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La France de 1919 à 1932 (Histoire)

Publié le 11/04/2011

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   I - Le Bloc national (1919-1924)    A. L'avènement du « Bloc national «. — a) La ratification du traité de Versailles fut acquise, après un très long débat à la Chambre, le 2 octobre 1919. Clemenceau, qui considérait le traité comme un compromis entre ses propres idées et la nécessité de tenir compte des résistances alliées, sut faire admettre sa position contre ceux qui, à gauche, jugeaient le traité trop dur (en particulier les socialistes) et ceux qui, à droite, lui reprochaient de ne pas être assez rigoureux et de ne pas assurer à la France une véritable sécurité (Maurice Barrés, Louis Marin). Le traité fut donc ratifié par 372 voix contre 53 (presque toutes socialistes) et 74 abstentions.    b) Les élections de novembre 1919 : la campagne électorale qui s'ouvre à l'automne 1919 se fait autour des thèmes suivants :    — Ralliement autour d'un homme, Georges Clemenceau, le « Tigre «, le « Père la victoire «, dont la popularité est énorme, même auprès des hommes de droite (l'un des dirigeants de l'Action Française, Léon Daudet, lui consacrera un livre). Avec lui, c'est toute une tradition jacobine et autoritaire du radicalisme qui triomphe.

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« b) Les partis : ceux qui constituent la majorité de « Bloc national » sont loin de former un ensemble cohérent.

On ytrouve à côté d'anciens socialistes indépendants comme Millerand et Briand, des « modérés » comme Poincaré etTardieu, des hommes de la droite « nationale » tel Louis Marin, d'autres qui refusent « le jeu parlementaire àl'ancienne mode », ce qui est le cas de Barrés, l'un des fondateurs du Bloc national.

Certains, liés à l'Union desIntérêts économiques, défendent les intérêts de la grande industrie tandis que d'autres s'attachent à la défense dela paysannerie ou de la petite entreprise.

Divergence d'intérêts donc, mais aussi divergences idéologiques.

Comme lefait remarquer André Tardieu, l'une des principales contradictions des hommes du Bloc national vient du fait « qu'unebonne moitié d'entre eux vient de la tradition catholique et l'autre moitié de la tradition voltairienne ». A gauche, le fait le plus important pendant cette période est la naissance du parti communiste.

La révolutionbolchevique avait été accueillie avec enthousiasme par les socialistes français, mais beaucoup jugeaientdangereuses les méthodes de Lénine.

Jusqu'en 1920, en effet, les Bolcheviks pensaient que la révolutionprolétarienne n'avait de sens que si elle s'élargissait rapidement aux dimensions du monde.

Pratiquant une «stratégie à court terme », la « révolution mondiale » paraissant imminente, ils entendaient constituer en France,comme partout, un noyau étroit mais solide, de partisans gagnés aux idées de la IIIe Internationale.

Aussi pressent-ils le Comité de la IIIe Internationale — fondé en 1919 par des socialistes partisans de l'adhésion de la S.F.I.O.

à lanouvelle internationale bolchevique — de se transformer officiellement en parti communiste.

Or la structure dusocialisme français ne semble pas mûre pour cette évolution.

Trois courants se partagent alors la pensée socialiste.Un courant syndicaliste révolutionnaire, antiparlementaire, partisan des solutions violentes et d'une société sansclasses, mais soucieux d'autre part de ne pas s'inféoder à une organisation politique trop envahissante.

Un courantjaurésien, également favorable dans ses fins à une révolution sociale et à une société sans classes, mais réformistedans ses méthodes et partisan d'une conquête parlementaire du pouvoir.

Enfin un courant bolcheviste, animé par leComité de la IIIe Internationale et finalement appuyé par la délégation envoyée en Russie par la S.F.I.O.

et dirigéepar Marcel Cachin, directeur de l'Humanité, et L.O.

Frossard, secrétaire général du parti.

Ceux-ci, assez réticents audépart, semblent avoir été convertis à l'adhésion par le climat d'élan révolutionnaire qui régnait à Moscou.

Lorsques'ouvre le Congrès de Tours, en décembre 1920, il s'agit de voter ou de refuser l'adhésion à la IIIe Internationale,Lénine ayant fait poser « 21 conditions » très strictes : dictature du prolétariat, exclusion des réformistes,agitation, propagande illégale et surtout soutien « sans réserve à toutes les républiques soviétiques dans leursluttes contre la contre-révolution » (condition n° 14).

