La « mummie » fait fureur en Europe

« En France, c'est François 1•' qui popularisa la « mummie » puisque, dit-on, il ne se dé­ plaçait jamais sans s'être au préalable muni d'un « mor­ ceau » de « mummie », soi­ gneusement placé dans une petite bourse.

De même, à la cour de Bohême, une momie entière était à la disposition des membres les plus influents de la noblesse ! Ambroise Paré en dénonça l'usage, mais en vain.

Un trafic européen L orsqu'il dégage le site de Deir-el-Medineh dans les années 1940, l'égyptologue Bernard Bruyère relève effec- tivement dans les tombes des traces d'incendie.

Vraisem­ blablement, la « mummie » était le plus souvent prépa­ rée sur place, dans des pièces réservées à cet usage, à partir de véritables momies brûlées et dont on recueillait une pâ­ te ou une liqueur.

Le produit ainsi obtenu, et parfois mê­ me des momies non encore « traitées », était expédiés par caravane jusqu'au Caire ou Alexandrie, où des navires les acheminaient au-delà de la Méditerranée.

En effet, un véritable trafic s'était organi­ sé, et il semble que Lyon de­ vint vite la plaque tournante de ce commerce douteux, assurant la redistribution de la marchandise en différents points de France et d'Europe.

Tenant en grande partie à un certain effet de mode, il était normal que la « mummie » perdît de son influence.

Le phénomène s'accéléra sans doute un peu avec la décou­ verte que fit un jour le mé­ decin du roi de Navarre lors d'un voyage en Égypte.

Po­ sant quelques questions à son fournisseur sur la prépa­ ration de la potion, il fut hor-. »