La mission Méhédin

LE MOULAGE DE L'OBÉLISQUE Sa mission photographique terminée, Méhédin redescend le Nil jusqu'à Louxor. Son objectif : mouler l'obélisque oriental du temple en utilisant le procédé de Lottin de Laval. « A défaut d'hommes déterminés et aussi à défaut de bois de charpente pour l'étayer, je me vis obligé d'opérer moi-même l'ascension sans échafaudages (...). Le 27 août à 6 heures du soir, j'atteignis le sommet du pyramidion et le drapeau français flotta là où nulle main humaine n'avait touché depuis tant de siècles. » Il lui faut « 1 444 heures de travail et de peine incessante » pour réaliser le moulage à l'aide d'une nacelle manoeuvrée par des cordages. Un moulage à l'identique, qui demande quantité de dessins, de plans et surtout des ascensions dangereuses. Le khédive lsmaïl, vice-roi d'Égypte, met un navire à sa disposition pour transporter le précieux chargement, qui arrive à Paris en 1861. L'obélisque de papier est entreposé au palais de l'industrie pour y être érigé, mais c'est aux Beaux-Arts qu'il trouve finalement sa place grâce à l'appui de Napoléon Ill et de l'impératrice.