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La Noblesse domine-t-elle la Restauration ?

Publié le 19/09/2011

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Les élections d’octobre 1826 annonce une nouvelle époque dans la Restauration du fait qu’elle permet à une majorité de constitutionnels d’accéder à la Chambre et donc a former leur gouvernement. Ce sont les excès du parti ultra qui a conduit à la formation de ce parti qui, pour eux, les idées de la Révolution ne sont pas mortes : principes de 1789 (égalité fiscale et devant la loi, liberté civile, équilibre des pouvoirs) doivent être respectés et la notion de liberté est très présente (liberté politique, libertés nationale).

« liberté est très présente (liberté politique, libertés nationale).Derrière Decazes, le parti entend promouvoir une politique modérée où il faudra « nationaliser le roi et royaliser lanation ».

Les Ministres, telle que Pasquier ou le maréchal Gouvion Saint-Cyr, gouvernent plus que le Roi et cedernier est soumis à un contrôle financier.

Des nouvelles lois voient le jour et mettent en pratique cette politiquemodérée.

L’avenir de la liberté de la presse est assuré avec la Loi Serre (1819) qui supprime la censure et la loimilitaire de 1818 précise que toute personne choisi au hasard peut payer quelqu’un pour se faire remplacer etsurtout revoit le système des avancements, auparavant favorable à la noblesse.

De plus, une loi électorale (1817)favorise les petits propriétaires et les commerçants.

Le pays connaît une vague de modernisme et d’évolution : enéconomie, les français veulent imiter les anglais en terme d’industrialisation, l’industrie textile et en pleine essor, etune vague d’urbanisation touche les grandes villes.

La nation fait « l’apprentissage de la vie parlementaire » où leschefs des partis usent de l’art rhétorique pour faire valoir leurs idées.Mais l’assassinat du Duc de Berry, le 13 février 1820, annonce la fin du gouvernement des constitutionnels mais lepays a vue l’émergence d’un espace public grâce au pluralisme, à la forte présence de la presse et la publicité desdébats.

Après cette période, le pays ne pourrait jamais retomber dans une vague réactionnaire… B – La Radicalisation de la politique des ultras : la fin d’un modèle suranné La période modérée qu’aura connu le pays prendra fin avec l’assassinat du Duc de Berry qui annonce le retour duparti ultra de 1820 à 1828.

Le parti obtient le renvoi de Decazes, l’accusant d’être complice du meurtre et affirmantque « le poignard qui a tué le Duc de Berry est une idée libérale ».

Ce retour de la Droite au pouvoir, sous lesgouvernements du Duc de Richelieu jusqu’en 1821 et du Comte de Villèle jusqu’en 1827, s’exprima rapidement parl’adoption de mesures réactionnaires : rétablissement de la censure en mars 1820 et de la loi du Double Vote le 30juin, qui permettait aux plus riches de voter deux fois (172/430, l’opposition se compte à 80 députés).

Sous Villèle,la vague réactionnaire est sensible avec l’adoption en 1822 d’une loi interdisant la presse d’opposition et lafermeture des universités et facultés (de droit, de médecine).

Les liens entres pouvoir et Eglise se resserrent,l’éducation est reprise progressivement par le Clergé, le prouve la nomination Mgr Frayssinous au poste de ministredes Affaires ecclésiastiques et de l'Instruction publique.

Avec l’avènement et le sacre de Charles X à Reims le 29 mai1825, les ultras reprennent espoir dans leur politique, déçus depuis le départ de Richelieu en 1821.

Ils imposèrentl’adoption de nouvelles mesures réactionnaires telles que la « Loi sur le sacrilège » (1825) punissant la profanationdes hosties, ou la « Loi sur le milliard des émigrés » (1825) qui visait à indemniser les détenteurs des terresréquisitionnées durant la Révolution.

D’autres, telle que le « droit d’ainesse » ou la loi visant à abolir la pressepolitique (« loi de justice et d’amour ») n’arrivent pas à passer le cap de l’adoption où une atmosphère divisionnaires’abat sur le parti ultra.

Le passage dans le camp des libéraux de Châteaubriand, alors écarté du Ministère desAffaires Etrangères, réactive la branche « libéral » chez les ultras.

Pourtant Villèle s’entête, relance la censure etcrée 88 pairs de droite pour rétablir la majorité.

A cause des divisions interne, Villèle se voit obliger de dissoudre lachambre des Députés (le 6 novembre 1827) et les nouvelles élections profitent à l’opposition, aux libéraux.

Villèledémissionne (janvier 1828), remplacé par Martignac à la tête d’un gouvernement de centre-droit.

Ces mesures sontrefusées aussi bien par la Droite que par la Gauche et le Roi nomme Polignac, l’un des chefs du parti ultra en 1829.Deux nouveaux partis se formèrent, tous deux décidés à renverser la dynastie : un parti républicain, composéd’ouvriers et d’étudiants, et un parti orléaniste, autour de Talleyrand.

La Chambre, opposée à ce nouveaugouvernement inactif, et encore dissoute en juin 1830.

L’opposition obtient 274 sièges mais le Roi va à l’encontre dela volonté exprimée et, sous l’impulsion de Polignac, publie les Quatre Ordonnances (le 26 juillet), véritable appel aucoup d’état : loi sur la presse, loi électorale, dissolution de la Chambre, date des nouvelles élections.

Le peuple deParis, voyant la spoliation de leurs libertés politiques, se rassemble pour renverser le pouvoir : les Trois Glorieuses(27, 28, 29 juillet) annonce la fin des Bourbons, et monte au trône Louis-Philippe, Roi des Français.

C’est la fin d’uneère pour la noblesse, que les ultras ont emportée dans leurs ambitions de Restauration. En définitive, malgré des dominations encore incontestables en termes économique et culturelles, la Noblesse, parun désir insatiable de retour à l’ordre ancien, a été fortement présente dans la vie politique et publique, notammentpar la présence forte à travers le groupe Ultra à la Chambre et ce jusqu’à la radicalisation de leur projet politique quiles a conduit à la chute d’un régime et du dernier Roi de France.

Balzac résume la situation en affirmant que « qu’iln’y a plus de noblesse, il n’y a qu’une aristocratie ».

Aussi, les français ont appris qu’est ce qu’était la visionparlementaire du pouvoir, ont assisté à la naissance d’un espace public avec l’émergence d’une presse politiqued’opposition, et surtout se sont mobilisés pour la protection de leurs libertés individuelles et politiques lors des TroisGlorieuses.La Noblesse a perdu, le Roi de la Monarchie de Juillet n’est plus Roi de France mais Roi des Français, Louis-Philippe,figure nouvelle du roi-bourgeois.

C’est la fin de tout un régime, qui emporte avec elle ses plus fidèles serviteurs. Bibliographie▪ Encyclopaedia Universaliso Articles « Restauration », « Noblesse »▪ Heinz-Gerhard Haupt, Histoire Sociale de la France depuis 1789, Editions MSH, 1995▪ Berstein, S., Histoire du XIXème siècle, Hatier, 1994▪ Colon, D., L’Histoire du XIXème siècle en fiches, Ellipses, 2006▪ Malet, J.

Histoire III, Hachette, 1960▪ Rémond, R., Introduction à l’Histoire de Notre Temps II, Editions du Seuil, 1974. »

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