Khosrô Ier

« avaient une frontière commune au sud et à l'ouest de leurs empires. L'expédition de guerre contre le Yémen Le théâtre des querelles entre les Byzantins et les Sassanides s'étendait des steppes de l'Asie Centrale jusqu'au sudde la presqu'île de l'Arabie.

Tandis que Byzance dressait les Turcs contre la Perse, Khosrô, le roi sassanide, essayaitde détruire l'influence de Byzance en combattant les Abyssins au Yémen et de mettre en danger pour Byzance laroute du commerce de la mer Rouge. La visite d'un prince yéménite à la cour d'Iran fut pour Khosrô l'occasion de solliciter une aide contre les Abyssins.

Ilexpédia Vahriz, un de ses généraux, avec une cavalerie et une flotte navale, au secours des Yéménites et cetteexpédition parvint à chasser les Abyssins du Sud de l'Arabie.

La date de la victoire du Yémen, selon Nöldeke,remonte à 562 (date de la dernière paix avec Justinien) et 572 (début de la guerre avec Justin II), car la victoire duYémen était une des causes de doléances de Byzance avant le début de la guerre de 572. La guerre des Hephtalites Les Hephtalites avaient la même réputation que les “ Huns blancs ”.

Selon Procope, cette peuplade descendait desHuns, mais c'était une race à peau blanche et d'une civilisation plus raffinée.

Les Hephtalites, venant du Kan-su enChine, avaient envahi le “ Tocharistan ” à l'est de l'Iran, et y avaient constitué un État puissant.

En 484, cet Étatmit en déroute l'armée des Perses et assassina le roi sassanide Pyrouz, père de Gobadh.

Ils avaient envahi aussi unegrande partie de l'est et du sud du fleuve Oxus.

Gobadh se vit obligé de verser chaque année un tribut au roihephtalite.

Dans la première moitié du Ve siècle, un État puissant s'était ainsi formé dans les steppes de l'AsieCentrale, c'est-à-dire de la Chine jusqu'à la mer Noire. Les Turcs sont les descendants de cette peuplade qui avait organisé pour la première fois un État puissant, quidevint plus tard le possesseur de l'Asie de l'Ouest, de l'Asie Mineure et l'héritier de l'Empire byzantin.

Le roi ouKhagan turc qui établit cet État se nommait Sindjibu ou Silzibul.

Le Khagan turc s'allia avec Khosrô pour détruirel'État des Hephtalites qui n'avaient cessé de harceler les Sassanides et, pour la première fois, la Perse devint voisinedes Turcs.

D'après le traité d'alliance, le fleuve Oxus était devenu la frontière des deux pays (en 563-567). Après cette alliance, Byzance ne cessait d'envoyer des ambassadeurs chez les Turcs dans le but de détériorer lesrelations entre la Perse et la Turquie, notamment, en 568, une délégation dirigée par Zemarch.

Khosrô fit construireune grande muraille de protection contre les Turcs, à Gorgan et au Darband, contre les tribus sauvages du Nord duCaucase et de la Caspienne. Le Khagan turc souhaitait que la route de la soie, qui allait de la Chine à Byzance, passât par son royaume, ce quiaurait été d'un rapport fructueux.

C'est ce prétexte que prit Justin, empereur de Byzance, pour dresser le Khagancontre Khosrô.

En 571, l'Arménie se souleva contre la Perse car, à l'instigation des adeptes de Zoroastre, Khosrôavait tenté d'y construire des temples pour le culte du feu.

Ce projet heurtait les sentiments religieux desArméniens.

La même année, Khosrô réclama la somme annuelle qui lui était redevable selon le pacte de 561-562.L'empereur refusa, ce qui provoqua de nouvelles guerres, dont les villes d'Arzanène, de Nisibe et de Dara furentl'enjeu.

Après cinq mois de siège, Khosrô réussit à occuper cette dernière ville le 15 novembre 573.

Un de sesgénéraux, Adhar Mihan ou Adarmaanes, attaqua la Syrie, prit les villes de Apaméa et Antioche et fit près de deuxcent quatre-vingt-dix mille prisonniers. En apprenant la chute de Dara, Justin, empereur de Byzance, souffrant déjà d'une grave maladie, devint fou.L'impératrice, aidée de Tibère, gouverna son royaume et entreprit des négociations de paix.

En 574, Tibère succédaà Justin.

Il envoya auprès de Khosrô, Trajan et Zacharias, pour négocier la paix.

Une trêve de trois ans fut décidéeentre la Perse et Byzance à l'exception de l'Arménie ; Khosrô attaqua alors l'Arménie et s'avança jusqu'àTheodosiopolis ; il prit la ville de Mélitène mais dut néanmoins battre en retraite.

Justinien, général byzantin, lepoursuivit.

Mébodes, envoyé de Khosrô, rencontra les ambassadeurs de Tibère en Athraeton, près de Dara, et lespourparlers de paix reprirent à nouveau.

Cependant, Tamkhosrow, général perse, l'emporta sur Justinien, et Khosrô,encouragé par cette victoire, exigea, mais sans succès, que les Arméniens réfugiés dans l'Empire byzantin en 571retombent sous la domination perse.

De son côté, Tibère exigea la restitution de la forteresse.

En 578, la trêve detrois ans prit fin et l'empereur envoya Trajan et Zacharias en Perse pour la renouveler ; mais, en même temps,Maurice, général byzantin, attaqua Arzanène, prit la forteresse de Aphoumon et fit mille prisonniers perses, qu'ilramena avec lui.

Cependant, Tibère, toujours désireux de paix, promit de rendre Arzanène, Ibéria et l'Arménie enéchange de Dara, mais en février 579, Khosrô mourut et son fils Ormizd lui succéda. Khosrô Ier est un des plus grands rois sassanides et un des plus grands rois de la Perse.

Ses réformes intérieures(réformes matérielles, sociales, gouvernementales et militaires) l'ont rendu célèbre dans la littérature persane etarabe.

On l'avait surnommé “ le roi juste ”.

Selon la légende, Mahomet se serait réjoui d'être né à la même époqueque le “ roi juste ”, c'est-à-dire Khosrô à l'âme immortelle. L'attitude sévère et sanguinaire de ce roi envers les Mazdakites ne fut pas critiquée par les anciens historiens.

Sesguerres de l'Ouest avec Byzance et de l'Est et du Nord avec les tribus sauvages témoignent de son génie politiqueet militaire.. »