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La Chine

Publié le 16/09/2014

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Cette Révolution culturelle prolétarienne chinoise apparaît selon plusieurs lignes de forez. L'une est la transformation de l'enseignement de manière qu'il efface la séparation entre le travail intellectuel et le travail manuel et qu'il cesse au contraire de l'institutionnaliser. La finalité de l'enseignement ne doit pas être de former à court terme les gestionnaires dont la société peut avoir besoin, mais de créer un homme nouveau, apte physiquement et moralement, et qui soit à la fois un travailleur et un intellectuel.

 

Cette transformation des méthodes pédagogiques est en cours aujourd'hui en Chine, Elle va dans le sens d'une liaison étroite avec la pratique concrète de la production et du travail. Les étudiants cesseront de former une fraction sociale particulière et seront désormais choisis parmi les ouvriers et les paysans déjà familiarisés avec le travail, pour suivre un cycle de formation assez court. Ces innovations ont un caractère expérimental. Elles reposent essentiellement sur deux idées : la première, que le meilleur enseignement provient de la pratique concrète d'un travail et que celle-ci doit primer la connaissance livresque; la deuxième, que la pioniotion des enseignés ne doit pas se faire selon des normes élitistes, tenant compte de la valeur individuelle de leurs seules connaissances, mais plutôt d'après leur niveau politique et idéologique et leur sens du devoir envers la collectivité.

La révolution culturelle n'est pas autre chose qu'une guerre impitoyable déclarée à toutes les valeurs qui fondent la division traditionnelle du travail, son mode de direction, tout ce qui a été légué à la Chine par une industrialisation de type capitaliste, puis post-stalinien. La lutte entre Mao et Liu Shao-Chi a été plus âpre sur le front industriel que partout ailleurs : elle avait là pour enjeu l'avenir même de la Chine.

Liu Shaw-Chi préconisait le modèle classique de l'accumulation capitaliste, celui-là même qui avait été adopté en U.R.S.S. ll considérait comme utopique l'idée qu'on pût se soustraire aux lois de la révolution industrielle — aux lois qui ont assuré dans le monde entier la croissance de l'industrie : division du travail, des qualifications et des lâches, spécialisation, hiérarchie des responsabilités dans la production comme dans la vie sociale —. En haut de la pyramide, les cadres, Ies technocrates, qui se distinguent socialement par de hauts salaires, donc un niveau de vie supérieur. A la base, une masse ouvrière dont il fallait obtenir le plus grand rendement possible par des augmentations de salaire, des stimulants divers, des primes et des cadences de travail accélérées.

 

Dès 1960, dans « La charte du complexe sidérurgique d'Anshan «, Mao Tsé-Toung tourne délibérément le dos à toutes les expériences d'industrialisation et propose une nouvelle voie révolutionnaire : briser dés le départ, dans la société de transition, « non seulement l'ordre juridique des rapports de production, mais chercher, dés !a première phase de la construction socialiste, des rapports de production autres que ceux de la production capitaliste «, Les communistes chinois savaient que ce n'est pas la propriété d'État des moyens de production qui garantit la gestion socialiste, mais que c'est le système des rapports, tels qu'ils

La Révolution culturelle a eu pour effet de rendre la société plus homogène. L'école est passée sous le contrôle des producteurs; tandis que les unités de production se mettaient à ressembler à autant d'écoles. A tous les niveaux règne un « ouvriérisme « ou un « paysannisme « qui enlève tout complexe d'infériorité aux authentiques prolétaires et donne un sentiment de culpabilité à ceux qui ne le sont pas. Les techniciens, les ingénieurs, les cadres devront désormais sortir du rang, comme tous ceux que la Révolution culturelle a révélés et mis en place...

