Jean sans Peur fait assassiner Louis d'Orléans
Publié le 05/09/2013
Extrait du document
DES ENNEMIS
HÉRÉDITAIRES
À partir 1392 la folie de
Charles VI profite largement
au duc de Bourgogne, Philippe
le Hardi, qui s'enrichit et
manipule le roi pendant ses
rares périodes de lucidité. Le
jeune Louis d'Orléans s'oppose
très vite à ces manoeuvres.
Mais frivole, il ne pense qu'aux
plaisirs et aux arts qu'il finance
sans compter. Bien que vénal,
Philippe se préoccupe
toutefois du sort de la France.
Il s'attire en cela la sympathie
du peuple et des bourgeois
qui acceptent sa politique
fiscale. L'affrontement
demeure courtois.
À la mort de son père en 1404,
Jean sans Peur entend bien
tenir lui aussi la première
place à la cour. Admiré pour
ses prouesses lors de la
croisade de 1396 contre les
Turcs - où il a gagné son
surnom -, il s'attache les
partisans de son père alors
que Louis, amant de la reine,
s'appuie sur la noblesse.
Les deux cousins ont le même
âge et la même fougue.
Leur affrontement n'en sera
que plus violent.
«
Le coupable
démasqué
Le cadavre de Louis est porté
en l'église des Blancs-Manteaux
où
se presse la Cour accablée ,
venue pleurer le «doux sire
d'Orléans ».
Jean sans Peur est là, lui aussi .
Dans ses habits de
deuil, il affiche une mine de cir
constance .
Certains voient sou
dain le sang du mort se
remettre à couler, preuve de la
présence
de l'assassin dans l'as
semblée.
Pensif mais satisfait, le
sire
de Bourgogne se remémore
alors les événements des jours
passés .
Le vieux duc
de Berry
n'avait pas ménagé ses forces
pour réconcilier les deux cou
sins.
Le 20 novembre , il était
parvenu à les faire communier
ensemble lors d'une messe à
l 'issue
de laquelle ils se donnè rent l'accolade .
Peut-être pour
endormir les soupçons, Jean
sans Peur y avait juré fraternité
à son cousin.
Mais
sa décision
était prise : il
devait éliminer
son rival.
Aujourd 'hui , si les Parisiens
cachent mal
leur soulagement,
la Cour est en grand désarroi.
L 'assassinat
du frère du roi est
un acte grave .
Une enquête est ordonnée et Jean sans Peur rapidement confondu ; car un
de ses valets est au nombre des
assassins .
Démasqué , le duc
de
Bourgogne quitte Paris pour ses
terres d'Artois .
Cependant,
sa détermination et son pouvoir
sont tels qu 'aucun puissant
n 'ose
se détourner de lui.
Un an
plus tard, et ce malgré l'interdic
tion du roi, c' est triomphant
qu'il regagne la capitale .
Obtenant une audience au
Conseil, il entreprend alors de
se justifier.
Appuyé par le théo
logien Jean Petit, il proclame
qu'il était de son devoir de
mettre à mort Louis d'Orléans ,
qu'il dépeint comme un tyran
dont les agissements portaient
préjudice au peuple et au
royaume , un arrogant qui, lors du
bal des Ardents, avait failli
causer
la mort du roi.
Personne
dans l'assemblée n'ose
répli
quer aux arguments du puissant
duc
de Bourgogne .
Totalement
dominé, Charles
VI accorde son
pardon
et promet d 'ôter de son
cœur
toute rancune envers son
cher cousin .
L'émergence
du clan Armagnac
Mais l'affaire n'en reste pas là.
Valentine Visconti, la veuve de
Louis d'Orléans, met à profit
l 'absence de Jean sans Peur,
parti mâter la révolte de Liège .
Elle
obtient l'autorisation de
plaider sa cause au Conseil et arrache à Charles VI l'annulation
de son pardon.
Mais, en habile
manipulateur,
le duc de
Bourgogne parvient une fois de
plus à ranger le roi de son côté .
Le coup porté au parti d'Orléans
est certes terrible mais il n'est
pas mortel.
Peu à peu, les parti
sans de Valentine et de ses fils
se font plus nombreux .
Malgré
son jeune
âge, le nouveau duc
d 'Orléans est déterminé à
ven
ger son père.
Il parvient à s'atta
cher le duc de Berry et trouve
un allié en la personne de Bernard d'Armagnac qui ne
tarde pas à
devenir son beau
père .
Ce dernier , aussi impé tueux et ambitieux que peut
l'être le duc de Bourgogne
réunit autour
de lui un grand
nombre de nobles lésés ou
effrayés par la
politique bour
guignonne .
Il compte bientôt
dans ses rangs des princes aussi
puissants
que les ducs de
Bourbon et de Bretagne .
Dès
1410, le parti Armagnac est
constitué et commence à fourbir
ses armes .
Alors
que Jean sans
Peur se voit offrir les rênes du
royaume et croit avoir définiti
vement éliminé toute opposi
tion, dans l'ombre , ses adver
saires soufflent sur les braises
de la vengeance qui ne tarde
ront pas à entraîner le pays dans
une sanglante guerre civile.
EDITI ONS ATLAS
DES ENNEMIS HÉRÉDITAIRES
À partir 1392 la folie de Charles VI profite largement au duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, qui s'enrichit et manipule le roi pendant ses rares périodes de lucidité .
Le jeune Louis d'Orléans s'oppose très vite à ces manœuvres.
Mais frivole, il ne pense qu'aux plaisirs et aux arts qu'il finance sans compter.
Bien que vénal, Philippe se préoccupe toutefois du sort de la France.
li s'attire en cela la sympathie du peuple et des bourgeois qui acceptent sa politique fiscale.
L'affrontement demeure courtois.
À la mort de son père en 1404, Jean sans Peur entend bien tenir lui aussi la première place à la cour.
Admiré pour ses prouesses lors de la croisade de 1396 contre les Turcs - où il a gagné son surnom -, il s'attache les partisans de son père alors que Louis, amant de la reine, s'appuie sur la noblesse.
Les deux cousins ont le même âge et la même fougue .
Leur affrontement n'en sera que plus violent.
-OO.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Du défi de Charles d'Orléans à Jean sans Peur à la mort du roi Guerres civiles et périls extérieurs
- VIE DE SAINT LOUIS de Jean, sire de Joinville (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)
- VIE DE SAINT LOUIS (La) de Jean de Joinville : Fiche de lecture
- "Où on va, papa?" de Jean Louis Fournier
- Le personnage de FIESQUE Jean-Louis de, comte de Lavagna de Friedrich von Schiller