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La mort du dauphin Louis, duc de Bourgogne

Publié le 30/08/2013

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Le lendemain, aucun mieux n'est constaté. Le dau¬phin paraît résigné. Il affirme à jean Boudin, l'un des méde¬cins du roi, qu'il ne s'en relève¬ra pas. « Il s'en expliqua, écrit Saint-Simon, avec un détache¬ment, un mépris du monde, et de tout ce qu'il a de grand, une soumission et un amour de Dieu incomparables. « Les jours suivants, indifférent à tout et à tous, le malade se réfugie dans le réconfort de la religion. Plon¬gé dans ses pieuses pensées, il ignore les stigmates d'une maladie qui s'étend inexora¬blement. C'est l'esprit ailleurs qu'il reçoit les marques de ten¬dresse désespérées des siens. Il n'est déjà plus là... Le 17 février, il se confesse, entend la messe et communie pour la dernière fois. Le lendemain, peu après avoir reçu l'extrême-onction, il rend son dernier soupir à huit heures et demie du matin, six jours seulement après son épouse adorée.

« contaminé.

Lorsque le dau­ phin finit par se rendre chez le roi, celui-ci, comme toute l'as­ sistance, est atterré en le voyant déjà si atteint.

Les mé­ decins présents lui prennent le pouls et en trouvent le rythme inquiétant .

On le presse d'aller se mettre au lit sans tarder.

Après son dîner de midi, Louis XIV, qui souffre pour sa part d'une forte migraine, passe prendre des nouvelles de son petit-fils, qu'il trouve fébrile et « UN PRINCE SI ADMIRABLE » Petit-fils de Louis XIV et fils aîné du Grand Dauphin, le duc Louis de Bourgogne a reçu une stricte éducation religieuse dispensée par ses précepteurs François de Salignac de La Mothe ­ Fénelon et le duc Paul de Beauvillier .

En avril 1711, à la mort soudaine de son père, il se révèle mal préparé à sa tâche de futur souverain, mais tente d'y remédier en consacrant une grande partie de son temps à l'étude .

Rebuté par la guerre, il tient sa place aux armées, mais se montre aussi piètre militaire que stratège.

S'il semble médiocre, le dauphin est encore jeune ; et chacun s'accorde à penser qu'il aurait fait un bon roi.

« Il est mort en lui le prince le plus sage et le plus religieux qui fût peut-être dans le monde », affirme le marquis de Dangeau.

Le maréchal de Tessé regrette ce « prince dont la vertu donnait de si grandes espérances ».

Le duc de Saint-Simon, loue ce « prince si admirable » : « L 'esprit, la pénétration brillaient en lui de toutes parts ( ...

).

Ses raisonnements tendaient toujours au juste et au profond ( ...

).

Il se jouait des connaissances les plus abstraites.

L'étendue et la vivacité de son esprit étaient prodigieuses.

» agité .

Le lendemain, aucun mieux n'est constaté .

Le dau­ phin paraît résigné.

Il affirme à Jean Boudin, l'un des méde­ cins du roi, qu'il ne s'en relève­ ra pas .

« Il s'en _expliqua, écrit Saint-Simon, avec un détache­ ment, un mépris du monde, et de tout ce qu'il a de grand, une soumission et un amour de Dieu incomparables .

» Les jours suivants, indifférent à tout et à tous, le malade se réfugie dans le réconfort de la religion.

Plon­ gé dans ses pieuses pensées, il ignore les stigmates d'une " E maladie qui s'étend inexora- il'.

blement .

C'est l'esprit ailleurs ~ qu 'il reçoit les marques de ten- ] dresse désespérées des siens ..

~ Il n'est déjà plus là . ..

Le 17 ';; février, il se confesse, entend ] la messe et communie pour la o..

dernière fois.

Le lendemain, peu après avoir reçu l'extrême­ onction, il rend son dernier soupir à huit heures et demie du matin, six jours seulement après son épouse adorée.

Funérailles communes Déjà très affectée par la dispa­ rition de la dauphine, la Cour est d'autant plus douloureuse­ ment affligée par l'annonce de la mort du dauphin .

Tout Ver­ sailles est sous le choc.

«Ces Mémoires ne sont pas faits pour y rendre compte de mes senti­ ments ( ...

).

Je me contenterai de dire que je voulus tout quit­ ter et me retirer de la Cour et du monde », s'attriste le duc de Saint-Simon.

Cependant, fidèle à son devoir de courti­ san et de chroniqueur du rè­ gne, il n'en fait rien ; il se joint à la foule venue rendre un der­ nier hommage au couple prin­ cier et assister aux funérailles communes .

La Cour, les grands, les hauts dignitaires du royaume vien­ nent saluer les catafalques de Marie-Adélaïde et de Louis, décédés dans la fleur de l'âge, à vingt-six et vingt-neuf ans .

Côte à côte, les cercueils sont acheminés vers Saint-Denis, où les obsèques solennelles se déroulent dans une tristes­ se indicible.

Tandis que les défunts sont inhumés dans la nécropole royale, leurs cœurs vont rejoindre ceux de leurs ancêtres au Val-de-Grâce, con­ formément à la tradition .

Dé­ sormais, ils sont ensemble, l'un près de l'autre, pour l'éternité .

Hélas ! Louis XIV n'en a pas fini avec les épreuves .

Il vient à peine de désigner le nouveau dauphin , le petit duc de Bre ­ tagne, fils aîné des disparus , que l'épidémie de fièvre et de rougeole se manifeste de nou­ veau.

Elle frappe le dauphin, âgé de cinq ans, et son frère cadet, le duc d'Anjou, âgé de deux ans.

Le 8 mars, le jeune dauphin est emporté par la maladie .

Désormais, il ne reste plus à Louis XIV qu'un seul hé­ ritier en ligne directe : le petit duc d'Anjou, le futur Louis XV.

N. »

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