Devoir de Philosophie

" La Gaule?

Publié le 23/10/2012

Extrait du document

" La Gaule? Un chaos ", écrit l'historien Michelet. Vers 52 avant J.-C., à la veille de la conquête romaine, la Gaule n'est certes pas une nation, au sens moderne du terme. Elle ne forme pas un ensemble politique cohérent. C'est environ quatre-vingt peuplades indépendantes, elles-mêmes divisées en tribus et en clans minés par des conflits perpétuels. Cette poussière de peuples a cependant un point commun. Elle est l'héritière des invasions celtes des Ve-IIIe siècles avant J.-C. Violente, explosive, cette conquête venue du centre de l'Europe s'est introduite par vagues successives dans l'hexagone, en recouvrant peu à peu notre territoire. Nos " ancêtres les Gaulois" sont donc des Celtes, descendants de guerriers intrépides, de cavaliers passionnés, mais aussi d'artisans habiles, porteurs d'une religion et d'une culture originales. Qui sont les Celtes ? Des Indo-Européens dont le trait d'ensemble est qu'ils parlent des langues apparentées entre elles. En quelques siècles, les Celtes se sont mélangés aux populations autochtones conquises, ont imposé leur langue, leurs coutumes et leur façon de vivre, tout en occupant un immense territoire. Au temps de Vercingétorix, on évalue la population à un nombre considérable : dix millions de personnes. Dans ses Commentaires, César nomme la Gaule Gallia comata, ou " Gaule chevelue " en raison de l'étendue de ses forêts. Il distingue trois zones. Au centre, ce qu'il appelle la Gaule Celtique (de la Garonne à la Seine), le c?ur du pays qu'il s'apprête à coloniser. Au sud-ouest, l'Aquitaine (des Pyrénées à la Garonne). Au nord, la Gaule Belgique (de la Seine au Rhin). Reste la " Provincia" (Provence), ou Narbonnaise qui, dès 121 avant J.-C., est devenue possession romaine. Quel lien réunit les Vénètes, les Redons, les Bituriges, les Eduens, les Volques, Carnutes, Allobroges, Lémovices, Pictons, Cadurques, Bellovaques, Arvernes etc.. ? L'esprit de division et l'individualisme. Ce sont tous des Gaulois, mais déchirés par des guerres endémiques. Des Barbares, disent les chroniqueurs de l'Antiquité qui tracent également leur portrait physique. Ils " ont un corps grand, la peau humide et blan...

« boivent, la boisson circule à travers elle, comme à travers un filtre ”. Certes, les Gaulois n’ont pas le raffinement et les bonnes manières des Romains.

Guerriers toujours prêts à sauter sur un cheval pour courir l’aventure, ils vivent simplement.

Une botte de paille fait l’affaire pour s’asseoir autour de la table où l’on dévore à belles dents quelque cuissot de sanglier et où l’on s’enivre copieusement à la bière, “ jus fétide d’orge pourri ” selon les propos de Denys.

Le jugement sévère des historiens romains sur les Gaulois est forcément partial.

Mais ils rapportent sur leur personnalité et leur tempérament de précieuses informations.

De caractère, le Gaulois est rebelle à toute discipline.

C’est un vantard, prompt à la rixe, un belliqueux jalousant ses voisins et toujours prêt à l’agresser.

En tant que guerrier, on reconnaît sa bravoure et son mépris de la mort (certaines tribus ne vont-elles pas dépouillées de tout vêtement au combat ?).

Mais on rapporte également avec épouvante sa cruauté et sa sauvagerie (ne coupe-t-il pas les têtes de ses ennemis pour les suspendre en trophées au cou de son cheval ou à l’entrée de sa maison ?).

Comme citoyen, c’est un individualiste forcené, un mercenaire qui ne reconnaît que l’autorité du plus offrant ; qui veut un courage aveugle et du sang à bon marché, achète un Gaulois.

Quant à ses pratiques religieuses, ce sont celles d’un barbare adorateur de divinités mystérieuses auxquelles on sacrifie des humains (prisonniers enfermés dans des mannequins d’osier et brûlés vifs, ou pendus aux arbres). Sanguinaires, incultes, primitifs les Gaulois ? La charge des auteurs anciens est d’autant plus grossière qu’il fallait justifier de la conquête romaine et d’une colonisation qui allait faire profiter de leur brillante civilisation les peuples gaulois.

Sans doute moins raffinée, une culture vivante, riche et variée existe cependant bien sur le sol de Gaule, au temps de Vercingétorix .

Avec eux, les Celtes ont apporté leur talent de charron (invention du tonneau), de charpentier de navire, de potier, de sellier, leur don du commerce, leur savoir-faire d’agriculteur.

Les campagnes que César traverse lors de la guerre des Gaules sont peuplées de paysans experts, en avance sûrement sur les Romains.

La réputation des forgerons et des étameurs dépasse largement les limites de la Gaule. Épées, poignards, lances, sont d’une résistance remarquable.

Si fiers à juste titre de leur production, les forgerons n’hésitent d’ailleurs pas à frapper leur marque, sous forme d’un poinçon, au sommet de la lame.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles