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La bataille de l'Atlantique : De la perte du Royal Oak à la victoire finale

Publié le 09/11/2018

Extrait du document

MAINTENIR LES COMMUNICATIONS

 

Pendant cinq ans, la marine britannique livre une lutte opiniâtre contre la marine allemande (Kriegsmarine) pour maintenir les liaisons entre le Royaume-Uni et le reste du monde libre. La guerre navale a toujours été une guerre pour ou contre les communications, mais jamais le maintien de celles-ci n'a eu plus d'importance qu'au cours du second conflit mondial. Le sort de la guerre a dépendu de l'issue de la bataille de l'Atlantique plus que d'aucune autre bataille. Si les Allemands avaient remporté ce bras-de-fer, les Britanniques, irrémédiablement isolés de leur empire et des États-Unis, n'auraient jamais pu déclencher avec leurs alliés leurs offensives libératrices dans le bassin méditerranéen, sur le front de France et dans l'espace aérien allemand. Jamais non plus, l'URSS n'aurait reçu l'aide indispensable à la victoire contre les armées de Hitler.

 

 

14 octobre 1939 Juin 1940 Été 1941 7 déc. 1941 Nov. 1942 Janvier 1943 Printemps 1943 Janvier 1944 4 mai 1945

Le Royal Oak envoyé par le fond à Scapa Flow Les Allemands maîtres du littoral français Début de la tactique des meutes Entrée en guerre des États-Unis La Kriegsmarine maîtresse de l’Atlantique Dônitz commandant en chef de la Kriegsmarine Avantage aux Alliés dans l'Atlantique Échec de la tactique des meutes Fin de la guerre sous-marine

L'intensification DE LA GUERRE SOUS-MARINE

 

Aussi, à partir de l'été 1941, la bataille de l'Atlantique va s'identifier avec la lutte menée par les sous-marins, à un moment où la tactique des meutes, expérimentée depuis octobre 1940, est parfaitement

 

au point.

 

Les U-Boote allemands descendent jusqu'à Gibraltar, et poussent même jusqu'à Freetown (Afrique de l'Ouest), où ils trouvent des convois d'autant plus faciles à attaquer que ceux-ci sont souvent sans escorte. De plus, les Allemands ont réussi à percer les codes secrets britanniques, ce qui facilite le repérage des convois : trente-huit navires sont ainsi coulés en octobre 1941. Entre juin 1940 et octobre 1941, quelque 3 millions de tonnes de bâtiments de commerce sont détruits par les U-Boote.

« • Disposant alors de 300 sous-marins , Dônitz lance ses meutes sur les routes de l'Atlantique, puis vers la région des Açores , qui est hors de portée des avions , et enfin dans l'Atlantique sud, où les convois naviguent sans protection.

« Nous nNoNs L'ANGLETERRE À LA GORCE Il • En novembre 1942 , le tonnage coulé atteint 700 ooo t.

Toutefois, une accalmie intervient au cours de l'hiver en raison des conditions météorologiques peu favorables à la navigation sous-marine .

• Mais dès mars , les meutes reprennent leur activité .

Pour ce seul mois , les pertes s'élèvent à lOO navires (627 000 t ) .

Dans le camp allié , la situation semble désespérée : l'Amirauté se demande combien de temps encore il sera possible de soutenir cette cadence de destruction .

Une situation qui n 'échappe pas au ministre allemand de la Propagande , Joseph Goebbels, qui proclame : «Nous tenons l'Angleterre à la gorge avec la guerre sous-marine.» • De fait, les Alliés envisagent de renoncer au système des convois alors que les Allemands perfectionnent la tactique des meutes : des sous-marins baptisés milk-cows ravitaillent les U-Boote en mazou~ en vivres et en torpilles, prolongeant ainsi le temps de croisière de ces derniers.

Les sous­ marins attaquent de nuit à la torpille, voire au canon et se posent de jour sur le fond , entre 50 et 150 m.

