La France et l'Afrique: partenariat ou néocolonialisme?

Chronologie de "sommets,.

francophones ou France-Afrique

1986 13-15 novembre - Le 13° sommet franco-africain à Lomé (Togo)

est surtout consacré au conflit tchadien ...

1987 10-12 décembre - L'accroissement de la dette, la baisse de la

valeur des matières premières et le conflit tchado-lybien sont au

centre des débats du 14° sommet réuni à Antibes. Paris rejette

la transformation des prêts et dons souhaitée par un sommet

de l'OUA.

1988 Le 15° sommet est réuni à Casablanca (Maroc).

1989 24-26 mai - Le 3° sommet francophone rassemble à Dakar les

représentants de 45 États utilisant le français.

Le 24, François Mitterrand annonce que Paris va renoncer sans

conditions aux 16 mill iards de francs de dette publique dus par

35 États africains.

1990 19-21 juin - Lors du 16° sommet franco-africain, réuni à La

Baule, François Mitterrand annonce de nouvelles remises de

dettes, mais lie l'octroi de nouvelles aides aux efforts de démocratisation.

1991 19-21 novembre - 4° sommet francophone à Paris - le processus

de démocratisation en cours, en particulier en Afrique, est

encouragé, mais F. Mitterrand concède aux pays du Sud le droit

d'en fixer «les modalités et le rythme«.

1992 5-7 octobre - le 17° sommet franco-africain se déroule à Libreville

(Gabon).

1994 8-9 novembre - Inaugurant le 18° sommet à Biarritz, le dernier

auquel il participe, F. Mitterrand souhaite que «ceux qui auront

la charge des affaires du pays« après lui préservent la force du

couple franco-africain. Les débats portent sur l'idée de création

d'une force interafricaine de prévention des conflits.

1996 5-6 décembre - Lors du 19° sommet à Ouagadougou (Burkina

Faso), J. Chirac insiste sur la nécessité pour l'Afrique de poursuivre

son chemin vers la démocratie, donne des garanties sur

la continuité des relations monétaires franco-africaines après

l'introduction de l'euro, et obtient le consensus sur l'idée d'une

conférence internationale sur la situation de la région des

Grands Lacs.

À cette politique de coopération, il y a de nombreuses raisons [ ... ]

Ce sont d'abord, reconnaissons-le, des raisons historiques. En fin de

compte, la politique de coopération est la suite de la politique d'expansion

de l'Europe au x1x0 siècle, qui s'est marquée par la création ou l'expansion

de vastes empires coloniaux, ou par la présence, l'influence économique

et politique de l'Europe dans d'immenses contrées. [ .. . ]

La coopération a également des raisons économiques. Les pays

industriels souhaitent pouvoir développer leurs ventes dans les pays non

industriels, et l'expérience prouve de plus en plus que, pour pouvoir

maintenir ou développer ses ventes, il faut fournir des moyens d'achat aux

pays preneurs, soit en leur achetant, soit en leur prêtant, soit même en leur

donnant. [ ... ]

La coopération a également des raisons politiques. C'est évident. Et

c'est faire preuve d'aveuglement ou d'une excessive pudeur que de nier

que présentement, dans le monde, les pays en voie de développement

sont pour beaucoup un champ de rivalités entre les pays industriels,

particulièrement entre les pays du monde communiste et les pays du

monde libre, et plus précisément encore entre les États-Unis et l'Union

soviétique. [ ... ]

Il y a enfin et surtout à la coopération[ ... ] des raisons morales et humaines

valables pour tous [ ... ]. Et je dirai qu'ici l'éthique rejoint la politique au

sens le plus élevé du terme. En effet, plus que la coupure dont on parle si

fréquemment entre le monde communiste et le monde libre qui est en train

de se modifier, ne serait-ce que par l'éclatement du monde communiste, la

coupure entre les pays riches et les pays pauvres, entre les pays industriels

et les pays où le développement industriel n'a pas lieu, devient le fait

majeur du xxe siècle.