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L'<< Histoire de France >> de François Eudes de Mézeray

Publié le 22/08/2013

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histoire

Dagobert ler,

l'un des portraits de rois tirés de La France métallique de Jacques de Bie qui illustreront l'Histoire de France de Mézeray.

donner la licence de réfléchir sans nécessité sur la conduite de ses ancêtres et sur une politique établie depuis longtemps et confirmée par les suffrages de toute la nation «.

Effrayé, l'historien promet de revoir son ouvrage. Dans l'édition de 1672, il adoucit les termes jugés trop durs et opère quelques 

histoire

« travaux des quatrains compo­ sés par Jean Baudouin qui por­ traiturent les héros de l'histoire de France .

Le style de l'historien est assez inégal , et très littéraire : il met en scène ses personnages et, à l 'occasion, n'hésite pas à leur prêter des propos plus ou moins fondés.

« Mes héros ont dit les choses que je leur mets dans la bouche , ou, s'ils ne les ont pas dites , elles sont du moins si nécessa ires que je se­ rais obligé de les dire », affir ­ me-t-il.

Il mêle ainsi récits extra­ ordinaires et désir de recherche de la vérité historique -cette dernière démarche marquant une évolution caractéristique de son temps .

Cependant , s'il s ' appuie sur les présages ins­ crits dans les astres pour expli­ quer les faits, il n'en apporte pas moins sa pierre à la science historique : il ne se contente pas d' évoquer les batailles et la vie des rois, mais aborde aussi l 'évolution des lettres, de la vie religieuse et même de l'écono ­ mie .

Par ailleurs, il innove en commençant son ouvrage non par l'histoire des Troyens - ancêtres supposés des rois de France -, mais par celle de la Gaule , tout en posant le problè­ me des frontières naturelles du royaume.

Disgracié par Colbert Admis à l'Académie française en 1649 , malgré les critiques des savants sur son travail, Mé ­ zeray en devient le secrétaire perpétuel en 16 59.

Pendant la Fronde, il publie une Histoir e des Turcs , ainsi que , sous le pseudo ­ nyme de Sandricourt, des ma­ zarinades qui dévoilent un pen­ chant pour la satire à la fois bur­ lesque et libertine.

Nommé historiographe de Louis XN en 1661 , il travaille pendant d ix ans à son Abr ég é chronologiqu e, dans lequel il intè - LES FRONTIÈRES NATURELLES DU ROYAUME Après l'historien Pierre Berthault dans son livre Florus Francicus, en 1630, François Eudes de Mézeray pose le problème des frontières naturelles du royaume : « La monarchie française serait venue au point souhaitable de grandeur si eUe avait eu pour bornes les Alpes, les Pyrénées , et le Rhin.

Cette pierre de terre semble être ainsi taillée pour être le siège du plus heureux et du plus soUde empire du monde, si la prudence l'avait pu étendre jusqu'aux limites que la nature lui a fixées.

» En accord avec ce principe, il désapprouve l'expédition de Charles VIII à Naples.

Jusqu'en 1830, son Histoire de France connrurra un grand succès auprès de plusieurs générations de Français, qui se persuaderont de la nécessité, et de la légitimité pour le pays d'atteindre ces Umltes natureUes.

gre l' histoire de monarchies étrangères .

Mais un passage de son Histoir e lui vaut une admo­ nestation de la part de Jean ­ Baptiste Colbert , le surinten ­ dant des Finances, qui n'a pas apprécié ses explications sur l 'origine des impôts royaux tels que la gabelle et les tailles .

Le ministre charge l'académicien Charles Perrault de faire savoir à Mézeray que « le roi ne lui avait pas donné une pension de quatre mille livres pour écri­ re avec si peu de retenue : que ce prince respectait la vérité pour exiger de ses historiogra­ phes qu 'ils la déguisassent par des motifs de cra inte ou d'es ­ pérance ; mais qu'il ne préten ­ dait pas aussi qu 'ils dussent se .a.E OITI ONS .:. ATLAS donner la licence de réfléchir sans nécessité sur la conduite de ses ancêtres et sur une poli ­ tique établie depuis longtemps et confirmée par les suffrages de toute la nation ».

Effrayé, l'historien promet de revoir son ouvrage .

Dans l'édi­ tion de 1672 , il adoucit les ter­ mes jugés trop durs et opère quelques changements .

Peine perdue : Colbert n'est pas satis­ fait et lui supprime la moitié de sa pension .

De caractère impé­ tueux, Mézeray , piqué au vif, ne peut dissimuler son méconten­ tement , si bien qu 'il perd défi ­ nitivement sa pension .

Malgré cette disgrâce, il continue son travail de recherche jusqu'à sa mort , en 1683, vivant d'une for­ tune personnelle relativement confortable que lui ont permis de constituer les gratifications du cardinal Mazarin, du chance­ lier Pierre Séguier ou encore de la reine Christine de Suède .

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