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LA CONFÉDÉRATION ET LA CONSTITUTION AMERICAINE

Publié le 19/01/2012

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L'Amérique avait conquis sa liberté et elle avait établi sa souveraineté sur un territoire étendu; elle n'en avait pas moins à résoudre de graves problèmes. Le premier de ceux-ci était de faire, des treize anciennes colonies, une nation homogène et viable. Les treize nouveaux Etats formaient assurément une confédération plutôt qu'une union, quoiqu'ils eussent pris le nom de « Etats-Unis d'Amérique « (que l'on abrégeait, à l'époque, non pas en U. S. mais en U. States) ; chaque Etat avait conservé son individualité propre. Le sort de la nouvelle nation resta problématique jusqu'à la Guerre Civile, qui le régla définitivement ; si l'adoption intégrale de la Constitution, en 1789, marqua un pas de géant dans la voie de l'unité, à la fin de la guerre (1783), les treize Etats n'étaient liés que par les « Articles de la Confédération, signés deux ans plus tôt, et beaucoup plus ambigus que la Constitution. La seule autorité fédérale était en fait le Congrès, dont la faiblesse reflétait le sentiment général de méfiance à l'égard de tout gouvernement plus puissant que celui d'un Etat pris en particulier, et même à l'égard de n'importe quel gouvernement fort. Comme Tom Paine, les Américains....

pensaient que « le Gouvernement, même sous la

« forme la meilleure, n'est tout au plus qu'un mal néces­ saire ; sous sa forme la plus mauvaise, c'est un mal into­ lérable».

Le Congrès ne pouvait prendre de décision importante qu'avec l'accord de sept des délégations des Etats : la guerre et la paix, les traités avec l'étranger, les contributions imposées aux Etats (seule méthode propre à alimenter le budget de la Nation), l'émission de monnaie et le recours à l'impôt ne pouvaient être décidés qu'en vertu de neuf votes positifs (de sorte que les abstentions avaient sou­ vent un effet de veto); quant à l'amendement de l'un ou l'autre article, il n'était possible qu'à l'unanimité des voix.

L'autorité du Congrè.s ne s'exerçait pas directement sur les individus mais par l'intermédiaire des Etats, et il n'existait pas d'autorité suprême qui pût mettre à la rai­ son un Etat récalcitrant ; étant donné la mauvaise volonté traditionnelle des Américains à· voter des impôts -même au niveau des Etats, où le gouvernement était effective­ ment exercé par le peuple - la puissance fiscale du "Gouvernement de la Confédération était tout à fait insuf­ fisante.

L'opinion publique était unanime à croire qu'il était indispensable de protéger les droits fondamentaux du ci­ toyen en opposant la souveraineté de chaque Etat fédéré aux empiétements du Gouvernement central ; cette tendance se marque dans le fait que les Articles étaient une Cons­ titution écrite et, partant, extrêmement difficile à modifier.

D'autre part, les Etats-Unis sortaient d'une guerre victo­ rieuse, pendant laquelle le Congrès ne s'était pas contenté d'expédier les affaires courantes (assez simples à l'époque, comme dans tous les pays d'Occident), mais avait mis à son crédit un acte important de science politique: l'organi­ sation du développement de l'Ouest.

Le Maryland s'était obstinément refusé à ratifier les Articles aussi longtemps que les droits des différents Etats sur les territoires de l'Ouest n'avaient pas été transférés au Gouvernement fédé­ ral ; celui-ci s'était donc vu finalement investi de l'auto­ rité nécessaire pour organiser le système politique des régions situées au-delà de l'Ohio.

Les Etats qui allaient y être créés seraient donc placés sous l'autorité directe de la Nation, ce qui devait avoir une influence considérable. »

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