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LA GUERRE FROIDE (1947-1953): Le monde libre ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

• Les alliés de la lutte contre le fascisme avaient exprimé leur volonté de maintenir leur « grande alliance » scellée lors du conflit commun et de continuer à collaborer après la victoire, pour assurer la paix dans le cadre de l'ONU et pour « préserver à tout jamais l'humanité du fléau d'une nouvelle guerre ». • En moins de deux ans, pourtant, les divergences idéologiques, les méfiances ou les rancoeurs accumulées pendant le conflit, puis les craintes que les Occidentaux et les Soviétiques s'inspirent réciproquement débouchent sur une « guerre froide » risquant, à tout moment, de dégénérer en une troisième guerre mondiale. I. L'ANNEE DES RUPTURES : 1947 1. LA POUSSÉE SOVIÉTO COMMUNISTE INQUIÈTE LES OCCIDENTAUX • Une pression soviétique vers le sud - En Iran, les Soviétiques refusent d'évacuer le nord du pays qu'ils occupaient et exigent des concessions pétrolières. - En Turquie, l'URSS exige de participer à la défense des détroits de la mer Noire : elle compte ainsi s'assurer un libre accès en Méditerranée orientale. - En Grèce, les communistes refusent de reconnaître la légitimité du gouvernement royaliste et reprennent les armes. Ils trouvent soutien, armes et refuge dans la Yougoslavie de Tito. • La naissance des démocraties populaires - Les communistes s'emparent des principaux rouages de l'État avec la complicité des garnisons locales de l'Armée rouge.

« 3.

LA RUPTURE DES COALITIONS NATIONALES - Les accords d'union nationale, signés dans la Résistance, et les gouvernements de coalition, regroupant des «libéraux » et des communistes, constitués lors de la Libération, ne résistent pas à cette rupture entre les deuxcamps.- En Europe occidentale, les communistes sont exclus des gouvernements français et italien dès mai 1947.- Le « coup de Prague » (février 1948) : les communistes tchèques font intervenir les « milices ouvrières » et ilséliminent les « partis bourgeois ».

L'ancien ministre des Affaires étrangères, Masaryk, se suicide (ou est liquidé) ;Edvard Benes, le président de la République, démissionne.

La Tchécoslovaquie devient une démocratie populaire. II.

LA BIPOUBISATION .

LES BLOCS La crainte de l'adversaire provoque le durcissement de chaque camp ; les besoins de la défense commune justifientles disciplines, consenties ou imposées, et les dépendances par rapport au protecteur respectif.

Les campsdeviennent des blocs. 1.

LE « MONDE LIBRE » • Un consensus idéologique : la démocratie- Les démocraties occidentales, parlementaires, entendent respecter les libertés individuelles.- Leurs économies demeurent de type capitaliste, mais elles sont régulées par des interventions économiques etsociales des États destinées à gommer les excès sociaux et les insuffisances de l'économie de marché.- Toutefois, cette démocratie n'est réellement appliquée que dans les pays développés d'Amérique du Nord etd'Europe occidentale.

Les dictatures de nombreux pays d'Amérique latine et d'Asie comme le maintien des tutellescoloniales contredisent souvent les principes proclamés du « monde libre ».• Une chaîne d'alliances militaires- En Europe occidentale, le traité franco-anglais de Dunkerque de 1947, élargi au Bénélux par le traité de Bruxelles,puis la création de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) en 1948 n'auraient pu suffire à assurer la sécurité del'Europe face à la puissance de l'Armée rouge.- La création de l'OTAN par le traité de l'Atlantique Nord, en 1949, proclame la solidarité, face à une éventuelleagression, de tous les pays membres (États-Unis, Canada et neuf pays d'Europe occidentale auxquels viendront sejoindre par la suite la Grèce et la Turquie, en 1952, puis la RFA, en 1954).- Le « bouclier nucléaire » américain assure la défense de l'Europe, mais les États-Unis s'efforcent aussi de renforcerles forces conventionnelles ; après l'échec de la CED, les accords de Paris, en 1954, décident le réarmement de laRFA dont les armées seront intégrées à l'OTAN.- Une chaîne d'alliances prolonge l'OTAN dans le reste du monde : le traité de Rio (1947) et l'OEA (1948), le pactede Bagdad (1955), puis le CENTO (1959), l'OTASE (1954) et l'ANZUS (1951).

Le Japon signe un traité de paix avecles pays occidentaux à San Francisco en 1951 et est lié aux États-Unis par un traité de défense.• Le développement des échanges économiques- Le développement des échanges économiques internationaux est facilité par le SMI, fondé sur le dollar, et par laprogressive libéralisation des échanges dans le cadre des accords du GATT et de l'OECE (créée en 1948, puistransformée en OCDE en 1960).- La construction européenne (CECA en 1951, CEE en 1957) est aussi à l'origine du « miracle » économiqueeuropéen. 2.

LE « CAMP SOCIALISTE » : « DÉMOCRATIQUE » ET « ANTI-IMPÉRIALISTE » • Une référence idéologique commune- Défini par le discours de Jdanov en septembre 1947, le camp socialiste se compose de l'URSS, des démocratiespopulaires (auxquelles se joindront la Chine de Mao et la Corée du Nord), et des forces révolutionnairesdémocratiques du monde entier.

Les pays et les mouvements nationalistes qui luttent contre l'impérialisme des payscapitalistes lui sont théoriquement associés.- Le dogme du marxisme-léninisme sert de base idéologique.- Le « modèle » déjà édifié par Staline en URSS est présenté comme la « seule voie vers le socialisme ».- « L'internationalisme prolétarien » exige une totale solidarité de toutes les forces « socialistes » avec le « grandfrère » soviétique. • Des liens politiques- Le Kominform, créé en 1947, associe les partis communistes d'URSS et des démocraties populaires, le PCF et lePCI.- La crise titiste, en juin 1948, ébranle le camp.

Tito est accusé de « déviationnisme » ; mais il résiste aux pressionsde Staline.- La « stalinisation » des PC, après la « crise titiste », écarte tout risque de contagion de l'exemple yougoslave : degrands procès et des purges éliminent les dirigeants des démocraties populaires (Rajk, Kostov, Slansky, Gomulka,etc.) accusés d'espionnage au profit des États-Unis, de « sionisme » ou de « nationalisme petit-bourgeois » ; ilssont remplacés par des dirigeants inconditionnellement soumis à Staline. • Des liens économiques- Les économies sont calquées sur le modèle soviétique : collectivisation et primauté à l'industrie lourde.. »

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