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La médecine à Rome et à Byzance

Publié le 27/02/2008

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Nous devons remonter jusqu'aux Étrusques pour en trouver les plus lointains vestiges. Ces peuples, selon leurs propres affirmations, sont issus d'une migration descendant du nord au sud, survenue une dizaine de siècles avant notre ère, et les ressemblances de civilisations entre leurs moeurs et celles de la Grèce, l'Asie Mineure et le nord de l'Afrique ne résulteraient que de leurs étroites relations commerciales, artistiques et sportives. Ils étaient très envahissants et Tite-Livedit de leur vertu d'expansion : Ante romanum imperium late terra marique patuere.                La fondation de Rome et leurs luttes incessantes avec leurs nouveaux voisins aboutirent à l'annexion de l'Étrurie par la ville nouvelle. Cependant, ils laissèrent après eux des Annales, que le laborieux empereur Claude étudia et traduisit en un ouvrage en vingt volumes, tous, hélas ! perdus. Les riches collections de documents étrusques dont s'enorgueillissent les musées, les ruines vénérables des anciennes villes, leurs extraordinaires hypogées, leurs travaux géants d'hygiène toujours subsistants, nous montrent chez ce peuple la mythologie intimement liée à la médecine : trinité céleste favorable aux humains et trinité infernale nocive, dont fait partie le serpent symbole de la mort. Des divinités peuvent aider les humains dans leur lutte contre les serpents, et des documents plastiques nous montrent le caractère pittoresque de ces combats. Les aruspices sont les prêtres qui apprécient et dirigent s'ils le peuvent les épisodes de cette action ; ils attachent la plus haute importance à la succession des rites, et considèrent surtout le foie des animaux sacrifiés dont ils tirent une foule d'interprétations : voyez à ce sujet le foie de bronze du musée de Plaisance. Nous savons, cependant, que ces guérisseurs disposaient d'une foule de remèdes, hérités non seulement de leurs devanciers, mais éventuellement transmis du Proche-Orient par les continuelles relations économiques et culturelles.       

« C'est le moment de signaler à Rome la présence de Celsus Cornelius Aulus, le plus grand des écrivains médicaux latins, qu'on a surnommé leCicéron L043 de la médecine.

C'est un polygraphe dans le goût de Pline et Varron.

Son grand œuvre traite Des Arts, dont le sixième livre est consacré à la médecine.

Il fut écrit sous Tibère P2646 vers l'an 30 de notre ère, puis tomba dans l'oubli presque complet.

Pline le cite et Marcellus Empiricus D1190 en trouve encore une mention dans Isidore de Séville P1819 , dans Gerbert E1165 et dans Jean de Salisbury P2486 .

Enfin Thomas de Sézanne, le futur pape Nicolas V, retrouva le manuscrit dans l'église Saint-Ambroise à Milan.

Immédiatement on l'imprime à Florence en 1478 et ilconstitue la première œuvre médicale imprimée, sous le titre : A Cornelii Celsi artium liber sexties, idem medicinœ primus. Il contient en substance toute l'histoire de la médecine depuis Hippocrate D017 jusqu'à son époque et se trouve être la source la plus importante pour s'approprier cette matière.

On doit à Celsus la nomenclature latine.

Il divise les maladies en trois groupes : celles qu'on peut soigner par la diète, etqui sont générales ou locales, celles qu'on peut soigner par les médicaments, et celles qui sont justiciables de la chirurgie.

Il démontre par sescommentaires qu'à son époque, on disséquait le cadavre humain.

Il voit jaillir le sang des artères et va donc plus loin qu' Hippocrate D017 qu'il suit fidèlement pour la pathologie et l'étiologie.

Il classe les remèdes selon leurs effets : purgatifs, vomitifs, diurétiques, etc.

L'oculistique fut traitée parlui avec éclat et la plastique des diverses parties de la tête, et surtout pour ce qui regarde le remplacement de la peau mortifiée par les partiessaines voisines, lui valut un grand renom.

Sa description rigoureuse des instruments de chirurgie les apparente de près aux types du musée deNaples, provenus des fouilles de Pompéi.

En déontologie, il pense que l'aveu de la faute commise convient à l'homme de haute intelligence, car ilempêche le praticien d'échouer dans la même erreur.

Les cinq premiers livres de l'encyclopédie de Celse traitaient de l'agriculture et ceux qui suivent le sixième étaientconsacrés à l'art militaire, à la rhétorique, à la philosophie et à la jurisprudence ; on en conclut que Celse nepratiquait pas la médecine et qu'il traitait toutes ces branches à la manière de Pline, mais avec un ordre et uneprofondeur admirables.

L'histoire Naturelle de Pline fut imprimée en 1469 par Jean de Spire à Florence.

L'auteur a le grand mérite de citer les auteurs auxquels il emprunte et tance vertement les plagiaires.

On n'étonnera personne en disant que c'est un des livres les plus consultés de l'antiquité.

Pline s'occupe de toutel'histoire naturelle et consacre aux eaux minérales tout un volume où il décrit les vertus des sources de Spa.

II ne manque jamais l'occasiond'indiquer les vertus médicales du sujet qui l'occupe.