Les « réformistes » (Léon Blum, Paul Faure, Marcel Sembat),se déclarent hostiles à l'adhésion.

Ils estiment que la France n'est pas mûre pour une révolution sociale et qu'il estdès lors inutile de briser l'unité du mouvement socialiste pour fonder un parti de combat.

Les partisans de l'adhésionpensent pour leur part que si la situation n'est pas révolutionnaire en France, et ils en conviennent, elle l'est parcontre dans de nombreux pays, et qu'il ne faut pas désamorcer, par une attitude réformiste, les possibilités derévolution mondiale.

Finalement, l'adhésion est votée le 29 décembre par 3 208 mandats contre 1 022.

Lesminoritaires, refusant non sans déchirement de se soumettre, décidèrent le maintien de la S.F.I.O., les majoritairesse constituant en S.F.I.C.

(Section Française de l'Internationale Communiste).

Les communistes conservèrentl'Humanité, les socialistes s'exprimant de leur côté dans Le Populaire et, en juin 1922, la scission gagna la C.G.T.,avec la création d'un C.G.T.U.

(unitaire) de tendance communiste.

Débordée sur sa gauche et très affaiblie audépart, la S.F.I.O.

ne devait pas tarder à reprendre souffle, en récupérant une partie de ses militants passés à laS.F.I.C.

et surtout en mordant sur les classes moyennes et les milieux ruraux, c'est-à-dire sur la clientèle du partiradical. C.

La politique du Bloc national.

— a) Politique extérieure (voir le chapitre sur les relations internationales). b) Politique sociale : on assiste en 1919-1920 à un progrès très rapide du syndicalisme auprès des masses ouvrières,les salaires ne s'adaptant pas assez vite à la hausse des prix.

Les effectifs de la C.G.T., qui ont triplé depuis 1918,atteignent 2,5 millions d'adhérents en 1920.

En même temps se développe un puissant mouvement de revendicationset d'agitation sociale dont les principaux épisodes sont la journée du 1er mai 1919, celle du 1er mai 1920 (2 morts etde très nombreux blessés) et la formidable vague de grèves du printemps 1920 qui culmine avec la grève généraledes cheminots (1 832 grèves en 1920 intéressant plus de 1 300 000 ouvriers).

Le gouvernement Millerand intervientavec la plus grande énergie, utilisant pour faire marcher les trains les non-grévistes et les « volontaires », envoyantpolice et armée contre les grévistes, faisant arrêter meneurs syndicalistes et dirigeants d'extrême-gauche(notamment les secrétaires du Comité de la IIIe Internationale).

Des poursuites judiciaires sont intentées contre laC.G.T.

(un moment dissoute) et contre les dirigeants de la Fédération des cheminots (sous prétexte de « complotcontre la sûreté intérieure de l'État »).

Après la reprise du travail, fin mai, 18 000 cheminots seront révoqués.

C'estune très dure défaite pour la classe ouvrière.

La scission du mouvement socialiste, celle du syndicalisme, nepourront que l'affaiblir davantage en face d'un gouvernement qui va d'autre part bénéficier de la reprise économique. c) Un certain nombre de mesures furent adoptées pour satisfaire l'aile conservatrice du Bloc national : retour descongrégations religieuses, rétablissement des relations diplomatiques avec le Saint-Siège, statut concordataire pourle clergé et les écoles d'Alsace-Lorraine, etc. d) Politique financière : les dépenses de la reconstruction, l'indemnisation des victimes de la guerre (120 milliards paran qui, on l'espère, seront payés par l'Allemagne) ont pour effet d'accroître rapidement le déficit du budget.

Oncherche à combler celui-ci, en attendant le paiement des réparations, par Y inflation et l'émission de bons du Trésorà court terme.

Il en résulte une hausse des prix intérieurs et la dépréciation du franc sur le marché des changes.Les gouvernements successifs tentent vainement de redresser la situation par l'emprunt et la stabilisation de lacirculation monétaire, mais toutes les mesures adoptées dans ce sens échouent.

La crise monétaire atteint son. »

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