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JUILLET 1978 DANS LE MONDE

Publié le 15/11/2011

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Autre proposition contestée : une agence de satellites de contrôle. Pas plus les Etats-Unis que l'U.R.s.s. n'accepteront de divulguer leurs techniques ; tous deux n'apprécient guère de voir mettre en cause leur approche bi-latérale de limitation des armements au bénéfice d'une conception multilatérale et c'est aux SALT qu'ils entendent donner priorité. Le Kremlin n'a pas apprécié le discours français et est foncièrement hostile à cette idée de conférence de l'Atlantique à l'Oural pour tenter de réduire l'armement conventionnel accumulé sur le vieux continent : les Soviétiques entendent rester en position de force dans ce domaine. M. Gromyko, dans son intervention du 26 mai, s'est opposé sans aucune ambiguïté à la modification de la nature de la conférence de Genève, alors que la France en fait une condition de sa participation.

« n'est pas le monopole de quelques-uns mais doit devenir l'affaire de tous ; l'approche des moyens de désarmement doit tenir compte des situations régionales , en analysant les menaces contre _la sécurité ressenties par les Etats en cause.

M.

Gis­ card d'Estaing va démontrer que « si le désarme­ ment doit devenir l'affaire de tous, il faut faire en sorte qu'il se réalise avec le concours de tous, sous le contrôle de tous et au bénéfice de tous ».

Avec le concours de tous, et il propose de créer, au niveau de la réflexion, un inst itut mondial de recherche sur le désarmement ; au niveau de la délibération , une commission spéciale permanente réunissant tous les membres de l''o .N .U ., nouveau forum où toutes les régions du monde se trouve­ raient représentées de manière équitable, avec abandon de la co-présidence soviéto-américaine ; au niveau de la négociation, un comité restreint, rattaché à l'O.N .U ., dont les membres seraient égaux.

Sous le contrôle de tous , et la France propose de créer une agence de satellites, en soulignant que si, jusqu'à présent, seules les deux grandes puissances avaient les moyens d'observation nécessaires, elle­ même et d'autres pays les acquerraient d'ici cinq ans .

Au bénéfice de tous, et la France propose la création d'un fonds spécial de désarmement pour le développement, et une taxe de sur-armement ali­ mentant un fonds spécial d'aide au Tiers Monde.

Le chef de l'Etat remarque qu'il existe des zones que les Etats de ces régions veulent maintenir dénu- .

clëarisées : les puissances nucléaires doivent res­ pecter ces choix.

Mais, dans l'hémisphère nord, l'arme nucléaire fait partie intégrante de l'équilibre militaire d'ensemble, la supprimer ferait apparaître le déséquilibre des armements classiques.

Aussi la France propose-t-elle aux pays d'Europe (sauf l'Al­ banie), plus les Etats-Unis et le Canada, de réunir une conférence de désarmement en Europe .

M.

Giscard d'Estaing sait que des « critiques viendront de ceux qui insistent pour une décision globale, immédiate, de disparition des armements.

Si cette vue exprime leur conviction généreuse, nul ne peut les en blâmer.

Mais si elle sert d'alibi au refus de l'action, alors il n'est pas digne de travestir ainsi l'espo ir en illusion ».

C'est bien évidemment l'u.R.s .s .

qui est visée.

En prononçant ce discours, le président français savait qu' il déplairait aux deux Grands, et l'absen­ ce à New York de MM.

Brejnev et Carter était significative , mais il espère trouver l'appui du Tiers Monde .

Si les Américains se félicitent que la Fran ­ ce ne boude plus les conférences de désarmement, leur satisfaction décroît en abordant le fond du projet.

Hostiles au nouveau forum préconisé, ils ne veulent pas transformer la représentativité de la conférence de Genève, et encore moins le rattache ­ ment direct à l'O.N .U .

Ils refusent de mondialiser et surtout de « tiers-mondialiser » les problèmes de désarmement.

Autre proposition contestée : une agence de satellites de .contrôle.

Pas plus les Etats-Unis que l ' U .R .s . s.

n'accepteront de divulguer leurs techn i­ ques ; tous deux n'apprécient guère de voir mettre en cause leur approche bi-latérale de limitation des armements au bénéfice d'une conception multi­ latérale et c'est aux SALT qu'ils entendent donner priorité .

Le Kremlin n'a pas apprécié le discours français et est foncièrement hostile à cette idée de conféren­ ce de l'Atlantique à l'Oura l pour tenter de réduire l'armement conventionnel accumulé sur le vieux continent : les Soviétiques entendent rester en posi­ tion de force dans ce domaine.

M.

Gromyko , dans son intervention du 26 mai, s'est opposé sans aucu­ ne ambiguïté à la modification de la nature de la conférence de Genève , alors que la France en fait une condition de sa participation .

Le mot « désarmement » couvre bien souvent une hypocrisie verbale.

Quel que soit l'avenir du dis­ cours de M.

Giscard d'Estaing, il a le mérite d'avoir ramené la notion de désarmement à des propositions cohérentes et réalistes.

Mais hélas ! aucun progrès n'est à attendre sans ce que le prési­ dent français a appele « une nouvelle amélioration des relations internationales », euphémisme au moment où les conflits et tensions ne s'apaisent ni en Afrique, ni au Proche-Orient , ni en Asie du Sud­ Est et dans les relations Est-Ouest.. »

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