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Josef Smrkovsky Ota Sik Alexandre Dubcek

Publié le 30/03/2019

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1911-1974

 

Josef Smrkovsky

 

Ce fonctionnaire communiste participe à la prise de pouvoir du parti. Antistalinien, il est condamné à la détention à vie. En 1955, il est libéré. Après la fin du stalinisme, il est réhabilité et assume des fonctions dans le parti et le gouvernement. En demandant en janvier 1968 la liberté d'expression, il marque le début des réformes. Il est exclu du parti en 1970.

 

Né en 1919

 

Ota Sik

 

Économiste tchèque, il est membre du comité central du parti à partir de 1962. D'avril à septembre 1968, il est chargé de la politique économique, partisan d'une libéralisation de l'économie et il occupe le poste de vice-Premier ministre. Après la fin du Printemps de Prague, il s'enfuit en Suisse où il obtient une chaire d'enseignement à Saint-Gall.

 

1921-1992

 

Alexandre Dubcek

 

Exerçant le métier de serrurier, il prend part durant la Seconde Guerre mondiale à la résistance nationale tchèque. En 1968, il est à la tête de l'aile réformatrice du parti. 

« De l'éledion d'Alexander Dubcek à la tête du parti communiste tchécoslovaque au retrait des forces du pade de Varsovie 5 janv .

1968 8 avril1968 27 juin 1968 20 août 1968 21 août 1968 22 août 1968 23 août 1968 27 août 1968 11 sept.

1968 Publication du manifeste des «deux mille mots» Début de 11ntervention Arrestation de des forces du pacte Dubcek emmené Réunion du XIV' congrès duPa Entrevue entre Svoboda et Brejnev à Moscou Retour de Svoboda et Dubcek à Prague Début du retrait Jean Ellen stein des forces du pacte de Varsovie de Varsovie à Moscou UNE SOUVERAINETÉ LIMIT~E En janvier 1968, le poste de secrétaire général du parti communiste tchécoslovaque (PC!) revient au chef de file de la tendance « libérale », le Slovaque Alexander Dubcek.

Ce dernier , soutenu par de nombreux intellectuels, établit un programme autorisant la libéralisation de 11nformation et la création d'autres formations politiques.

Plus largement la tentative du Pa de créer un socialisme à visage humain fait écho aux espoirs de ceux qui croient en l'avènement grace au socialisme , d'une société nouvelle et plus ègalitaire.

Mais en contestant le caractère monopolistique et autoritaire du parti, les communistes tchécoslovaques sont conduits progressivement à dénoncer les fondements du pouvoir soviétique.

Vue de Moscou, la menace est d'autant plus prise au sérieux que les tendances réformistes qui s'expriment à Prague trouvent un relais particulièrement actif dans la population .

Celle-ci , reprenant les thèses du parti , les radicalise .

Comme ce fut le cas en 1956 en Hongrie, la volonté de créer en Tchécoslovaquie un espace autonome va se heurter à la dépendance effective à l'égard de l'Union soviétique .

Et à l'euphorie du • printemps de Prague • succède la période noire de 11ntervention des troupes du pacte de Varsovie .

Celles-ci , au nom de la « doctrine Brejnev» qui affirme que la souveraineté des démocraties populaires est limitée , enterrent avec brutalité tout espoir de renouveau à l'Est • De lait des réformes sont engagées en URSS, en RDA et surtout en Hongrie où le secrétaire du PC, MIIOS K•INr, saisit l'occasion d'engager une relative démocratisation .

• De son côté, l'économiste russe Lisichkine vante les mérites de l'autogestion dans Plon et marché (1966), dont la traduction est publiée en Tchécoslovaquie quelques mois avant les événements .

• Une évidente tolérance prévaut dans les milieux dirigeants soviétiques et leurs alliés du bloc socialiste tant qu11 s 'agit de débats économiques.

La presse officielle se charge, le cas échéant de les recadrer ; plus largement l'autocensure suffit à contenir les éventuels écarts dans des limites compatibles avec l'orthodoxie .

lf CAS DE LA TCHkOSLOVAQUIE ·Au regard du bouillonnement intellectuel que l'on peut observer dans le bloc de l'Est 11mmobilisme semble régner à Prague où le règime mis en place en 1948 n'a guère changé depuis.