•l'année 1943 s'ouvre par un événement important : la nom ination au poste de commandant en chef de la Kriegsmarine, avec le grade de grand amiral , de Karl Dônitz, jusqu 'alors commandant en chef des forces sous-marines .

Sa nomination , en remplacement du grand amiral Raeder , témoigne de la volonté arrêtée de l'Allemagne de poursuivre la guerre sous -marine à outrance .

• En dépit des condition s atmo sphériques défavorables des mois d 'hiver, l'offensive sous-marine s e pour suit avec un regain de vigueur .

À partir de février, la marine allemande d ispose de 400 submers ibles à la mer.

• À Londres , l'inquiétude règne .

Le 11 février , Churchill reconnaît dans un discours au Parlement que les pertes sont lourdes et qu'elles gênent et retardent l'action des Alliés :«La guerre sous-marine tient la première place dans nos préoccupations .» LE TOUINANI' DE LA BATAIW : AVIIL IMl·AVIIL IM4 BOUCHER LE « TRO U Il D E L'ATLANTIQUE ·Toutefois , à partir du printemps 1943 , la situation des Alliés s'améliore .

En avril , aucun navire de commerce n'est coulé , pour la première fois depuis 15 mois , au large des côtes américaines .

Puis , pendant deux mois , les pertes du tonnage marchand se stabilisent au niveau de décembre 1942 qui avait été un des moins «noirs » de l'année précédente .

Ce retournement , dont témoigne l'augmentation des pertes de sous-marins allemands- 109 U-Boote les sous-marins allemands étant refoulés sont envoyés par le fond entre mai et juillet-, est due à plusieurs facteurs .

• Ainsi , le perfectionnement de l 'asdic -appareil de d étection sous-marine par ultrasons -et l'adoption du radar centimétrique , dont les émissions ne sont plus détectées par l'ennemi, offrent un avantage précieux dans la lutte contre les meutes .

• l'accroissement du nombre d 'escorteurs et l'amélioration de leur armement -grenades , mortiers lance-roquettes -portent de rudes coups à la chasse sous -marine ennemie.

• La mise en œuvre p ar le Coa stal Command (aviation côtière britannique ) d 'appareil s à grand rayon d'action, notamment des quadrimoteur s Libertdor, qui permettent de boucher le fameux «trou » de l'Atlantique et d 'assurer une couverture aérienne complète , et l'entrée en service de porte-avions auxiliaire s, des pétroliers tran sformé s en porte - a éronefs , qui accompa gnent les convoi s de bout en bout, infligent à la Kriegsmarine des pertes consid érables .

L A PUISSANCE INDUSTRIEL LE DES ÉTATS· UNIS • Au tout début de l'été 1943, pour la première fois depui s le d éclenchement de la bataille de l'Atlantique , le tonnage construit dépasse le tonnage détruit.

Grâce à l'énorme puissance industrielle des États -Unis, les Allié s produisent , chaque mois , un million de tonne s de navires marchand s : la bataille du tonnage est, elle aussi, gagnée .

De même , des milliers d'appareils , comme les Torp edo, sortent avant même d'avoir pu établir le contact.

• Les appareils du Coastal Command et les porte -avions d 'escorte exercent une surveillance ininterrompue de jour et de nuit sur tout l'Atlantique nord ainsi que sur le golfe de Gascogne .

C'est un véritable enfer pour les U-Boote dont les perte s atteignent 65 % .

Le couple avion-navire de surface mis en œuvre par les Alliés obtient de remarquables résultats : obligé de demeurer en plong ée, le U -Boot est incapable de s'approcher des convois à portée de lancement de torpilles .

De même , il lui e st désormais interdit de recharger de nuit ses batterie s en surface : il est donc à la merci d es chas ses à mort menées jusqu 'à épuisement de ses batteries et de son air respirable .

