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Jeanne Ire

Publié le 27/02/2008

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A la voûte de l'église de l'Incoronata, édifiée à Naples sur l'ordre de la reine Jeanne, un artiste anonyme a peint à fresque la série des sacrements et, parmi eux, la figure d'une femme aux traits pathétiques confessant ses péchés. Le petit peuple de la ville, et même plusieurs érudits, n'ont pas craint de l'identifier avec la souveraine, dont le visage réel, rond et beaucoup plus banal, apparaît avec une entière certitude au frontispice des Statuts de l'ordre du Saint-Esprit (Bibl. nat., ms. fr. 4274), qui fut aussi créé sous son règne et dont l'inspiration chevaleresque et toute de droiture pourrait sembler en contradiction avec sa propre conduite. Coupable sans doute, mais moins peut-être que ne l'a imaginé une tradition malveillante, abandonnée à ses passions dans un siècle de libertinage, mais aussi de sainteté, certainement trop indifférente aux crimes qui se sont accumulés dans son entourage, Jeanne Ire a été surtout victime des testaments de Charles II et du roi Robert d'Anjou. Ils n'hésitèrent pas l'un et l'autre à sacrifier la branche aînée de leur famille, qu'ils estimaient suffisamment pourvue en Hongrie, et, pour Robert, à préférer une femme, encore mineure au moment de son décès, aux descendants mâles de Charles II, les Tarente et les Duras.

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