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La disgrâce du père Caussin

Publié le 26/08/2013

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Le cardinal soupçonne Louise de La Fayette de détourner le roi de sa politique d'alliance avec des pays protestants dans une guerre contre l'Espagne et l'Autriche, défenseurs du catholicisme Il n'apprécie pas davantage ses tentatives pour rapprocher Louis XIII et la reine Anne d'Autriche, qui lui est notoirement hostile. Louise-Angélique aurait maintenant un nouvel allié, le père Caus-sin, qui se trouve au centre d'une conjuration ayant pour objet d'abattre Richelieu et réunissant mademoiselle de Hautefort, toute dévouée à la reine, Gaston d'Orléans, le

En 1636, Richelieu se rend à l'Hôtel de Ville de Paris à

travers la foule rendue menaçante par l'approche

des armées espagnoles. Le père Caussin reprochera

au cardinal sa politique

belliqueuse.

« ment lui semble venu d'abat­ tre ses cartes : le 8 décembre 1637, il demande audience à Sa Majesté .

Le jésuite déplore avec véhé­ mence l'alliance de la France avec la Suède et la Hollande protestantes, les milliers d'égli­ ses allemandes ruinées par les Suédois.

Il accuse le roi de vouloir faire venir le Turc dans la Chrétienté, d'être responsa­ ble de la misère du peuple, lourdement imposé et accablé par le logement des gens de guerre.

Mais il précise bien que seul le cardinal est haï par le peuple ...

Il remet enfin au roi une lettre de la reine mère, Marie de Médicis, dont l'exil à Bruxelles est un sujet de déso­ lation pour Louis XIII.

Après quoi Sa Majesté et son confes­ seur se rendent à la chapelle .

Lors de la confession, le père Caussin reprend tous les thè­ mes précédemment abordés et conclut qu'il est temps pour le roi de se réconcilier avec sa mère.

Richelieu contre ..

attaque et gagne Louis XIII quitte la chape lle «sombre et rêveur ».

Le len­ demain , il fait mander le père Caussin, se dit convaincu de changer cette politique funes­ te, ces guerres qui provoquent la misère du peuple et sèment la discorde dans la famille royale ; mais il n'ose l'annon­ cer lui-même à son ministre et effacer d'un seul coup tant d'années de collaboration .

«Si vous voulez lui proposer la chose en ma présence, j'ap­ puierai tout ce que vous direz et j'espère que cela profitera », propose-t-il au jésuite .

Ce n'est pas exactement ce que celui-ci espérait, mais il se ré­ sout à s'entretenir avec le car­ dinal.

L'entrevue a lieu le len­ demain à Rueil.

Et tandis qu'il plaide pour le retour à la paix devant un Richelieu glacial, il ne se doute pas que son inter­ locuteur est déjà parfaitement renseigné sur sa démarche.

Passant à la contre-attaque lors d'un tête-à-tête avec le roi, le cardinal de Richelieu réfute point par point les arguments du jésuite, recourt à tous les arguments théologiques et politiques possibles .

li insiste sur le fait que la guerre contre la Maison des Habsbourg est juste et prévient que le retour de Marie de Médicis ne pour- fi!mEDITI ONS lllim ATLAS ATTRITION OU CONTRITION? Une controverse théologique intéresse vivement Louis XIII et fait intervenir le cardinal de Richelieu comme le jésuite Caussin : à quelles conditions le pécheur peut­ il recevoir d 'une manière valide le sacrement de pénitence ? Pour Richelieu, I' « attrition », c'est-à -dire un repentir vrai et sérieux, fondé sur des motifs de caractère moral, comme la crainte de Dieu et de son châtiment, suffit.

C'est d'ailleurs la « ligne » de l'Église depuis le concile de Trente, dont le catéchisme précise que la rémission des pêchés peut être obtenue par la confession et l'absolution donnée par le prêtre .

Pour le père Caussin , seule la « contrition », repentir parfait fondé sur l'amour de Dieu et l'horreur du péché, est valable.

Le cardinal, auteur du Traité de la perfection du chrétien, et le jésuite, qui a écrit La Cour sainte, sont ainsi en rivalité tant au plan politique que théologique .

rait qu'entraîner la recrudes­ cence des intrigues .

Sa Majes­ té ne peut qu'en convenir ...

Le cardinal a gagné : il est de nou ­ veau le premier dans le cœur de son souverain .

De retour à Saint-Germain-en­ Laye, Louis XIII assure le père Caussin que le ministre ne lui tient pas rigueur de ses pro­ pos et qu'il peut même rester son confesseur , à condition cependant qu'il se rallie à la politique officielle .

Le jésuite demeure inébranlable : «Je ne le pourrais, Sire, sans charger votre conscience et la mienne .

» Le lendemain, tous ses pa­ piers sont saisis, et il est exilé à Quimper par lettre de cachet.. »

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