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La place de l'afrique dans la mondialisation

Publié le 05/05/2013

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Conférence sur l'Afrique Subsaharienne Le 21/11/2012 de 13h30 à 16h00 Par Richard Banégas, au Lycée François 1er A l'heure de la mondialisation, quelle place pour l'Afrique subsaharienne ? Après un bref rappel de ses travaux passés (sur la démocratisation au Bénin et Ouganda, enjeux de citoyenneté et la violence en Côte d'Ivoire...), notre intervenant principal Richard Banégas (professeur à Sciences Po et direct eur de recherches au CERI) évoque d'emblée un constat de marginalisation croissante de l'Afrique subsaharienne en politique, économie et stratégie militaire, thèmes qui constitueront les 3 points de notre compte -rendu. Cette région semblerait incapable de s'inscrire dans des flux mondiaux ou dans ce que l'on appelle le « temps mondial de la démocratie « ou encore dans la modernité, point sensible abordé par l'ex-président français Nicolas Sarkozy lors d'un discours à Dakar en 2007 par cette phrase « l'Homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire «. Nous étudierons donc successivement la place stratégique actuelle qu'occupe l'Afrique subsaharienne avant d'aborder son rôle économique dans la mondialisation avant de conclure sur son intégration politique vis à vis des autres pays... I- L'Afrique subsaharienne, une région tenue à l'écart des grandes décisions stratégiques. Il apparaît d'abord clair que l'Afrique subsaharienne a perdu la place privilégiée qu'elle occupait durant la Guerre Froide et l'opposition bipolaire entre l'URSS et les Etats-Unis. Car si le mouvement des Non-alignés a peu pesé dans la balance, les gouvernements africains avaient su jouer de cette opposition pour l'instrumentaliser à des fin politiques. Bien que ces motivations puissent être contestables pour l'intérêt des habitants, les chefs d'Etats africains ont ainsi pu se créer des partenaires puissants et fiables leur assurant un confort de vie et de puissance important : ce fut par exemple le cas au Mozambique et en Angola où les guerr es par factions interposées ont permis des profits politiques pour le régime en place. Idem au Congo où le président Mobutu (en échange d'uranium) a su gagner une place stratégique dans les relations avec les États Unis. Cette rivalité bipolaire a bien am ené des contraintes pour ces pays mais c'était leur seule chance pour gagner en intérêt militaire aux yeux des puissances militaires dominantes. Les régimes en place, sous prétexte de défendre leur peuple contre d'éventuelles invasions par les deux blocs, ont pu s'assurer un mandat pérenne tout en concluant des pactes commerciaux avec certaines de ces puissances ! La Guerre froide fut ainsi synonyme d'obtention de pouvoir stratégique pour certains pays d'Afrique subsaharienne et le tournant de 1989 marque ainsi un déclassement stratégique de l'Afrique. Ils sont brusquement livrés à eux-mêmes alors que tous les pays tournent leur regard vers les États-Unis qui contemplent la chute de l'URSS au mépris des accords stratégiques passés avec l'Afrique subsaharienne... Or, cette marginalisation stratégique pourrait s'arrêter suite à l'intérêt progressif porté aux « nouvelles menaces « dont AQMI (Al Qaïda au Maghreb Islamique), les pirates en Somalie où les pays instables dû à la ferme dictature (Swaziland...) et ains i l'Europe ou les Etats-Unis concluraient des pactes de stratégies militaires avec les pays africains « stables « afin de bénéficier d'un allié local et/ou d'un rempart contre ces « nouvelles menaces «. L'Afrique subsaharienne y trouverait quelque débouché intéressant pour des pays souhaitant être intégré à la stratégie mondiale et qui pourrait par la suite bénéficier d'aides économiques, politiques de la part des pays avec lesquels il avait déjà passé des contrats stratégiques !
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« local et/ou d'un rempart contre ces « nouvelles menaces ».

L'Afrique subsaharienne y trouverait quelque débouché intéressant pour des pays souhaitant être intégré à la stratégie mondiale et qui pourrait par la suite bénéficier d'aides économiques, politiques de la part des pays avec lesquels il avait déjà passé des contrats stratégiques ! Derrière l'impression d'un déclassement militaire mondial de l'Afrique subsaharienne, n'y aurait -il pas un reclassement stratégique pour les meilleurs élèves de la région suite au nouvel intérêt militaire des Etats -Unis surtout pour la région ? (Exemple pourrait être donné de la Pan - Sah el Initiative menée par les USA visant à promouvoir les mesures de sécurité dans les pays proches des « nouvelles menaces », l'Afrique subsaharienne pourrait -elle y trouver son compte en terme de rayonnement stratégique mondial ?) Mais l'avenir de l'Afrique subsaharienne n'en est pas moins indécis dans le domaine économique où le terme « mondialisation » est au cœur des débats… II- L'Afrique subsaharienne, de l'intégration régionale économique à la mondialisation ? D'un point de vue factuel, les s tatistiques excluent froidement cette région du monde du gotha économique mondial : alors que l'Afrique contient près de 10% de la population de la planète, sa richesse produite n'excède pourtant pas les 1% du PIB mondial ! Son poids dans le commerce inter national semblant négligeable, on est en droit de se demander si l'Afrique est réellement intégrée dans le commerce mondial à l'heure où la mondialisation devient la norme pour la majeure partie des pays développés… L'Afrique subsaharienne attire en effet peu d'IDE (Investissements directs à l'étranger) et de convoitises et il y a bien eu d'abord des tentatives d'intégration régionale pour développer un marché intérieur mais les échecs furent plus nombreux que les réussites car les entreprises étrangères ét aient réticentes et frileuses, la spéculation défavorable (la bourse de Johannesburg est la seule place financière d'Afrique subsaharienne) et des obstacles juridiques et politiques (régimes dictatoriaux …) s'opposait à la bonne mise en place d'un marché i ntérieur. On compte aussi plusieurs anciens dispositifs d'insertion économique de l'Afrique à l'échelle mondiale, notamment l'AGOA (African Growth and Opportunity Act) qui fut une loi votée en 2000 par les États -Unis visant à favoriser les exportations ve rs l'Afrique subsaharienne or cela ne fut valable que pour les pays pétroliers (Nigeria, Angola), seuls bénéficiaires de cette aide commerciale à l'Afrique. Les rapports économiques sont donc biaisés puisque l'Afrique subsaharienne en est réduite à son int érêt pétrolier et concernant donc uniquement certaines régions pétrolifères… L'Europe aussi tenta des partenariats économiques avec l'Afrique subsaharienne afin de lui permettre d'émerger pour plus tard participer à la mondialisation : La Convention de Lo mé, signée en 1975 à Bruxelles, était censée créer des liens économiques (import/export) entre les pays de la CEE (pas encore Union européenne à l'époque) et les pays de l'ACP (Afrique -Caraïbes -Pacifique), majoritairement d'anciennes colonies françaises ou belges (Congo, Tchad, Mali, Bénin…). La visée première de cette convention était de favoriser les échanges vers l'Europe de la part de ces pays, le libre -marché ne leur permettant pas d'avoir un partenaire économique pérenne et donc d'émerger, l'Europe se propose de devenir leur premier partenaire commercial en échange d'aides économiques (priorité d'échange donnée aux denrées agricoles et minières provenant de l'Afrique subsaharienne) et sanitaires. L'aide au développement par un commerce intra -continent al puis à long terme mondial était le but de cette convention.

Mais l'Europe a brûlé l'étape de l'intégration économique régionale et à. »

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