L1CHEC FINAL DES SOUs­ MARINS: MAIIM4-MAI1!145 L A FUITI EN AVANT • Alors que les sous-marin s continuent de subir des pertes énorme s et sans rapport avec le tonnage coulé, l'amiral Dônitz -qui a obtenu l'accord de Hitler à sa requête du 23 mai 1943 -intensifie la lutte contre les convois .

• Aux torpilles acoustique s, les Alliés répliquent par un bruiteur remorqué , le faxer, dont les émissions trompent les engins ennemis qui viennent exploser sur ce leurre .

Parallèlement , les Alliés sont devenus maîtres dans l'art d 'exploiter les failles de la tactique des meutes , dont l'important volume d'émi ssions radio qu'elle implique n'est pas la moindre , et établis sent des stations de repérage dans l'Atlantique .

1-------------...i.------------ --1 des usines outre -Atlantique.

• Au printemps 1944 , les sous -marin s allemands opèrent un repli sur leurs bases en prévision de l'attaque alliée contre l'Europe .

Pour autant , l'amiral Dônitz ne perd pas espoir de reprendre la guerre sous-marine .

Il compte, pour inverser la tendance à l'avantage du Reich, sur une remarquable innovation technique , le schnorchel, un tube rabattable , qui permet le fonctionnement des moteurs Diesel LE XXI : UN SOU5-MARIN RÉVOLUTIONNAIRE • Depuis 1937, les ingénieurs allemands planchent sur un nouveau submersible.

Qualifié par eux-mêmes de •sous-marin abso lu», il serait mû par un moteur fonctionnant au peroxyde d'oxygène lui permettant d'atteindre une vitesse de l'ordre de 24 nœuds.

Deux prototypes voient le jour, mais une fabrication en série n'est pas envisageable en raison de coûts trop importa nts.

• l'am iral Dônitz décide don c d'orienter les reche rc hes vers un sous-mar in moins a mbitieux, mais encore révo lutionnaire, le sous­ marin électrique type XXI .

• Doté de batteries doubles et d'un profil à la mer spécialemen t étudié, le XXI déplace 1 600 tonnes et peut atteindre en plongée pendant plus d'une heure une vitesse de 17 à 18 nœuds; ce qui lui autorise un déplacement p lus rapide que la plupart des escorteurs adverses.

• Muni également d'un schnorchel -tube relié à la surface qui permet de s'approvisionner en oxygène - et d'un détecteur de radar centimétrique, il peut déjouer la surveillance des avions alliés.

La production débute en juillet 1943.

• Les premiers essais, dont les Alliés ont eu vent, confi rment les possibilités remarquables du XXI.

Mais ces nouveaux sous- marins n e peuvent entrer en service avant la fin de la guerre , à l'exception de quelques exemp laires qui parviennent à opérer au large des côtes de l'Angleterre .

• Il reste que le XXI, s 'il avait équipé en nombre la Kriegsmarine, aurait posé un vrai problème aux Alliés.

· A posteriori, l'Amirauté britannique a porté ce jugement :«Avec leur schnorchel très perfectionné, la détection en surface se serait montrée encore plus difficile, tandis qu'en plongée leur vitesse était celle de nos escorteurs, ce qui les aurait rendus très diffici les à chasser .

l'avènement de ces nouveaux U-Boote aurait révolutionné la guerre sous-marine. » • Malgré l 'emplo i de torpilles acoustiques , mises en œuvre par les sous-marins , et de bombes plan antes aéroguidées , lancées par les avions, l'Allemagne est en pass e de perdre la bataille de l'Atlantique.

En dépit de la défaite de l'arme sous-marine, Dônitz décide de poursuivre une lutte sans espoir , ne serait -ce que pour continuer à immobiliser d 'énormes moyens alliés maritimes et aériens .

Il n 'échappe pas à l'amiral que l'abandon de la lutte sur mer signifierait un accroissement des bombardements sur I 'AIIemagne .ll écrit en ce sens à Hitler , le 23 mai 1943 , «qu'il faut poursuivre la guerre sous -marine , même si elle ne peut plus remporter de grand s succè s, parce qu'elle fixe des forces extrêmement importantes ».

