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La musique en Angleterre de Dunstable à Haendel

Publié le 27/02/2008

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L'Angleterre où, dès les premières années du XIIIe siècle, était né le faux-bourdon, le gymel (cantus gemellus)  allait produire deux cents ans plus tard un des musiciens les plus grands, un de ces génies qui exercent sur l'art une action décisive et lui ouvrent un nouveau domaine. John Dunstable avait probablement vu le jour dans la ville dont il porte le nom, mais si l'on sait par l'épitaphe de son tombeau qu'il mourut la veille de Noël 1453, on ignore la date de sa naissance et l'on ne sait à peu près rien de sa vie. Cependant, comme des manuscrits italiens nous ont transmis la plupart de ses ouvrages, comme d'autre part, on retrouve dans son style l'influence des maîtres madrigalistes florentins, on a supposé qu'il séjourna quelques années dans la péninsule. Il n'y a rien d'étonnant dans ce fait : on était, pour peu que l'on appartînt à l'Église, plus " européen " qu'en aucun temps, et nous sommes bien surpris quand nous voyons, malgré l'insécurité des chemins et la difficulté des voyages, les musiciens passer si aisément alors d'une cour à une autre et d'une chapelle flamande à une maîtrise italienne. Ces courants, ces échanges nous expliquent la sorte d'universalité que semblent acquérir des artistes comme les polyphonistes de l'école franco-flamande, un peu plus tard, et les parentés que l'on constate entre les diverses écoles à l'aube de la Renaissance.    
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« L'Angleterre où, dès les premières années du XIIIe siècle, était né le faux-bourdon, le gymel (cantus gemellus) allait produire deux cents ans plus tard un des musiciens les plus grands, un de ces génies qui exercent sur l'art uneaction décisive et lui ouvrent un nouveau domaine.

John Dunstable avait probablement vu le jour dans la ville dont ilporte le nom, mais si l'on sait par l'épitaphe de son tombeau qu'il mourut la veille de Noël 1453, on ignore la date desa naissance et l'on ne sait à peu près rien de sa vie.

Cependant, comme des manuscrits italiens nous ont transmisla plupart de ses ouvrages, comme d'autre part, on retrouve dans son style l'influence des maîtres madrigalistesflorentins, on a supposé qu'il séjourna quelques années dans la péninsule.

Il n'y a rien d'étonnant dans ce fait : onétait, pour peu que l'on appartînt à l'Église, plus “ européen ” qu'en aucun temps, et nous sommes bien surprisquand nous voyons, malgré l'insécurité des chemins et la difficulté des voyages, les musiciens passer si aisémentalors d'une cour à une autre et d'une chapelle flamande à une maîtrise italienne.

Ces courants, ces échanges nousexpliquent la sorte d'universalité que semblent acquérir des artistes comme les polyphonistes de l'école franco-flamande, un peu plus tard, et les parentés que l'on constate entre les diverses écoles à l'aube de laRenaissance.

Si nous ne savons rien de la vie de Dunstable, les ouvrages qu'il a laissés nous émerveillent par leur caractère dehardiesse et de nouveauté.

Non seulement ils s'imposent par la qualité de l'invention mélodique, mais encore parl'habileté d'un contrepoint qui perd toute rigidité et s'assouplit jusqu'à fournir des combinaisons harmonieuses d'unegrâce souvent exquise.

C'est par là que Dunstable exerça son influence, par la révélation d'un style plus libre.

Il estexactement un précurseur, un modèle, dont Binchois et Dufay retiendront la leçon.

Cependant, après Dunstable, il semble que l'école anglaise entre en sommeil : les maîtres de chapelle écrivent des motets qui ne se distinguentpoint de ceux que produisent leurs confrères flamands ou italiens, et aucun nom n'est à retenir jusqu'au moment où une floraison nouvelles'épanouit sous les règnes d' Henri VIII P143 , d'Édouard VI, des reines Marie et Élisabeth.

Ces temps troublés par les querelles religieuses voient, à côté d'un Shakespeare L201 , la musique faire alliance avec la poésie.

L'amour de la musique est alors si grand que l'on voit un catholique comme Byrd maintenu par la volonté royale à la direction de la chapelle anglicane de la cour.

L'un des premiers artisans de cette renaissance, après une éclipse longue de plus d'un siècle, est Thomas Tallys, organiste à la Cour d' Henri VIIIP143 , et qui, né vers 1510, meurt en 1585.

Le roi lui octroie privilège pour l'impression des œuvres musicales, et lui-même compose motets, messes, anthems , pièces d'orgues et de “ virginal ”.