Voici Rufus d'Ephèse D1266 qui donne une importante contribution à la doctrine du pouls.

Il jette sur le marché scientifique un copieux traité de diététique qui sera profondément fouillé par la postérité.

Il s'est encore distingué par uneremarquable description de la peste bubonique.

Un personnage digne d'être cité en bonne place est Arétée de Cappadoce, le plus hippocratique des médecins del'antiquité ; clinicien parfait, il n'admettait d'examen utile du malade qu'au chevet du patient.

Aussi ses descriptionsdes maladies sont-elles considérées comme des modèles du genre.

" L'apoplexie, dit-il, peut avoir son siège dans lecerveau ou dans la moelle épinière.

Dans ce dernier cas, la paralysie se montre du même côté que la lésion, elle estdirecte.

Dans le cas contraire, elle apparaît du côté opposé à la lésion, elle est croisée.

" Mais Cassius Felix,médecin très estimé de Celse, dit de son côté que " la paralysie survient du côté opposé à la partie de la tête quiest blessée parce que les nerfs qui tirent leur origine de la base du cerveau se croisent, en sorte que ceux quiviennent de la partie droite de cette base se portent sur le côté gauche, et ceux qui partent de la gauche vont serendre du côté droit ".

A qui la priorité ? Cette importante distinction faisait-elle partie du savoir commun ? Dès les premières années de notre ère apparaît dans le monde scientifique un personnage resté vivant jusqu'à nos jours, c'est le botanistePedanius Dioscoridès D1093 , d'Anazarba en Cilicie.

Comme médecin, il suit les armées, prodiguant ses soins à l'occasion, mais herborisant partout avec ardeur tandis qu'il épluche tous les botanistes qui l'ont précédé.

Il est souvent cité avec honneur par Galien D015 .

Il a écrit un copieux volume sur la Matière médicale que le roi Philippe II P2320 d'Espagne se faisait commenter dans la bibliothèque de l'Escorial par son médecin, qui l'avait traduit en langue castillane.

Et voici sonner l'heure où Galien D015 prend possession de Rome pour y hisser la médecine à l'apogée de sa splendeur.

A près lui, la décadence commence à tous les points de vue sans exception.

Les causes en sont multiples, mais celles qui surtout séduisaient Castiglioni sont d'ordremédical : c'est la succession d'épidémies graves qui vont s'abattre sur la Ville Éternelle et le bassin méditerranéen avec une force destructiveinconnue jusque-là : la peste du Vésuve en 79, celle d'Orose de l'an 125 qui s'étendit à l'Afrique du Nord, celle d'Antonin en 164 et qui dura seizeans, celle de saint Cyprien en 251 et qui dura quatorze ans, et enfin celle de 312.

Elles épouvantèrent le monde et éteignirent tous lesenthousiasmes.

Le peuple, mis en défiance devant l'impuissance du corps médical, n'eut plus foi qu'en l'intervention surnaturelle pour l'extinctiondu fléau.

Les progrès du christianisme favorisèrent cette tendance, et prêtres propagateurs de la foi nouvelle s'occupèrent de médecine avecardeur, érigeant en devoir absolu les soins assidus aux malades.

Ils édifièrent des hôpitaux, hospices, léproseries et refuges de tout genre qui semultiplièrent par toutes les parties du monde accessibles.

Désormais, les amulettes et formules magiques sont christianisées et le culte des SaintsGuérisseurs commence.

D'autre part, ce développement extraordinaire des institutions charitables favorise la reprise des études médicales.

Voici Antyllus D1009 qui nous est connu par Oribase D1219 .

II fut un des grands chirurgiens de l'antiquité.

Lui aussi pratiqua la chirurgie plastique.

Il renouvela la technique des saignées et se fit surtout une renommée par sa doctrine nouvelle sur ce sujet.

Aurelianus Celius, au Ve siècle, est le dernier auteur médical de l'empire romain d'Occident.

Il ne nous est rien resté de sa façon, sauf les traitésdont il fait honneur à Sorranus D1285 et qui sont le meilleur de ses ouvrages.

D'autre part, sa manière de discuter les opinions des plus illustres maîtres de l'antiquité nous permet de pénétrer foule de détails qui seraient restés inconnus sans lui.

La décadence romaine a donc transféré à Constantinople le siège de la culture médicale, qui y jouit d'un certain éclat.

Y brille au premier planOribase D1219 , praticien de Pergame.

Il suit Julien P177 dans les Gaules ; il y écrit pour lui son premier ouvrage.

Puis, toujours à sa demande, il consigne pour lui, en une collection de soixante-dix volumes, tout ce qu'il a trouvé dans les meilleurs auteurs parus avant lui.

Le travail fut exécutéde main de maître, si bien que Julien P177 , devenu empereur, en nomma l'auteur questeur de son palais.

A la demande de son très cher fils Eustathios, il composa un abrégé de ses soixante-dix livres, travail considérable qu'il accomplit sans répugnance " car j'ai compris, dit-il, qu'il seraitutile à vous pendant vos voyages, mais aussi aux autres personnes qui ont fait des études complètes de médecine ".

Son livre des pansements et. »

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