• Le pessimisme de l 'amiral Dônitz est justifié .

À partir de janvier 1944 , il apparaît plus clairement que la tactique des meutes ne peut plus remporter de succ ès significatif , en immersion périscopique et le recharge ment des batteries.

C'est ainsi que, jusqu 'à la fin de la guerre , des sous -marins parviendront de nouveau à opérer à proximité des nes Britanniques malgré la présence d 'un nombre important d'avions de surveillance .

Mais au moment du débarquement de Normandie , un barrage asdic déployé à l'entrée de la Manche permet de briser une tentative des U-Boote contre la flotte de débarquement.

• Au lendemain de la bataille de Normandie, les submersibles de Dônitz doivent évacuer les ports français et regagner l'Allemagne .

• Au printemp s 1945 , Dônitz , qui ne dispose plus que de 130 sous-marins , est obligé d 'abandonner les routes du large et tente une ultime offen sive contre les côtes anglaises .

Mais il est trop tard et les résultats sont insignifiants .

• Le 4 mai 1945 , Dônitz , que Hitler a désigné comme son success eur, donne l'ordre aux sous-marins de cesser leurs opérations .

Quatre jours plus tard , ces dern iers sont « invités » par le nouveau chancelier à se rendre dans le port allié le plus proche .

L'EFFICAC irt DE LA GUERRE SOUS·MAIINE • La défa ite de l'Allemagne ne peut masquer l'efficacité de la guerre sous ­ marine -les U -Boote ont envoyé par le fond 14 millions de tonnes de navires de commerce.

l'échec allemand tient avant tout à la formidable puis sance industrielle des États-Unis et à la non moins remarquable ténacité de la marine britannique .

·Ma is plus encore , c'e st dans une erreur de conception de l'am ir al Raed er qu'il convient de rechercher les causes de la défaite du Reich sur mer.

En effet, le commandant en chef de la Kriegsmarine a privilégi é trop longtemps les navires de surface, attendant la déclaration de guerre pour mettre en œuvre la production de l'arme sous-marine .

Enfin , il est certain que le Reich est passé à côté d 'un succès décisif au printemps 1943 en maintenant d'importants groupes de sous-marins dans l'Arctique , au large des côtes de Norvèg e, ainsi qu'en Méditerranée , alor s qu'il aurait fallu concentrer tous les moy ens disponib les sur la ligne vitale de l'Atlantique nord .

LA ROUTE D E L'ARCTIQU E • Afin de venir en aide à l'Union soviétique, les Alliés ont utilisé la route de I'Arctitl ue.

la plus courte, mais aussi la plus dangereuse.

Sur ce parcours, les navires durent lutter contre d'effroyables tempêtes, contre le froid, contre la brume et les grains de neige qui suppriment toute visibilité .

De plus , l'océan Arctique est flanqué par les fjords norvégiens servant d 'abris aux navires allemands, et placé sous la menace des appareils de la Luftwaffe, installés sur les aérodromes du Finmark, dans le nord de la Norvège .

• Dans ces condit ions, chaque passage des convois constitue une opération terriblement risquée .

Les convois sont accompagnés par une escorte rapprochée, mais la protection aérienne fait défaut jusqu'à l'entrée en service des porte-avions d'escorte à la fin de l'année 1942.

En général, la Home Reet -la marine britannique­ prend la mer pour assurer la couverture générale des opérations .

• Les pertes, qui atteignent 25 % en 1942, tombent à 12 % en 1943 et à 1 % en 1944 • En dépit de tous ces obstacles, les convois alliés ont réussi à apporter à l'Union soviétique plus de 17 millions de tonnes de matériel de guerre -avions, blindés, carburant , entre autres - , représentant le chargement de 2 600 navires .. »

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