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la monarchie absolue

Publié le 30/01/2014

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monarchie
Pouvoir « absolu «, puissance « absolue «, roi « absolu « le roi détient tous les pouvoirs qu’ils soient législatifs, judiciaires ou exécutifs : voilà des locutions souvent déclinées, notamment par les contemporains de Louis XIII et de Louis XIV, pour qualifier la nature de l’autorité exercée depuis le Conseil d'en haut. En voici un exemple : après la mort de Richelieu, les officiers de Valence présentent une mémoire pour obtenir l’abolition de la transaction qu’ils ont été contraints de passer en 1642 en présence et, selon les termes de sa mémoire, par le commandement absolu de Mgr le cardinal de Richelieu, dont il est notoire que le respect et l’autorité ne « pouvoit point recevoir de contradiction dans le royaume «. Dans son édition de 1732, le Dictionnaire de Trévoux, au mot « absolu « indique : « Souverain, indépendant. Prince absolu. Il signifie sans réserve, sans restriction «. En latin absolutus, participe passé de absolvere, signifie « détacher «, « délier «, avant même de signifier, par dérive sémantique, « acquitter «, « absoudre «. En tant qu’adjectif, absolutus signifie « achevé «, « parfait «, « complet «, « qui forme par soi-même un tout «. La monarchie absolue est toujours centralisatrice. La société est un corps dont le monarque est la tête. Il ne doit y avoir dans le corps social qu'un seul centre de décision. Ainsi, on voit qualifier d'absolu le pouvoir de celui qui est « délié «, détaché de tous liens, celui qui ne connaît pas de limite externe à son pouvoir, celui qui jouit de la summa potestas, que l’on pourrait traduire par « pleine souveraineté «. Par extension, on a qualifie d’« absolutistes « les régimes politiques autoritaires. Le mot absolutisme est un terme péjoratif qui apparaît à la fin du xviiie siècle pour discréditer la monarchie3. Jacques Ellul révèle quatre caractéristiques communes au concept d'absolutisme4: « le pouvoir se conçoit lui-même comme étant sans limites, que ces limites soient externes (corps, droit, traités, morale...) ou internes (freins institutionnels). Le souverain absolu est maître des personnes et des biens. Le pouvoir se fonde sur une valeur absolue comme Dieu. Mais cela peut aussi être la raison d'État. la raison d'être du pouvoir absolu échappe au contrôle. de fait, ce dernier ne s'explique pas et ne peut être critiqué. L'État représente le bien. Le prince a la connaissance de la vérité. Là où l'État règne, règnent à la fois bonheur des sujets et vérité. Il ne peut donc y avoir aucune opposition ni aucune discussion. Le pouvoir est stable et invariable. « Étienne de La Boétie utilisera le thème de l'absolutisme pour en faire un court réquisitoire en 1549, dans son "Discours de la servitude volontaire". La pensée de l'absolutisme s'est formée à une époque où de nombreuses guerres intestines déchiraient l'Europe. Pour Bodin, Bossuet et Hobbes, contemporains de ces conflits, les guerres de religion en France, la guerre des paysans allemands, la guerre civile anglaise, ainsi que la guerre de Trente Ans semblaient plaider en faveur de la constitution d'un pouvoir central fort capable de discipliner les forces opposées qui semblaient faire sombrer l'Europe dans le chaos politique. La royauté a été alors investie d'une autorité souveraine permettant de mettre un terme à la fragmentation du pouvoir politique et aux guerres y étant liées. Toutefois, le terme absolutisme lui-même n'entrera dans la pensée politique qu'au XIXe siècle. Pour Henshall5, en Angleterre le terme servira d'antithèse au libéralisme, et désignera de manière souple les régimes politiques continentaux autoritaires, autocratiques et bureaucratiques. Plus tard au XIXe siècle, l'école historique allemande, suivie par Weber, vit dans l'absolutisme un processus de centralisation politique et de rationalisation qui allait donner forme à l'État moderne. De son côté, le marxisme, suivant en cela Engels6, y a longtemps vu un moment de transition du féodalisme au capitalisme dans lequel l'État avait pu, momentanément, jouer le rôle de médiateur entre une bourgeoisiemontante et une aristocratie déclinante. Si aujourd'hui certaines de ces explications ont perdu de leur pertinence ou ont été modifiées pour refléter l'état des connaissances historiques, elles ont néanmoins contribué à cadrer l'absolutisme à l'intérieur des grands courants de pensée en sciences sociales : libéraux, wébériens et marxistes ont ainsi laissé leur marque sur sa conceptualisation. Devant la grande variabilité des régimes européens qualifiés d'absolutisme, le concept a fait l'objet d'importants débats entre les historiens sur son existence, au point où certains, notamment Henshall, le considèrent comme un mythe. Il n'en continue pas moins d'être utilisé en histoire, en sciences politiques et en sociologie pour désigner un type de régime politique européen ayant prospéré durant la période 1500-1800. Toutefois, même s'il est généralement admis que le pouvoir des monarques n'a jamais été totalement sans limites, le niveau de ces limites et leur capacité à entraver l'action du roi reste contesté. De plus, comme peu d'accords existent sur les causes de l'absolutisme, sur ses éléments caractéristiques et sur les logiques qui le sous-tendaient, l'usage du concept demeure polysémique et fait référence à des idéaux-types et des cas empiriques qui diffèrent en fonction des courants théoriques auxquels les auteurs se rattachent. Les origines de l'absolutisme[modifier  modifier le code] Si les origines de l'absolutisme font encore débat en sciences sociales, la majorité des explications situent son origine dans une crise de l'ordre féodal qui aurait pris forme à partir du 15e siècle. De manière schématique, trois grands types d'explications peuvent être distingués. L'absolutisme comme crise intellectuelle et morale[modifier  modifier le code] Dans une première explication, l'absolutisme aurait été la réponse à une crise intellectuelle et morale. Le foisonnement intellectuel de la renaissance, la réforme protestante et la révolution scientifique auraient remis en question la conception du monde féodale, causant une crise de légitimation de l'autorité qui aurait à son tour contribué à l'instabilité politique et favorisé les guerres. L'absolutisme aurait alors été la réponse à cette crise intellectuelle ayant remis en question l'ordre politique féodal et ses processus de légitimation en affirmant la nécessité d'une autorité souveraine centralisée d'origine divine7. L'absolutisme comme consolidation du pouvoir d'État[modifier  modifier le code] Un deuxième type d'explication, dans laquelle on peut placer Giddens8 et Tilly9, met l'accent sur une crise de l'ordre international et les impacts d'un processus de militarisation au centre de la dynamique de formation des États modernes. Dans ce modèle, les élites politique contrôlant l'État auraient cherché à accroître leur pouvoir de taxation au détriment des nobles et des paysans en construisant un appareil militaire leur permettant de concentrer plus de ressources dans leurs mains109. Ce processus aurait favorisé des changements importants dans les technologie militaires : l'apparition de la poudre à canon notamment aurait contribué à rendre obsolète les fortifications qui permettaient à de petits groupes de nobles armés d'exercer un c...
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« d'être du pouvoir absolu échappe au contrôle.

