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La croisade de Barbarie

Publié le 05/09/2013

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Les trêves franco-anglaises conclues en 1389 permettent la mise sur pied de l'expédi¬tion. Celle-ci tombe à pic, offrant à Charles VI la possi¬bilité de remédier au dé¬soeuvrement qui entraîne les soldats sans solde et les bandes de mercenaires bre¬tons, gascons ou gallois à piller et à commettre les pires exactions. L'expédition contre les infidèles devrait permettre de se débarrasser de ces vandales à bon comp¬te et, qui plus est, pour la bonne cause.

Dès les premiers jours du printemps 1390, le duc Louis de Bourbon, oncle de Char¬les VI, se voit confier l'orga¬nisation de l'expédition. Les négociations avec les Génois achoppent sur son finance¬ment. Si les Italiens accep¬tent de solder les troupes, ils refusent d'assurer les charges d'intendance, en

« particulier de payer le blé et le vin, dont ils devinent qu'il coulera à flots .

Malgré tout, et après d'interminables tractations, on finit par trou­ ver un accord .

Louis de Bourbon peut fixer rendez­ vous aux croisés le 1 ••juillet à Marseille .

Le jour dit , une troupe bigar­ rée envahit les rues de la cité phocéenne .

Des cheva­ liers en armes, accompagnés de leurs écuyers, côtoient la piétaille mais aussi de nom ­ breux soudards en quête d'argent facile .

A la vue de ces soldats de toutes condi­ tions, dont la plupart peu­ vent être redoutables, les Génois exigent de désigner eux-mêmes ceux qu'ils pren- LA CROISADE DE NICOPOLIS Au printemps 1396 , le duc de Bourgogne Philippe le Hardi se joint à l'expédition contre Bajazet menée par Sigismond, roi de Hongrie et futur empereur , afin de protéger les confins balkaniques de la Chrétienté .

Il nomme son fils, le duc de Nevers, le futur Jean sans Peur, alors âgé de vingt-cinq ans , à la tête de cette croisade qui compte de grands noms du royaume, tels le comte d'Eu, connétable de France, le sire de Bar et le comte de la Marche, tous deux cousins de Charles VI.

Le 22 septembre 1396, les croisés rencontrent les Ottomans à Nicopolis, ville du nord de la Bulgarie, sur le Danube.

Malgré les exploits héroïques du comte de Nevers, l'échec militaire est terrible.

Bajazet triomphe des rois chrétiens, et ce sera finalement !'Asiatique Tamerlan (Timur le Boiteux), déjà vainqueur de l'empire mongol, qui écrasera les armées ottomanes à la bataille d'Ankara, le 20 juillet 1402 .

dront à leur bord .

Leur choix se porte sur mille cinq cents vaillants chevaliers que les galées italiennes conduisent devant Gênes .

Les croisés ne peuvent vaincre les infidèles Après une escale de quelques jours , l' expédition appareille enfin pour la Tunisie .

Dès qu'ils ont débarqué au cap d 'Afrique, les hommes du duc de Bourbon constatent avec amertume que la tâche va être bien plus ardue que prévu .

La cité de Mahdia, repaire des infidèles, est perchée au som­ met d'un promontoire et cein- te de fortes murailles jalon­ nées de hautes tours de guet équipées de bombardes .

Le port , creusé à même le roc, paraît imprenable .

Dépités, les croisés établissent leur camp sur un rivage sableux à quelques lieues de Mahdia , .: contre laquelle ils lancent de ! vaines escarmouches.

Lors ~ d'un assaut mal préparé, la tour de bois des attaquants j est la cible de pierres enro­ bées de poix et de poudre lancées par les assiégés et finit en flammes.

Au découragement succède bientôt la discorde .

Il y a d'abord la dispute religieuse qui oppose les Clémentistes , fidèles au pape avignonnais Clément VII, et les Urbanistes, partisans du Romain Urbain VI.

Par ailleurs , des rumeurs des plus malveillantes circu­ lent au sujet de Louis de Bourbon .

En quête de gloire personnelle , l' oncle de Char­ les VI s 'est mué en un véri­ table autocrate et s'est attiré l'hostilité des chevaliers dont il exige, avant chaque entre­ tien ou rencontre, une dégra­ dante révérence.

Pour couron­ ner le tout, le soleil de l'été africain, qui assoiffe les hom- ~E DITI ONS l:llm ATLAS mes et anéantit les plus fa­ rouches volontés, se révèle le pire ennemi des croisés.

Au bout de neuf semaines, n 'ayant plus aucun espoir de déloger les Barbaresques, les Génois se décident à négo­ cier le départ des croisés contre espèces sonnantes et trébuchantes .

C'est sans gloi­ re que le duc de Bourbon rentre en France à l'automne 1390, laissant ses rêves de grandeur militaire échoués sur les rivages de Barbarie .. »

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