La jeunesse d'Akhénaton

« Il y a aussi la reine Tiyi, qui le protège et le couve de toute sa tendresse.

Son fils étant devenu l'héritier du trône, la reine mère redouble de pru ­ dence.

Aménophis est atteint d'épilepsie, que les Égyptiens appellent le «mal sacré».

Ses convulsions sont fréquentes et il sombre souvent dans des crises hallucinatoires qu'elle seule parvient à soulager .

Tiyi sait également que ce pâle enfant, au regard déjà triste et dédaigné par un père qui le méprise, est le dernier es­ poir de la dynastie.

En aucun cas, elle n'envisage que le pouvoir passe à un autre membre de la famille.

Elle élève son fils dans la crainte du clergé d'Amon et lui de­ mande d'être particulière ­ ment attentif aux principes religieux susceptibles de l'ini­ tier au monde cosmique.

Aussi Aménophis fréquente ­ il assidûment les prêtres d'Amon à Karnak, qui lui en- seignent la théorie théolo ­ gique indispensable à l'édu ­ cation d'un prince.

Ils ne se doutent pas que le fragile adolescent deviendra quel­ ques années plus tard leur plus faro~:~che adversaire.

Une intelligence hors du commun U n autre grand personna ­ ge est lié de près à l'édu ­ cation du futur monarque .

Il s'agit d'Ay, frère de Tiyi, la grande épouse royale, origi­ naire d' Akhmin .

Guerrier prestigieux et commandant de la charrerie royale, il a maintes fois combattu les pillards aux frontières du royaume .

Le jeune Aménophis est sous le charme du fidèle officier à la haute stature qui régne ­ ra des années plus tard sur l'Égypte.

En convainquant Aménophis Ill de placer leur enfant sous la tutelle d'A y, Tiyi cherche à prévenir toute tentative de troubles en cas de succession prématurée.

Qui mieux que son propre frère, homme respecté de l'appareil militaire et en qui elle a toute confiance, est plus apte à asseoir la stabilité du royaume? Ay se rend parfaitement compte que son protégé ne sera jamais un soldat prêt à prendre la tête de son armée pour affronter l'ennemi.

L'adolescent est fragile et rê­ veur, son physique n'est pas suffisamment viril pour qu' il puisse prétendre à un quel­ conque acte de bravoure.

Aussi se contente-t-il de lui inculquer quelques rudi ­ ments de tactique et de di­ plomatie.. »