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L affaire de l'Epître toulousaine

Publié le 03/10/2018

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 En 1394, l'espoir d 'une restauration se fait jour avec l'élection en Avignon de Benoît XIII qui s'engage à abdiquer dès la mort de son « concurrent» romain. La curie pourrait alors désigner un seul pape et mettre un point final au schisme. Mais ces engagements vont rester lettre morte et, malgré les efforts déployés par la diplomatie française, Benoît XIII, que certains surnomment déjà la « mule aragonaise », s'accroche à sa charge. Finalement, en juillet 1398, la France décide la « soustraction d'obédience » et rompt avec la papauté. Aussitôt, une troupe de routiers aux gages de Charles VI s'empare d'Avignon. Elle y restera plus de quatre ans ! 

La division de l'Occident chrétien, en 1378, entraîne le royaume de Charles VI dans l'obédience de l'antipape d'Avignon. Pourtant, ce divorce n'arrange guère les affaires de la France, qui tente par tous les moyens de restaurer l'unité de l'Église. Mais ses efforts se heurtent au pape Benoît XIII, aussi intransigeant qu'intrigant. Accusé d'hérésie par le biais de l'« Épître toulousaine », le roi s'opposera à Avignon comme à Rome, mais hésitera à prendre fermement position.  

« Le roi hésite, le pape s'entête Cette politique ne répond cependant pas aux attentes de ses promoteurs français.

La France se retrouve isolée en Europe et, dans le royau­ me , nombreux sont les fidè­ les qui s'interro gent quant à la valeur des sacrements d 'une Église san s tête et à la piété d'un roi qui ose s' ex­ poser à l 'e xc ommunication .

Enfin, l'entourage du souve ­ ra in n'est pas unanime .

Ainsi le duc d 'Orléan s s e montre un partisan zélé de Benoît XIII.

En 140 3, l'université de Toulouse publie I '« Épi stre tholosaine », violent r équi ­ sitoire en faveur de la resti ­ tution d 'obédience et qui accuse pêle-mêle l'univer ­ sité de Paris , le Conseil du roi et Charles VI lui-même de désobéissance envers le Saint Père.

Tant et si bien que , le 25 mai , Charle s VI LES AMBITIONS DE LOUIS D'ORLÉANS Le schisme nourrit la féroce lutte pour le pouvoir qui oppose le duc de Bour-gogne Philippe le Hardi , oncle de Charles VI, et Louis d 'Orléans, frère du roi.

Alors que le Bourguignon défend la rupture avec l'antipape d'Avignon, Louis s'en fait un allié avec qui il conclut une alliance perpétuelle.

Le conflit entre l'oncle et le neveu dépasse de loin le cadre étroit du schisme.

Le véritable enjeu, alors que Charles VI est en proie à des crises de folie qui l'écartent des affaires, est la prise du pouvoir et la mainmise sur le royaume de France.

Le premier épisode de cette lutte s'achèvera un soir de novembre 1407 avec l'assassinat de Louis d'Orléans par les hommes du duc de Bourgogne .

consent à accepter la restitu­ tion d 'obédience .

Aussitôt, Beno ît XIII renoue avec sa politique d'obstruction et assomme littéralement le clergé français sous une fis­ calité ex orbitante et ignoran ­ te des libertés de l'Église gallicane .

Enfin, le souverain pontife affiche ouvertement son alliance avec Louis d'Or­ léan s, à qui il fait verser cin ­ quante mille francs en ré­ compense de sa fidélité .

C ' en est trop pour le Conseil ro yal et l'Université qui déci­ dent d 'une nouvelle riposte .

D ' autant que Beno ît XIII refu­ se d' abdiquer alors qu 'à Rome le pape Boniface IX vient de mourir .

L'Épître toulousaine lacérée et brûlée En mai 1406 , l'université de Paris reprend l'offensive et charge de l'affaire deux de ses plus talentueu x théolo­ giens , Jean Petit et Pierre Plaoul.

Ceux-ci exigent du Parlement une nouvelle sous ­ traction d'obédience, l'inter ­ diction des taxes levées par Avignon et la condamnation de la fameuse « Épître tou­ lousaine » qui, trois ans plus tôt, a osé accuser d'hérésie Charles VI et le Conseil.

Jean Jouvenel des Ursins, avocat du roi , appuie d'un cinglant réquisitoire la position des - universitaires .

Le 17 juillet, le Parlement condamne ('Épître toulousaine à être lacérée et brûlée .

Reste la nouvelle soustrac ­ tion d'obédience demandée par le clergé .

Elle semble embarrasser Charles VI , qui craint sérieusement l'e x com ­ munication et une possible déchéance au profit de son frère Louis d'Orléans .

Aussi ne fait-il pas publier l'ordon ­ nance de soustraction et décide-t -il de ne plus recon- tlfmE DITI ONS mm ATLAS naître l'autorité temporelle du pape sur le clergé du royaume, quand bien même le pontife la conserverait au plan spirituel.

Finalement, rien n 'est réglé .

Benoît ·Xlll s'entête et, le 18 avril 1408 , finit par ex com ­ munier Charles VI.

C'est là pure vanité .

Car, à cette date , Louis d'Orléans est mort, et nul ne peut plus se prévaloir de la bulle du souverain pontife pour déchoir le roi.

Quant au pape avignonnais , que ses détracteurs se plai ­ sent à nommer « Pierre de la Lune » (il s'appelle Pedro de Luna).

ce n' est plus à pré­ sent qu 'un homme isolé qui, replié dans la forteresse de Pefiiscola avec sa curie de trois cardinaux, va fulminer des excommunications con­ tre le monde entier jusqu 'à sa déposition, en 1 4 17.. »

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