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JANVIER 1981 DANS LE MONDE

Publié le 16/11/2011

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Les Occidentaux, pour ne pas tomber dans le piège soviétique, à savoir l'initiative de la rupture, ont décidé de rester à Madrid, même si aucun ordre du jour n'est accepté : sans règles de procédure strictes un esprit permanent de confrontation ne va-t-il pas s'instaurer pour de longues semaines ? Un compromis a pu être adopté, le 15 novembre, quand M. Illychev a enfin donné son accord au projet d'ordre du jour mis au point par un groupe de pays neutres. Ce texte donne satisfaction aux Européens, il prévoit que cinq semaines seront consacrées à l'examen de l'Acte final, depuis la conférence de Belgrade, et stipule que la conférence ne pourra se séparer sans un accord sur la date et le lieu d'une nouvelle réunion de même type. Même si elle ne donne lieu qu'à un dialogue de sourds, la question des droits de l'homme sera tout de même posée. Après avoir frôlé la rupture, les Européens, mais surtout les deux Grands n'ont pas voulu renoncer à cette conférence, ce qui aurait mis un terme à ce qui reste de " détente " entre l'Est et l'Ouest. Les Soviétiques et leurs alliés ont, sur un signal de Moscou, fait les principales concessions. S'ils voulaient limiter au maximum la partie bilan de la conférence, ils refusaient aussi de s'engager sur le principe d'une nouvelle réunion dans deux ou trois ans, ce qui remettrait périodiquement en question la troisième corbeille. En effet, il importe surtout pour le Kremlin de minimiser toute discussion sur les droits de · l'homme et les libertés, car il n'ignore pas les liens entre l'esprit d'Helsinki et le mouvement de libéralisation polonais qui a trouvé un très grand écho à l'Est : le danger de contagion polonaise dans les autres démocraties populaires fait peur à Moscou. Les principes élaborés à Helsinki sont devenus pour des millions d'hommes une source d'espoir, plus forte peut-être que la répression.

« deux parties de la conférence : bilan et perspec­ tives d'avenir.

Pour les Occidentaux, envisager de nouveaux projets n'a de sens que si les engage­ ments pris à Helsinki ont été respectés par les signataires.

Moscou et ses satellites ne sont pas de cet avis : •• pourquoi ergoter sur le passé ? Rédui­ sons cet examen et tournons-nous vers l'avenir '' · L'U.R.S.S.

sait que pour les Occidentaux la détente doit conserver un caractère •• global et indivisible ••, ils ne peuvent donc admettre l'inva­ sion de l'Afghanistan; elle s'abrite, pour refuser des explications, derrière le prétexte que les accords d'Helsinki ne concernent que l'Europe et, pour elle, la réunion de Madrid ne doit pas être une. »

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