La mort de la Dauphine Marie-Anne de Bavière
Publié le 29/08/2013
Extrait du document
La Dauphine agace
le Roi-Soleil : il a beau faire
des efforts pour l'aider à se
conformer à ses devoirs et à
l'étiquette, elle commet
maladresse sur maladresse.
Ainsi, en 1688, Louis XIV
accueille à Versailles le roi
Jacques II Stuart et la reine
Anne d'Angleterre,
détrônés par Guillaume de
Nassau et chassés de leur
pays. Marie-Anne de Bavière
est courtoisement sommée
de recevoir la reine Anne
dans les règles.
Elle y consent, en demandant
cependant à disposer d'un
fauteuil : contrairement
à ce qu'exige le protocole
lorsqu'une dauphine
est en présence d'une reine,
cette faveur lui est
exceptionnellement
accordée. Quand la
Dauphine se dit souffrante,
on lui suggère de recevoir la
reine dans son lit -
ce qui a l'avantage de
résoudre le problème du
fauteuil ! Mais quand
Louis XIV accompagne
l'Anglaise chez sa belle-fille,
celle-ci est levée ; ce qui
soulève un nouveau
problème d'étiquette :
en présence du roi, la
Dauphine peut être couchée,
mais pas assise ! Excédé, le
Roi-Soleil préfère ne pas
insister et quitte la chambre ;
tandis que, gracieusement, la
reine Anne ne tient pas
rigueur de l'incident à Marie
Anne de Bavière, qu'elle prie
de prendre un fauteuil...
«
REBELLE A
L'ÉTIQUETTE
La Dauphine agace
le Roi-Soleil : il a beau faire
des efforts pour l'aider à se
conformer à ses devoirs et à
l'étiquette, elle commet maladresse sur maladresse.
Ainsi, en 1688, Louis XIV
accueille à Versailles le roi
Jacques Il Stuart et la reine
Anne d'Angleterre,
détrônés par Guillaume de
Nassau et chassés de leur pays.
Marie-Anne de Bavière
est courtoisement sommée
de recevoir la reine Anne
dans les règles .
Elle y consent, en demandant
cependant à disposer d'un fauteuil : contrairement
à ce qu 'exige le protocole
lorsqu'une dauphine
est en présence d'une reine,
cette faveur lui est exceptionnellement
accordée.
Quand la
Dauphine se dit souffrante,
on lui suggère de recevoir la
reine dans son lit -
ce qui a l'avantage de
résoudre le problème du fauteuil ! Mais quand
Louis XIV accompagne
l'Anglaise chez sa belle-fille,
celle-ci est levée ; ce qui soulève un nouveau problème d'étiquette : en présence du roi, la
Dauphine peut être couchée , mais pas assise ! Excédé, le Roi-Soleil préfère ne pas
insister et quitte la chambre ; tandis que, gracieusement, la reine Anne ne tient pas
rigueur de l'incident à Marie
Anne de Bavière, qu'elle prie
de prendre un fauteuil...
Dans la nuit du 19 au 20 avril
169 0, Jacques Bénigne Bos
suet.
son aumônier , lui donne
l'extrême-onction.
Lorsque
son époux, le Grand Dauphin,
vient se recueillir auprès d'e l
le ,
Marie-Anne de Bavière suf
foque de douleur .
Rassem
blant le peu de forces qui lui
restent, elle bénit ses trois fils,
les jeunes ducs Louis
de Bour- gogne,
Philippe d'Anjou et
Charles de Berry, puis elle
rend
son dernier soupir.
t.:au
topsie révélera que la princes
se disparue dans sa trentième
année a succombé à une infec
tion généralisée, qui s'est
étendue des poumons aux
intestins.
Après la
cérémonie des obsè
ques et une oraison funèbre
prononcée à la cathédrale
Notre-Dame de Paris par l'aca
démicien et évêque de Nîmes
Esprit Fléchie,
le corps de la
défunte est inhumé à la nécro
pole royale de Saint-Denis,
tandis que son cœur est confié
à la garde
bienveillante des
religieuses
du couvent du Val
de-Grâce .
Trompée et solitaire
Par testament, Marie-Anne de
Bavière lègue un diamant ma
gnifique à son époux et un
autre à
Madame Palatine, sa
tante par alliance, épouse de
Monsieur, duc d'Orléans et
frère du roi, avec qui, unie par
une même origine allemande
et une lointaine parenté, elle
s'est liée d'amitié.
En dehors
de quelques cadeaux attri
bués à sa famille bavaroise,
elle laisse le reste de sa for
tune à ses fils.
Seul Louis XIV
ne reçoit rien ...
Mais n'a-t-il
pas
déjà tout ?
Après le deuil d'usage , la vie
de la Cour reprend.
Quelques
moi s plus tard, chacun a déjà
oublié cette princesse sans
grâce
qui a vécu presque à
l 'éc
art , sans jamais prendre
part aux intrigues .
Pourtant,
lors de son arrivée en France,
dix ans plus tôt, Marie-Anne
de Bavière était pleine de joie
et d'espérance .
Traitée en fu
ture reine, elle était très amou
reuse de son mari : mais aux
attentions du Grand Dauphin
ont succéd~ les infidélités , qui
ont contribué à assombrir le
caractère de la Dauphine
autant que les médisances des
courtisans.
N'ai mant ni les
commérages ni le jeu , la
prin
cesse préférait la musique, la
conversation
et la promenade
aux divertissements bruyants ;
et n'ava it appris l'art de la
chasse
que pour complaire au
roi son beau-père .
Ses fré
quentes indispositions et sa
santé fragile ne lui ont valu
aucune compassion :
au con
traire, certains l'ont accusée de
simuler la maladie et de se
satisfaire
de son isolement.
Face à cette incompréhension
confinant à l'
hostilité , Marie
Anne de Bavière a passé les
derniers mois
de sa vie recluse
dans ses appartements, avec
le seul soutien de sa femme de
chambre allemande, Barbara
Bessola ..
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