On cite surtout, et comme un tour de force, son motet à quarante voix écrit pour huit chœurs à cinq parties Spem in alium non habui .

Il eut pour élève William Byrd (ou Bird, ou encore Birde), le plus illustre des compositeurs anglais de la Renaissance, né vers 1540, et qui entra en 1570 à la Chapelle Royale, où il demeura jusqu'à sa mort survenue en 1623.

Byrd passe dès son vivantpour le plus grand musicien du royaume, et la postérité n'a point démenti le jugement de ses contemporains.

Il écrit avec une égale perfection desœuvres sacrées aussi bien pour le service anglican que pour le service romain, des messes à quatre et cinq voix dans lesquelles il laisse parler sasensibilité, sa tendresse.

Le culte réformé introduit dans la musique religieuse anglaise, auprès de l'orgue, des instruments.

Byrd se meut à l'aise dans cette polyphonie ;mais il excelle tout autant dans les pièces qu'il écrit pour le clavier C'est l'époque où l'Angleterre, à l'imitation de la reine Élisabeth Ire P098 , s'engoue pour l'épinette qu'on nomme “ virginal ”, non point, comme on l'a dit, par flatterie pour la “ reine vierge ”, puisqu'on trouve le mot dès le règned'Henri VIII P143 , en 1502.

Le nombre de pièces écrites pour le virginal est considérable et atteste la popularité de l'instrument qui a donné son nom à l'école anglaise des virginalistes .

Ceux-ci, naturellement, produisent aussi des compositions vocales, des anthems (antiennes en style de motet), des songs, des carols, chants de Noël, mi-religieux, mi-profanes, dont le nom perpétue outre-Manche celui de la vieille “ danse tournée ”française qui s'opposait à l'espringale, danse sautée.

Les plus illustres continuateurs de Byrd sont Edward Gibbons et Orlando Gibbons, le derniersurtout qui fut organiste de Westminster, et laissa des ouvrages d'une grande beauté.

Avant eux, John Dowland, luthiste de grand renom, au service de lord Walden, vient à Paris, puis parcourt l'Allemagne, l'Italie, les pays du Nord etpublie quantité de Songs of Ayres , accompagnés par le luth ; des pavanes à cinq parties pour luth et violons ; ces ouvrages témoignent d'une incomparable habileté d'écriture, et, très souvent, d'une sensibilité qui s'émeut au spectacle de la nature et sait trouver des accents d'uneincomparable fraîcheur.

Mais des amateurs comme lord Derby (en qui l'on a voulu voir l'auteur de quelques pièces de Shakespeare L201 ) montrent le goût le plus sûr et laissent des preuves éloquentes de leur grande maîtrise.

Nombre de recueils collectifs nous ont transmis ces œuvres.

Ellesportent les noms déjà cités, près desquels on rencontre ceux de John Mundy, de Thomas Morley, qui fut organiste de la cathédrale de Saint-Paulavant de devenir chantre de la Chapelle Royale, de William Blitheman (qui fut le maître de John Bull), de G.

Farnaby, de Thomas Tomkins, deBennet.

Une place de premier rang doit être assignée à John Bull et à John Wilbye.

John Bull (1563-1628) fut, à la ChapelleRoyale, l'élève de Blitheman, avant de devenir lui-même organiste de cette même chapelle où il succédait à sonmaître.

Il avait voyagé à travers l'Europe et ses talents d'organiste l'avaient fait apprécier aussi bien en France quedans les Pays-Bas et qu'en Allemagne.

Il est d'une extraordinaire ingéniosité dans ses variations sur un même thèmedont il tire, tour à tour, des développements lyriques, tendres, passionnés.

Nul n'a su mieux que lui “ décrire ”musicalement une chasse à courre, par exemple ; mais ce réaliste sait aussi rêver.

Wilbye, lui, excelle dans lemadrigal.

Attaché à la maison de lady Rivers, il compose des airs tendres, simples, gracieux ; mais il collabore pourune large part au recueil Tears and Lamentations (Larmes et lamentations) qui paraît en 1614, et les pièces qu'il y insère prennent place parmi les meilleures de son temps.

Fait étrange : toute cette brillante génération de madrigalistes et de virginalistes reste sans postérité.

La musiqueanglaise s'oriente, aussitôt après, vers un genre nouveau : le ballet de cour, les masks (fêtes masquées), puis vers l'opéra.

Cependant la tourmente révolutionnaire empêche le développement de l'opéra au moment même où il s'épanouit dans le reste de l'Europe ; mais ce. »

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