Devoir de Philosophie

L' exécution de Concini

Publié le 25/08/2013

Extrait du document

concini

Le roi ne dit mot...

Concino Concini, maréchal d'Ancre et âme damnée du Gouvernement de la reine mère Marie de Médicis, est honni des grands et du peuple. Il est aussi l'homme

dont Louis XIII, s'il veut exercer personnellement le pouvoir, doit se débarrasser. Le

24 avril 1617, l'Italien sera non pas arrêté, comme le roi l'a

ordonné, mais exécuté.

Le 17 avril 1617, de retour à Paris après avoir séjourné en Normandie, dont il a obtenu la lieutenance générale, Concini, avec sa morgue habituelle, entre dans une violente colère contre Louis XIII et les membres du conseil restreint qui s'est formé autour du roi. Devant une telle insolence, celui-

ci décide de réagir. Va-t-il se rendre en Champagne pour y prendre la tête de son armée ? 

concini

« ci décide de réagir.

Va+il se rendre en Champagne pour y prendre la tête de son armée ? Ou va-t-il faire arrêter Concini ? Louis XIII est partisan de la se­ conde solution : Concini sera légalement arrêté, puis déféré devant le Parlement sous l'in­ culpation de crime de lèse­ majesté .

La décision est prise dans le plus grand secret, qui entoure également les prépa­ ratifs de l'opération : la moin­ dre indiscrétion pourrait faire échouer l'affaire en permettant à Concini soit de fuir, soit d'agir en prenant les armes.

Nicolas de Vitry, capitaine des gardes du roi , est chargé d' interpeller l'italien .

« Mais , Sire, s' il se dé­ fend , que veut Sa Majesté que je fasse ? )), s'enquiert-il.

Alors que le roi ne dit mot , Claude Guichard-Déagéant , premier commis du contrôleur général des Finances, répond promp­ tement : « Le roi entend qu'on le tue.

)) Louis XIII ne dit tou ­ jours rien.

« Sire , j'exécuterai vos commandements )), s'incli­ ne Vitry, comprenant que ce si­ lence vaut approbation et qu 'il pourra user de la force si celui qu 'il doit arrêter a le front de se dresser contre l'autorité royale.

Il choisit trois hommes de confiance pour le seconder dans cette délicate mission : son frère , François du Hallier , son beau-frère, le baron Henri de Perans, et l'un de ses pro­ ches, Fougerolles .

« Sire c'est fait ! » Le lundi 24 avril, vers dix heu­ res et demie du matin , Concini entre dans le palais du Louvre par l'accès de la rue de l'Autru­ che (ou de l'Autr iche) .

Comme il s'engage sur l 'étroit pont­ levis, les portes sont fermées afin que son escorte soit blo­ quée à l'extérieur et ne puisse venir à la rescousse .

« De par le Roi, je vous arrête )), s'excla­ me Vitry en lui saisissant le bras .

Surpris, Concini amorce un mouvement de recul.

Fait-il mine de dégainer son épée ? S'écrie-t-il Mé ? ( « Moi ? »).

manifestant son incrédulité devant cette sommation ? Ou Am é!(« A moi! ») en appelant ses hommes à l'aide ? Prenant sa réaction pour une marque de rébellion, voire d'hostilité , trois des hommes de Vitry dé­ chargent leur pistolet.

Atteint entre les deux yeux et à la gorge, Concini meurt sur le coup .

Immédiatement, des té­ moins de la scène, laissant libre cours à leur haine pour le « tyran » et le parvenu qui s'est arrogé le pouvoir, se ruent sur FUREUR ET VENGEANCE POPULAIRES Le 24 avril 1617 au soir, Concino Concini est discrètement inhumé à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, près de la porte, où gisent les grands pécheurs.

Le lendemain, son cadavre est déterré par les Parisiens.

La foule le traîne dans les rues de la capitale, laisse éclater sa haine aux endroits symboliques où les criminels sont châtiés, comme le Pont-Neuf et la place de Grève, manifeste sauvagement sa joie rue de Tournon, devant l'hôtel particulier du défunt.

Le corps de Concini est mutilé, émasculé, pendu par les pieds, châtiment particulièrement déshonorant, injurié -et à son nom vient faire écho celui de la reine mère Marie de Médicis.

« Les excès de la fureur du peuple passent l'entendement( .

.

.

), le corps est traîné, maudit, écorché, brûlé, mis en petits morceaux, vendu , mangé, enchâssé », rapporte la chronique.

Ce qui reste du cadavre est finalement brûlé au bout du Pont-Neuf ; tandis que des rognons de mouton sont vendus comme étant les reins de Concini et que chacun se vante d'avoir pu brûler qui un doigt, qui quelque morceau de chair.

..

itDllhE DtTI O NS ~ ATLAS son corps , le dépouillent de ses vêtements, de ses papiers et de ses bijoux , dont la valeur se monte à deux millions de livres .

Quand le tumulte est enfin apaisé , le capitaine des gardes ordonne que le cada­ vre soit déposé dans une salle sous la surveillance d'archers .

Pendant ce temps , au premier étage du palais, Louis XIII attend en compagnie de son favori, Charles d 'Albert de Luynes, et de Déagéant .

Peu après que les coups de pisto ­ let se sont fait entendre, Jean­ Baptiste d'Ornano, colonel des Corses, vient lui annoncer : « Sire, c'est fait ! » Puis, la nou­ velle est confirmée par l'un des proches de Vitry .

Tandis que de nombreux gentilshommes viennent le féliciter, Louis XIII se montre à la fenêtre pour prouver à tous qu 'il est bien vivant.

Aux cris de liesse le jeune souverain répond : « Merci ! Grand merci à vous ! A cette heure, je suis roi » : son règne personnel peut enfin commencer .

w w u a; ~. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles