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La guerre des Falkland

Publié le 24/08/2013

Extrait du document

En 1592, le navigateur anglais John David signale de nouveau l'archipel, mais sans plus y débarquer que Magellan. C'est en 1690 que le capitaine anglais John Strong accoste enfin l'archipel et l'explore. Londres déclare aussitôt sa souveraineté sur les îles qu'elle baptise « Falkland «.

L'archipel reste inhabité jusqu'en 1764, date à laquelle des pêcheurs français originaires de Saint-Malo s'installent sur l'île orientale - d'où le nom français d'iles « Malouines «. Peu après, en 1765, des Britanniques s'implantent sur l'île occidentale. En 1766, les pêcheurs français sont chassés par les Espagnols, présents dans la majeure partie du continent sud-américain. En 1774, les Anglais abandonnent à leur tour leur territoire aux Espagnols qui contrôlent l'archipel jusqu'en 1811. Confrontée à l'agitation indépendantiste qui secoue alors l'Amérique latine, l'Espagne déserte les Malvinas.

« La destruction du navire porte­ conteneurs britannique Atlantic Conveyor , conçu pour embarquer des hélicoptères et des avions à décollage vertical, prive les Britanniques de moyens d'aéroportage .

Ceux-ci sont alors contraints de poursuivre leur avancée par voie terrestre .

Dans le même temps , d'autres forces sont acheminée s par mer.

• Le 8 juin, l'attaque aérienne de deux navires britanniques fait encore plus de 50 morts .

• À cette date, l'ensemble des forces britanniques se prépare pour la bataille finale .

Ils sont prés de 5 000 hommes à faire face aux 10 000 Argentins qui occupent des positions fortifiées autour de Stanley .

Au terme de trois jours de violents combats -du 11 au 13 juin -, les Britaanlqu~s encerclent Port Stanley .

• Le 14 juin, le général argentin Mario Menendez rend les armes.

Ainsi s'achève un des conflits les plus courts, mais aussi les plus intenses , de l'époque contemporaine.

La guerre des Falkland a causé la mort de29l BritaaalqftS et de 712 Argentins parmi lesquels, depart et d 'autres , de nombreux marins .

• Le 20 juin, la majorité des p risonniers de guerre argentins est rapatriée.

Deux jours plus tard, le gros des forces britanniques prend le chemin du retour .

À la suite du conflit.

la présen ce militaire du Royaume-Uni se renforce dans l'archipel.

ce qui entraîne le doublement de la population locale .

• Lorsque la junte militaire a rgent ine envah it les Falkland, elle compte sur le soutien des États d'Amérique du Sud ainsi que sur la neutralité des États-Unis , en vertu de l'un des principes de la doctrine Monroe : « l 'Amérique aux Américains».

• De son côté , le Royaume-Uni s'emplo i e activement dés les premiers jours, à obtenir le soutien de la communauté internationale et la condamnation par celle-ci de l 'agresseur argentin.

Dès le 3 avril , le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 502 qui exige le retrait des forces militaires de l'archipel et invite les parties à rechercher une solution négociée .

• Les États-Unis appuient le Royaume-Uni , mais ils ne le déclareront officiellement que tardivement le 30 avril.

Washington est profondément gêné par cette affaire .

Dans le contexte de la guerre froide , la junte argentine constitue un de leurs plus solides alliés dans la lutte contre le communisme en Amérique latine .

D'un autre côté, les États -Unis sont aussi profondément liés au Royaume­ Uni, leur principal allié en Europe .

• t:admin istration de Ron.rld RHpa est divisée .

Au cours du mois d 'avril , le secrétaire d'État Alexander Haig multiplie les allers-retours entre Londres et Buenos Aires , avec l'espo ir de trouver un terrain d 'entente et d'éviter un conflit entre deux alliés de Washington .

• Enfin, sous la forte press ion du Royaume-Uni , auquel ils fournissent une aide matérielle considérable depuis le début des hostilités , les États-Unis expriment clairement leur position , suspendant officiellement leur aide économique et militaire à l'Argentine .

Cette décision soulève de vives protestations de la part de nombreu x -------------; pays d 'Amérique latine qui ont pris le LE BILAN DU CONFLIT Alp6e • Nomllre de 1*15 : 712 • Avioas d6lndts : environ 100 (Dagger, Mirage IllE.

A 4 Sea Hawk.

Pucara) • Navires délruils : sous-marin Santo Fé croiseur Generai-Belgrano , transporteurts Bohio Buen Suceso et /slo de los Estados, chalutier Narval • Caat : 850 millions de dollars ..,.

•••• 1111 • Nomllre de 1*15 : 293 • Mronefs délruits : 18 avions (Harrier, Sea Harrier) et 23 hélicoptères (Sea King.

Wessex.

Chinook, Gazelle) • Navires délruits : lance-missiles Sheffield, frégates Ardent et Ante/ope , destroyer Coventry.

porte-conteneurs Atlantic Comeyor, navires de débarquement Sir Go/ahad et Sir Tristram .

• Caat : 1 400 millions de dollars parti de l'Argentine dont ils approuvent les revendications territoriales .

• Londres trouve également l'appui de ses partenaires européens .

Dès le 10 avril , la Communauté européenne décrète un embargo sur les importations argentines et sur les ventes d'armes à la junte de Buenos Aires.

Aprés le conflit.

une polémique naîtra au sujet de la fourn iture par la France de missiles Exocet à l'Argentine et de la présence sur place de techniciens militaires français chargés de leur mise en service.

Ce sont des missiles Exocet français qui ont coulé notamment le Sheffield .

LES SUITES DU CONFLIT LA CHUH DE lA DICTATIIIE AIGENTINE • t:option militaire choisie par la junte pour tenter de redorer son blason est un désastre.

Le premier échec consiste à avoir sous-estimé la capacité de riposte britannique.

En outre , l'Issue du conflit n 'est pas glorieuse : les forces argentines se sont fait battre par des troupes inférieures en nombre agissant à des m illiers de kilomètres de leurs bases .

Enfin , le bilan humain et matériel du conflit est lourd .

• La défaite discréd ite la junte .

Le 16 juin, deux jours a prés la reddition du général Menendez , le général Galtieri présente sa démission.

Les officiers supérieurs les plus compromis l'imiteront au cours des semaines suivantes .

Le 22 juin, la junte nomme à sa tête le général Reynaldo Bignone.

·Le conflit n'a fait qu'accro ître la crise économique, notamment en raison de l'embargo imposé par la Communauté européenne .

L'inflation n'a cessé d 'augmenter et la dette extérieure s'est encore alourdie .

Les milieux d'affaires , qui avaient pourtant appuyé le putsch de 1976 , estiment que le régime m ilitaire n'est plus à même de redres ser la situation économique .

• La situation sociale devient explosive .

Le 6 décembre, une grève générale paralyse le pays .

Dix jours plus tard, l'ensemble des forces politiques argentines, soutenues par les syndicats et les associations de défen s e des droits de l'homme, organise une manifestation qui rassemble plus de 150 000 personnes dans le centre de Buenos Aires, en dépit des menaces de répression policière .

Les manifestants n 'ont qu'une revendication :le retour à la démocratie .

Parallèlement les «folles» t/e/ap/ac~ d~Mai continuent de réclamer des nouvelles de leurs enfants disparus sous la dictature .

• Face à cette vague de contestations, les mesures dilatoires de la junte, notamment la proposition d'instaurer une « démocratie limitée », font long feu.

t:isolement croissant du régime contraint le général Bignone à annoncer des élections générales et à accept er la transmission du pouvoir aux autorités élues .

• Le 30 octobre 1983,1es Argentins se rendent aux urnes .

Raul Alfons/a, leader de l'Union civique radicale, est élu avec 52 % des suffrages , devant son principal adversaire, le péroniste ltalo Luder .

Le 16 décembre , le nouveau Parlement abroge le décret par lequel les membres de la junte s'étaient eux­ mêmes amnist iés des crimes commis sous le régime militaire.

En 1984 , les généraux Videla , Galtieri et Bignone , notamment , seront arrêtés .

L'ENVOL DE MAIGAin THATCHEI • Les risques élevés et le coût important de l'opérat ion britannique de libération des nes Falkland amènent à s'Interroger sur les raison s pour lesquelles Londres a choisi la solution militaire plutôt que l'option diplomatique .

Certes , l'honneur national était en jeu et la mar ine royale a trouv é dans l"lntervention une excellente occasion d 'effectuer une démonstration de force .

Mais on aurait attendu d'un pays membre du Conseil de sécurité de l'ONU qu'Il recoure à la médiation internationale.

• En 1982, Margaret Thatcher , au pouvoir depuis les élections de 1979 , est confrontée à un mécontentement social croissant Sa politique économique qui privilégie les petits propriétaires de la classe moyenne mécontente les classes les plus défavorisées .

En réduisant les dépenses publiques -notamment dans les domaines de la santé et de l'assurance-chômage -et en privat isant les entreprises pub liques -ce qui entra îne de nombreuses suppressions d 'emplois -, le gouvernement applique un libéralisme économique qui précarise une partie croissante de la population .

Aussi la cote de popularité de Margaret Thatcher diminue-t-elle considérablement lors des premières années de son mandat • Lorsque l'Argentine envahit les iles Falkland, le Premier ministre y voit l 'occasion de mobiliser la population derrière le gouvernement t:effort de guerre spectaculaire que celui-ci consent atteint un double objectif : la victoire britannique contre l'Argentine est totale et la popularité de MIIIJIII'fll '1JHitcMr remonte en flèche .

La victoire des conservateurs aux élections générales du 9 juin 1983 permettra à la « dame de fer » d 'effectuer un deuxième mandat EN AIIGLETEIIE.

DES CONTIOVEISES • À peine terminée, la guerre des Falkland devient un sujet de polémique au Royaume-Uni.

Certes, la commission d'enquête chargée d'analyser les circonstances du conflit décharge Margaret Thatcher de toute responsabilité dans le déclenchement de la guerre .

Mais la destruction du croiseur argentin General Belgrano est l'objet de discussions .

• Certains accusent le gouvernement d 'avoir délibérément fait couler le navire, pourtant hors de la zone d'exclusion militaire, afin de rendre impossible toute négociation avec les Argentins .

Un plan de paix soutenu par Washington , mais qui ne convenait pas à Londres , était précisément sur le point d'aboutir à ce moment -là.

• D 'autre part.

la presse britannique reproche au gouvernement d'avoir filtré les informations données à la presse, rendant les relations entre les autorités et les journalistes de plus en plus tendues au fil du conflit.

Une enquête montre que le gouvernement a privilégié les bonnes nouvelles et tenté d'occulter les mauvaises ou d'en retarder la diffusion .

Plus grave, les autorités sont accusées de désinformation .

Le gouvernement se défend en affirmant que la publication de certaines informat ions aurait pu mettre en péril la vie des soldats et avoir de graves conséquences sur l'issue des combats .

LA DIPLOMAnE ANGLO-AIGENTINE : • De nombreux soldats argentins sont enterrés dans les nes Falkland .

Leurs familles se déplacent pour se recueillir sur leur IIIIIIH .

Quelques années aprés le conflit.

le gouverneur britannique de l'archipel a proposé à l 'Argentine de rapatrier les corps de ses soldats.

Buenos Aires a refusé l'offre, arguant que les corps reposaient déjà sur le sol argentin .

t:Argentine continue en effet de considérer les Falkland comme faisant partie de son territoire .

• En février 1990 , Londres et Buenos Aires rétablissent leurs relations diplomatiques .

• En octobre 1998,le prés ident argentin C.rlos • En mars 1999, le prlac~ CiHiriH effectue une visite à Buenos Aires , au cours de laquelle il rencontre des officiers argentins .

En juillet de la même année , les deux pays signent un accord en vue de réduire les tensions dans la région.

t:accord prévoit notamment l'érection dans l'archipel d 'un monument aux victimes argentines du conflit De son côté , l'Argentine s'engage à ne plus désigne r les nes Falkland de leur nom espagnol lors des rencontres internationales .

• Les deux pays ont entrepris de déminer les iles -sur les quelque 26 000 mln~s posées durant les opérations , seules 1 400 ont été détruites .

• En août 2001 , Tony Blair est le premier chef de gouvernement britannique à se rendre en Argentine depuis 1982.

• Plus de vingt ans aprés le conflit toutefois , le combat demeure, même si les armes ont changé.

Les autorités argentines ne désespèrent pas d 'obtenir par la négociat ion ce qu'elles n'ont pas réussi à conquérir par la force .. »

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