 

Pour combien de temps? Cette éducation, tellement simplifiée qu'elle semble se réduire à la formation professionnelle et à l'endoctrinement politique, répondra-t-elle à la longue aux espoirs que les dirigeants mettent en elle? Son extension aux couches les plus larges d'un milieu paysan resté retardataire compense-t-elle la diminution de sa qualité? Les années perdues du fait de la Révolution culturelle permettront-elles à ce pays rural, bouleverse mais mobilisé, d'elTectuer, cette fois sans échec, un nouveau bond en avant? L'enseignement, purgé de toute norme « élitiste «, contrôlé par des ouvriers, paysans et soldats déjà familiarisés avec le travail de production et avec l'incantation idéologique, saura-t-il répondre à Sis vocation de créer un homme nouveau, un travailleur cle choc, apte moralement, physiquement et intellectuellement à produire? Il faudra sans doute bien du temps pour pouvoir répondre en connaissance de cause à ces questions, puisque, dans toutes ces directions, la Chine a engagé autant de paris. Entre-temps, les garçons et les filles de Chine se plaindront-ils qu'on leur a volé leur enfance? Ou continueront-ils d'être aussi sûrs de leur vérité, qui deviendra celle des générations suivantes, jusea assurer « le triomphe de la révolution mondiale «?

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« 28 s'instaurent à ]'intérieur de la structure, qui est décisif pour les hommes.

La société soviétique avait déjà rêvéJé ses failles : les Chinoîs y voyaîent naitre cette caste de technocrates qui domine les masses, Jes abaisse en leur refusant toute initiative; une caste qui devîent de plus en plus étrangère aux masses et joue un rôle de nouveaux patrons, Pour Maoj îl fallait au contra.ire donner libre cours à l'imagination des hommes, à leur fierté de produire -non pas en les opposant aux techniciens.

mais en les plaçant sur le même plan, en coordonnant la capacité théorique du cadre et la capacîté pratique de l'ouvrier, sa proverbîale ingéniosité.

Rappelons cette remarque de Che Guevara revenant de Chine: « L'ouvrier chinois peut faire ce que n'importe quel ouvrier au monde peut faire et, en plus.

œ que seul un ouvrier chinois peut faire ».

L'étude de la philosophie, l'étude des œuvres politîques, à l'usine, Je débat théorique et politique Jnînterrompu marquent la fin de la différenciation entre brain-trust et simples travailleurs.

M.-A.

MACCIOCCHI, De la Chine, 1970, p.

144-145.

Il Cette Révolution culturelle prolétarienne chinoise apparait selon plusieurs lignes de force.

L'une est la transfonnation de l'enseignement de manière qu'il efface la séparation entre le travail intellectuel et le travail manuel et qu'il cesse au oontraire de l'institutionnaliser.

La finalité de l'enseignement ne doit pas être de fonner à court terme les gestionnaires dont la société peut avoir besoin} mais de créer un homme nouveau, apte physiquement et moralement, et qui soit à la fois un travailleur et un intellectuel.

Cette transfonnation des méthodes pédagogiques est en cours aujourd'hui en Chine.

Elle va dans le sens d'une liaison étroite avec la pratique concrète de la productÎon et du travail.

Les étudiants cesseront de fonner une fraction sociale particulière et seront dêsormaïs choisis pannî les ouvriers et les paysans déjà familiarisés avec Je travail.

pour suivre un cycle de formation assez court.

Ces innovations ont un caractère expérimental.

Elles reposent essentiellement sur deux idées : la première, que le meîlleur enseignement provîent de la pratique concrète d'un travail et que celle-ci doit primer la connaissance livresque; Ja deuxième, que la promotion des enseignés ne doit pas se faire selon des normes élitistes, tenant compte de la valeur individuelle de leurs seules connaissances, mais plutôt d'après leur niveau politique et idéologique et leur sens du devoir envers la collectivité.

J.

DAUBIER, Histoire de la révolution culturelle prolétarienne en Chine, 1970, p.

33.

Ill Comme l'écrivait un journal de Changhaï en août 1967: « Panni les mille et un moyens de développer la production socialiste, le plus important est de faire vigoureusement la révolution sur les plans politique et idéologique ...

» Les capacités productives des masses seront, pour les artisans de la Révolution culturelle, d'autant plus stimulées que l'égalité règnera entre les citoyens ...

L'idéologie maoïste entend miser, pour accroître la productivité, sur la. »

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