de fait, ce dernier ne s'explique pas et ne peut être critiqué. L'État représente le bien.

Le prince a la connaissance de la vérité.

Là où l'État règne, règnent à la fois bonheur des sujets et vérité.

Il ne peut donc y avoir aucune opposition ni aucune discussion. Le pouvoir est stable et invariable. » Étienne de La Boétie utilisera le thème de l'absolutisme pour en faire un court réquisitoire en 1549, dans son "Discours de la servitude volontaire". La pensée de l'absolutisme s'est formée à une époque où de nombreuses guerres intestines déchiraient l'Europe.

Pour Bodin, Bossuet et Hobbes, contemporains de ces conflits, les guerres de religion en France, la guerre des paysans allemands, la guerre civile anglaise, ainsi que la guerre de Trente Ans semblaient plaider en faveur de la constitution d'un pouvoir central fort capable de discipliner les forces opposées qui semblaient faire sombrer l'Europe dans le chaos politique.

La royauté a été alors investie d'une autorité souveraine permettant de mettre un terme à la fragmentation du pouvoir politique et aux guerres y étant liées. Toutefois, le terme absolutisme lui-même n'entrera dans la pensée politique qu'au XIXe siècle.

Pour Henshall5, en Angleterre le terme servira d'antithèse au libéralisme, et désignera de manière souple les régimes politiques continentaux autoritaires, autocratiques et bureaucratiques.

Plus tard au XIXe siècle, l'école historique allemande, suivie par Weber, vit dans l'absolutisme un processus de centralisation politique et de rationalisation qui allait donner forme à l'État moderne.

De son côté, le marxisme, suivant en cela Engels6, y a longtemps vu un moment de transition du féodalisme au capitalisme dans lequel l'État avait pu, momentanément, jouer le rôle de médiateur entre une bourgeoisiemontante et une aristocratie déclinante. Si aujourd'hui certaines de ces explications ont perdu de leur pertinence ou ont été modifiées pour refléter l'état des connaissances historiques, elles ont néanmoins contribué à cadrer l'absolutisme à l'intérieur des grands courants de pensée en sciences sociales : libéraux, wébériens et marxistes ont ainsi laissé leur marque sur sa conceptualisation.

Devant la grande variabilité des régimes européens qualifiés d'absolutisme, le concept a fait l'objet d'importants débats entre les historiens sur son existence, au point où certains, notamment Henshall, le considèrent comme un mythe.

Il n'en continue pas moins d'être utilisé en histoire, en sciences politiques et. »

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