en 1972, lors d'une crise due à l'offensive de “ l'aile dure ” de son Parti.

Il était alors âgé de soixante ans.Répondant aux vœux de ses collègues, Kádár prononça un discours dans lequel il parla des événements de 1956 dans des termes inhabituels : “ En 1956 s'est crééeune situation grave et critique que les historiens appellent contre-révolution...

C'est la définition savante...

Mais il y a un autre nom qu'on pourrait lui donner :c'était une tragédie nationale...

” Quand Khrouchtchev P184 mourut, un seul dirigeant communiste des pays de l'Est envoya un télégramme de condoléances à la famille du défunt : c'était Kádár.

Il est resté premier secrétaire du PC jusqu'en 1988, un an avant sa mort et son exclusion du comité central.. »

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