Japon de 1995 à 1999 : Histoire
Publié le 24/12/2018
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Depuis 1955, année de sa création, le Parti libéral-démocrate (PLD) domine sans partage la vie politique japonaise. Mais l’usure du pouvoir, les nombreux scandales politico-financiers, les luttes de factions et l’impossibilité de mener à bien les réformes nécessaires lui font perdre la majorité absolue qu’il détenait depuis toujours à la Dicte, et l’obligent provisoirement à céder les leviers du pouvoir de 1993 à 1995 à une coalition hétéroclite formée de factions dissidentes du PLD (Nouveau Parti du Japon, Parti pionnier et Parti de la renaissance) et de l’opposition de gauche qui accède pour la première fois au pouvoir. Cette alliance est cependant trop hétérogène pour durer et, dès 1994, le Parti socialiste quitte la coalition. S’alliant aux conservateurs, son président, Tomiichi Murayama, devient alors Premier ministre. Ce gouvernement est toutefois dominé par le PLD qui, revenu ainsi aux affaires, entend bien regagner sa crédibilité perdue.
La multiplication des dissidences et la défiance croissante des électeurs
Affaibli par la faillite de plusieurs banques, Murayama doit démissionner en janvier 1996, laissant la place au ministre du Commerce extérieur et de l’industrie et nouveau président du PLD, Ryutaro Hashimoto. Si le PLD remporte les élections législatives d’octobre, il ne retrouve pas la majorité absolue. Le fort taux d’abstention traduit la désaffection croissante des électeurs, et le score du Parti communiste (12 % et 26 sièges) exprime la radicalisation d’une frange de la population. Cette défiance ne fait que s’accentuer avec les retournements d’alliance et la multiplication des dissidences. Ainsi, le PLD propose à ses alliés socialistes d’hier de participer au nouveau gouvernement, mais M\"* Takako Doi, revenue à la tête d’un parti en déroute, préfère apporter un soutien critique aux conservateurs sans participation au gouvernement. De son côté, le Nouveau Parti du progrès, créé par des dissidents conservateurs et qui a
obtenu 156 sièges, ne tarde pas à éclater, les uns retrournant au PLD, ou ralliant l’opposition de centre gauche, les autres créant leur propre parti (Parti libéral d’Ichiro Osawa) ou reconstituant l’ancien parti bouddhiste Komeito. En mars 1998, quatre partis d'opposition se regroupent au sein du Parti démocrate du Japon (DPJ), qui, avec 137 députés, devient le deuxième groupe politique à la Diète, derrière le PLD. Mais malgré la popularité de son leader, Kan Naoto, il est composé d’éléments trop disparates (allant d'ex-socialistes aux conservateurs) pour offrir une alternative crédible. En juillet 1998, lors des élections sénatoriales, le PLD essuie une sévère défaite sans que les partis d’opposition n’aient de raison de pavoiser. Le Premier ministre Hashimoto est contraint de démissionner. Keizo Obuchi, autre cacique du PLD mais personnalité sans charisme, lui succède à la tête d’un cabinet dont la cote de popularité reste au plus bas.
«
L
'augmemation du clrômage au
pays de • l'emploi à •·ie • est
une tendance réceme tle
l 'économie japonaise.
�Jonathan Olley·
Network/Raplro d'une
Agence de surveillance (après
état des 1 ieux des banques en
difficulté.
un repreneur doit être
trouvé sinon, au terme de deux ans,
l'établissement défaillant devra passer
sous le contrôle d'une banque-relais
publique), et une réduction
permanente des impôts à partir de
1999 e t annoncée.
Keizo Obuchi
poursuit, en bonne entente avec
Washington, le programme de son
prédécesseur.
Mais 1 'accélération de la
libéralisation de l'économie est
difficile et lente : le Japon accepte de
libéraliser mais sans sc couler dans le
moule occidental, afin de préserver sa
souveraineté et de sauvegarder le plus
possible le système de solidarité
nationale dans une société marquée
par le vieillissement accru de sa
population.
Compte tenu de sa
richesse, le pays peut supporter une
mutation assez lente de l'économie
malgré l'impatience des partenaires
internationaux, américains surtout.
Cependant, le plan miracle proposé
par le Premier ministre (49 milliards
de dollars d ·abattements fiscaux et
70 milliards de dollars de dépenses
publiques supplémentaires) n'entraîne
pas l'amélioration des indicateurs
économiques et sociaux de l'archipel :
la dette publique reste importante
{127% du PIB), les créances
douteuse du système bancaire
atteignent un chiffre record (plus de
1 000 milliards de dollars), la fuite de
capitaux représente 1,6 milliard de
dollars par jour, les investissements à
l'extérieur augmentent (269 milliards
de dollars en bons du Trésor
américain), ainsi que les stocks
d'invendus, le chômage est en hausse
dans tous les secteurs, et le taux de
suicides est plus élevé que dans les
années noires de l'après guerre.
Dans
ce pays incomparablement riche,
DO�NÉES DÉMOGRAPHIQUES
ET ECONOMIQUES
Nombre d'habitants (en milliers)
Produit national brut (en dollar< US!llabitant)
PIB en 'olume (en Sé de variation
par rapport à l'année précédente)
P•rt du 1'10 réntisée (en 'il.) par
t'agriculture l'industrie
tes services
Batanœ commerciale (solde en milliards de dollars)
Pari dans ks exportations mondiales
Part dans les importations mondiales
Solde financier des administrations publiques
(excédent ou déficit en "f du PIB)
lnd�s des prix à ta consommation (en 'l de
variation par rappon à l'année pr«'édenle)
Taux de chômage (en.
»
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