La lutte désespérée contre la faim en Inde
Publié le 19/03/2012
Extrait du document
Le dernier Moghol, l'empereur Aurangzeb, assura son règne d'une autre façon que les princes, qui festoyaient pendant que leurs sujets mouraient de faim. Au cours de la famine de 1660, il acheta du blé dans d'autres parties de son empire et le revendit pour un prix minime dans les contrées souffrant de la famine. L'année suivante, il distribua même, gratuitement, une certaine quantité de blé. Les paysans qui habitaient les contrées où sévissait la famine étaient dispensés d'impôts. Des centaines de milliers de vies ont été sauvées grâce à la direction éclairée d'Aurangzeb...
«
pondérante en Inde.
Mais personne n'était enclin à suivre
l'exemple d'Aurangzeb.
Alors que
les pluies avaient été
totalement absentes du Bihar et de certaines régions du
Bengale,
le pays fut victime d'une disette qui coftta la vie
à dix millions de personnes, un tiers de la population.
L'odeur des cadavres pourrissants emplissait l'atmosphè
re.
Des millions de paysans, affamés et malades, quit
taient la campagne pour
se réfugier à Calcutta ou dans
d'autres villes.
Quand la mousson arriva l'année suivante, de nombreux
villages étaient dépeuplés.
Après la grande famine de 1783,
le Gouverneur général
anglais Warren Hastings, fit construire une énorme gran
ge à Patna (Bihar) avec l'inscription: 'Pour éviter à tout
jamais la famine dans
ces provinces'.
Mais la grange,
hélas!
ile fut jamais remplie de blé.
Les économistes anglais du début du XIXe siècle, abouti
rent
à la conclusion que toutes les difficultés seraient sur
montées
si le gouvernement ne se mêlait pas du commer
ce.
Et, bien qu'une disette suivît l'autre,
on refusa
d'instituer un contrôle des prix et d'empêcher l'exporta
tion de blé hors des régions atteintes, plutôt que d'impor
ter du blé d'autres régions.
Au cours de la famine de 1867-1877
à Orissa, un navire
transportant du grain fit naufrage devant la côte.
Les
fonctionnaires anglais ne donnèrent pas l'autorisation de
débarquer
le blé qui aurait permis de soulager les affamés
d'Orissa, sous prétexte que la destination du chargement
était Calcutta.
La politique des Anglais ne parvint pas
à supprimer la
famine
à Orissa.
On estime que dix millions de personnes
y périrent.
Le gouvernement anglais sembla cependant avoir com
pris la leçon, car, lorsqu'une n_ouvelle famine menaça de
A gauche.- En 1873, Warren
Hastings fit construire cette
grange à Patna, 'pour bannir à tout jamais /a fam ine'_ Mais la grange, hélas! ne fut jamais
remplie de blé.
A droite:
Une famille indien
ne photographiée durant la
famine de 1866-1867.
Ce spec
tacle était courant dans les vil les, où l'arrivée de familles affamées venant de la cam
pagne, constituait pour le
gouvernement le premier indi ce d'une récolte manquée et de l'approche d'une famine générale_
se produire au Bihar vers 1870, du blé et de l'argent y fu
rent expédiés.
Pour signaler à temps le danger de disette,
on institua un 'code de famine', tandis que l'apparition
des chemins de fer mettait fin aux médiocres moyens de
communication.
L'Inde ne connut plus de famine grave pendant soixante
ans, et cette période s'acheva seulement lors de la
Secon
de Guerre mondiale.
Lorsque
les Japonais occupèrent la Birmanie en 1942, un
flot de réfugiés traversa
les montagnes en direction du
Bengale.
Les Anglais, qui craignaient une invasion du
Bengale par les Japonais, en avaient enlevé leurs réserves
de riz.
A la fin d'octobre 1942, un cyclone occasionna de grands
ravages
à la récolte.
Les prix du riz montèrent.
En janvier
1943,
le prix du riz atteignait trois fois la normale et, en
mai, huit fois plus.
Les Anglais avaient trop de soucis avec la guerre pour
prêter attention
à la situation, qui devenait de jour en
jour plus tendue.
C'est alors que des flots de réfugiés atteignirent
Calcutta~
Des squelettes vivants se traînaient dans les rues et mou
raient dans les ruisseaux.
Le gouvernement provincial du Bengale réagit tardive
ment.
Ce n'est qu'en octobre 1943, lorsque l'armée eut
pris en mains les services d'assistance, que la situation
s'améliora.
Des transports de nourriture furent organisés
en direction de la campagne, et des centres de distribu
tion institués.
Le choléra,
la malaria et la petite vérole
frappèrent alors et trouvèrent dans cette foule affaiblie
une proie facile.
Trois millions de personnes moururent des suites de cette
famine, qui, en dehors de celles de Chine et de Russie, est
connue comme la plus meurtrière du XXe siècle.
85.
»
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