Jeanne d'Arc au bûcher
Publié le 23/08/2012
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Au centre de la place, où le bûcher a été dressé, le bourreau, portant cagoule et vêtu de rouge, est prêt à faire son office. Tenue à bonne distance par des hommes en armes, la foule silencieuse n'a d'yeux que pour le sinistre convoi. Sur une estrade — aux premières loges... —, ont pris place les membres du tribunal et les Anglais.
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Ci-dessus, le «Martyre de
Jeanne d'Arc».
Imagerie
d'Épinal des années 1860.
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Mais, abandonnée de tous, y
compris du roi Charles VII qui
ne tentera rien pour celle qui a
été son plus fidèle soutien,
Jeanne a passé ses derniers
jours dans un cachot humide,
en butte aux sarcasmes de la
soldatesque chargée de sa
«protection».
Jeanne
face à son destin
En ce mercredi 30 mai 1431,
depuis les premières heures
du jour, la foule se presse sur
la place du Vieux-Marché de
Rouen.
Chacun veut obtenir
une bonne place pour ne rien
perdre du spectacle.
Ce n'est
pas tous les jours qu'on brûle
une femme.
D'autant plus
que la suppliciée n'est autre
que Jeanne d'Arc, la Pucelle
d'Orléans.
Vers les 9 heures
du matin, Jeanne apparaît,
vêtue de la longue chemise
des condamnés, sur la char-
rette qui la conduit vers la
mort.
Ses traits sont tirés.
Elle
paraît à bout de force.
Elle a
cependant aux lèvres un doux
sourire et regarde, d'un air
noble et apaisé, ces gens de
toutes conditions, venus
assister à son exécution et
jouir, peut-être, de ses der-
niers instants.
Au centre de la place, où le
bûcher a été dressé, le bour-
reau, portant cagoule et vêtu
de rouge, est prêt à faire son
office.
Tenue à bonne distan-
ce par des hommes en armes,
la foule silencieuse n'a d'yeux
que pour le sinistre convoi.
Sur une estrade — aux pre-
mières loges...
—, ont pris
place les membres du tribu-
nal et les Anglais.
Pierre Cauchon, évêque de
Beauvais, qui a présidé les
délibérations, se lève et lit la
sentence d'un ton monocor-
de.
Impassible, Jeanne monte
les marches qui la conduisent
au bûcher.
Elle obtient le
droit de se confesser et de
communier.
Puis, le bourreau
la ligote, par les épaules, la
ceinture, les cuisses et les
genoux.
Jeanne regarde la
foule puis le ciel, comme si
elle n'était déjà plus de ce
monde.
Elle sait que déli-
vrance n'est pas loin.
Le feu
est mis aux fagots.
Rapidement, les flammes
lèchent le corps de la jeune
femme.
Soudain, sa silhouet-
te disparaît derrière une
épaisse fumée.
Un dernier cri
«Jésus».
Et c'est le silence.
L'évêque Cauchon et ses aco-
lytes n'ont pas attendu le
dénouement du drame et ont
déjà quitté l'estrade.
Quant
aux Anglais, ils tiennent enfin
leur revanche sur celle qui les
a combattus sans relâche.
La foule est partagée entre
l'aversion, l'indifférence et la
contrition.
Jeanne, la jeune
Lorraine de Domrémy, qui
avait pour seule ambition de
sauver la France, n'est plus.
Mais le feu ne peut détruire
les légendes.
Par son iniquité
et ses atroces circonstances,
le supplice de Jeanne d'Arc va
se retourner contre ses exécu-
tants.
Dans le même temps
que les armées françaises
iront de victoire en victoire, le
mépris du peuple pour les
évêques, les théologiens et
les Anglais ira grandissant.
UNE TARDIVE
RÉHABILITATION
La nouvelle de la mort de
Jeanne d'Arc se répand
comme une traînée de
poudre.
La ville de Tours
ordonne un deuil public.
Orléans, dès 1435, sa vie
devient le sujet d'un
mystère.
Dès que Charles
VII, le roi de France, se rend
maître du pays, il fait
entreprendre une enquête
afin de réhabiliter la mémoi-
re de celle qui l'a si bien
servi.
Le 7 juillet 1456, la
réhabilitation de Jeanne,
accordée par le pape
Calixte III, est officiellement
proclamée par l'archevêque
de Reims, Jean Juvénal des
Ursins, et l'avis est placardé
dans toutes les grandes
villes de France.
Le procès
de Rouen est jugé «entaché
de calomnie, d'iniquité, de
contradiction».
Quant à
l'évêque Cauchon, il meurt
en 1442, en se faisant la
barbe, excommunié par le
pape qui fait jeter son corps
à la voirie.
C'est seulement
en 1909 que Jeanne d'Arc
est béatifiée.
Le 9 mai 1920,
elle est canonisée par le
pape Benoît XV.
La même
année, le Parlement fran-
çais, en veine de symboles
patriotiques à l'issue de la
sanglante Première Guerre
mondiale, décrète en son
honneur une
fête
nationale
qui sera célébrée le
deuxième dimanche du
mois de mal.
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