Kádár, János

Kádár, János (1912-1989), homme politique hongrois, qui a dirigé son pays de 1956 à 1989 et dont le nom est attaché à un modèle de socialisme, associant pragmatisme et autoritarisme. Né à Rijeka (aujourd'hui en Croatie, autrefois Fiume en Hongrie), où il fit ses études, Kádár, de son vrai nom János Csermak, rejoignit, en 1931, le Parti communiste hongrois, alors interdit, et fut arrêté plusieurs fois au cours des années 1930, sous le régime de l'amiral Horthy, pour activités politiques illégales. En 1946, il fut élu secrétaire général adjoint du Parti communiste hongrois ; en 1949, il devint ministre de l'Intérieur et chef de la police secrète. Il fut accusé de trahison et Mátyás Rákosi le fit arrêter en 1951. Après sa libération, en 1953, il se hissa rapidement à un poste d'influence et contribua à la démission de Rákosi en 1956. Plus tard dans le cours de l'année, il devint premier secrétaire du Parti socialiste des travailleurs (une coalition de partis incluant le parti communiste) et Premier ministre adjoint dans le gouvernement formé par Imre Nagy. Sa réintégration dans le gouvernement était une réponse du pouvoir communiste à la révolte antistalinienne qui éclata à Budapest pendant l'été 1956 ; le parti espérait calmer la foule en plaçant aux commandes du pays des hommes non compromis par le stalinisme. Cependant, à la différence de Nagy, qui prit le parti des insurgés, Kádár s'inquiéta de l'ampleur de la révolte. Au début du mois de novembre 1956, il négocia secrètement l'intervention des chars soviétiques afin de réprimer la révolte.

Après la chute de Nagy et la répression de la révolution hongroise par l'armée soviétique en novembre 1956, Kádár forma immédiatement un nouveau gouvernement et exerça le pouvoir suprême en Hongrie. Il reprit le pays en mains avec l'aide de Moscou, et fit arrêter Nagy en 1958.

À partir des années 1960, il mit en œuvre une politique de réformes intérieures, tout en restant allié à Moscou. Il permit une certaine liberté de création et fut soutenu par les intellectuels. Les réformes économiques (plus grande autonomie pour les entreprises) permirent à la Hongrie de connaître l'une des plus fortes croissances enregistrée par un pays de l'Est. En 1988, Kádár fut relégué au poste principalement représentatif de président du parti.