• Chef du parti depuis 1953, Antonin Novotny s'est fixé comme objectif de faire de la Tchécoslovaquie « le premier État socialiste après l'URSS» .

Une véritable obsession qui l'a conduit à redonner la priorité à l'Industrie lourde- au mépris des traditions et des structures manufacturières du pays- et à radicaliser la collectivisation des terres, qui passe de 42,6 % 1-------------l des surfaces en 1955 à 88% en 1960.

ENTRE DÉGEL ET GLACIATION L'kO-IE AU CEIITWE DES DtiAn • Au lendemain de la chute de Nikita Khrouchtchev, en octobre 1964 , le climat politique en URSS parait, à bien des ègards, incertain .

En effet si l'heure n'est plus tout à fait au «dégel» , elle n'est pas encore à la glaciation .

Et bien que la répression contre les intellectuels ait repris dès 1965, les débats continuent d'agiter 11ntelligentsia comme la classe politique .

Mais, pour l'essentiel, les discussions concernent alors l'économie.

• Novotny semble avoir vu passer la déstalinisation engagée par Khrouchtchev lors du XX' Congrès du PC de l'URSS (1956) et la répression du soulèvement hongrois la même année avec une pareille indifférence .

Tout au plus en tire-t-il la conclusion qu11 est urgent de durer .

Ce qui le conduit en 1957 à cumuler la direction du Parti et la présidence de l'État • Cette attitude entraîne une crise économique , politique, culturelle, morale et nationale .

La priorité donnée à l'industrie lourde et à la collectivisation accentue les déséquilibres sociaux et les pénuries .

• Pourtant le « dègel » soviétique et les réhabilitations des victimes des procès de Prague, notamment celles de Slansky (1963) et de Clementis (1964), encouragent la contestation à 11ntérieur du Parti.

De plus, les Slovaques , auxquels on avait promis , au lendemain de la guerre, qu11s seraient traités à l 'égal des Tchèques et qui, depuis , étaient tenus pour des «nationalistes bourgeois» dès qu11s protestaient de leur identité, entendent occuper pleinement la scène politique nationale .

LES PREMIERS SIGNES DU CRAQUEMENT lf NŒUD DE LA CIISE • C'est dans ce contexte que le 4 • Congrès des écrivains (29 juin 1967) exige , notamment la liberté de la presse et de l'édition.

Après avoir suspendu la revue de l'Association des écrivains (Literorni Naviny , 600 000 exemplaires) , Novotny réclame, le 30 octobre, des sanctions plus sévères contre les intellectuels .

Alexander Dubcek.

premier secrétaire du PC slovaque depuis 1963 , s 'y oppose.

Entre-temps, plus de trois cents intellectuels ont lancé dans le journal anglais Sundoy Times un appel à l'opinion internationale pour lutter contre la censure .

• Le 31 octobre, des élllllhlllls manifestent à Prague pour protester contre les conditions de logement Novotny fait intervenir les forces de l 'ordre qui dispersent les manifestants sans ménagement La situation se tend, dans la société comme à la direction du Pa.

• La réaction du Kremlin, qui suit les événements de près , ne tarde pas.

Le 8 décembre, le secrétaire général du PCUS, Leonid Brejnev, se rend à Prague pour essayer de concilier les points de vue.

Il en repart en affirmant qu11 ne veut pas « s1ngérer dans les affaires d 'un parti frère ».

• le 18 décembre , le comité central du Pa se réunit dans une atmosphère tendue.

Le présidium (bureau politique) est divisé entre les •libéraux • et les «durs» .

Les travaux du comité sont suspendus le 21 décembre tandis qu'une «commission préparatoire» est chargée de chercher une solution à la crise .

L'tLEcnON DE DUBCEK • Au cours de la réunion du comité central , la question du rempla· cement d 'AIItollhl Novollly à la tête du Parti est soulevée avant d 'être renvoyée au mois de janvier.

Pressentant des vents contraires , Novotny prend contact avec un groupe d'officiers supérieurs dans le dessein d'engager un coup de force .

Mais le projet est éventé et le 5 janvier 1968, Alexander Dubcek remplace Novotny à la tête du Pa.

Toutefois, sur 11nsistance de Moscou, ce dernier conserve la présidence de la République .

Dilemme d'autant plus grand que, dès le mois d'avril, Moscou, Berlin et Varsovie expriment leur préoccupation .

Le Polonais Wltulys/IIW ,_,,k.

et l'Allemand de l'Est Walter Ulbricht font savoir dès cette époque qu11s ne s'opposeront pas à ce que le Kremlin mette de l'ordre à Prague .

De son côté, la direction soviétique , pas encore expurgée de tous ses éléments khrouchtchéviens, hésite , tout en multipliant les pressions sur le PC tchécoslovaque .

Mais la société civile , qui ne demande qu'à sortir de l'hiver stalinien , entend que l'on accélère les réformes .

LA IADICAUSAnON DU MOUVEMENT • Le 6 avril.

le Pa rend public son programme d 'action sous le titre «la Voie tchécoslovaque du socialisme» .

LA DOCTIINE IIEJNEV • • Les pays socialistes pratiquent (historien communiste françois) « Ledisaédit moral sur l'URSS fut énorme , il rejaillit sur tout le mouvement communiste .

• Milan Kundera (éaivai n tchèque) « L'invasion russe n'aposété seulement une tragédie , ce fut aussi une féte dela haine dont personne ne comprendra jamais l'étrange euphorie .

• Vticlav Havel (opposant et homme politique tchèque) «La réforme politique n 'avait pas été Jo couse de l'éveil de la société , mois sa consèquence finale.

• • Tout d 'abord, Moscou fait montre d'une certaine bienveillance à l'égard de la nouvelle direction.

Mais il apparaît très vite qu'un vent de liberté sans précédent souffle sur la Tchécoslovaquie .

• Le 5 mars, la censure est supprimée.

Des élections internes au Pa renouvellent quasi complètement le personnel politique .

excepté au niveau du comité central dont doit se charger un congrès extraordinaire annoncé pour le mois de septembre .

Le même bouillonnement réformiste s'empare des syndicats, des unions de jeunesse et de femmes.

Quant à Novotny, littéralement débordé par les événements , il renonce le la plus étroite coopération en matière de sécurité et à cet ègard, le pacte P.---• 21 mars à ses fonctions de président de la République et céde la place au général Ludvik Svoboda.

de varsovie joue un r6le considérable.

Que tous sachent que le pacte de Varsovie dispose de moyens suffisants pour défendre efficacement les positions socialistes et pour assurer la sécurité de tous ses membres.

[ ...

) • Il ne saurait y avoir de socialisme sans la propriété collective des moyens de production .

Il ne saurait y avoir de socialisme sans la participation des masses populaires les plus vastes à la gestion de la société et de l'État.

li ne saurait y avoir de socialisme sans que le parti communiste, fort des idées du marxisme-léninisme et de lf DILEMME DE DUBCEK l'Internationalisme prolétarien, • Tandis que conservateurs et joue le rôle directeur.[ ..

.

] réformistes continuent de s'affronter • Nous autres communistes, à 11ntérieur du Pa, la politique nous édifions le socialisme et le envahit la rue, les universités, communisme dans nos pays respectifs.

les usines .

Mais nous demeurons néanmoins • Dubcek et ses fidèles sont pris des internationalistes par nos entre deux feux.

D'un côté , ille ur convictions, notre éducation, par le faut accélérer les réformes et la cœur, et jamais l'avenir de l'édification transformation du Parti, de l'autre, socialiste dans d'autres pays ni ils doivent éviter que s1nstaure la cause commune du socialisme un climat de tension dont l'arrière- et du communisme sur terre garde stalinienne ne manquera pas ne nous laisseront indifférents.

• de profiter pour prendre sa revanche.

Moscou, le J juillet 1968. »

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