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La Princesse des Ursins

Publié le 27/02/2008

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La Princesse des Ursins 1642-1722 "Il y a des femmes qui sont nées bergères" déclare Sainte-Beuve. "Madame des Ursins était née et ne vivait que pour brasser de grandes affaires, et pour avoir la haute main dans de magnifiques tripots, au sein des jardins et des palais." Fille de Louis de La Trémoille, duc de Noirmoutier et de Renée-Julie Aubery, elle devint veuve, en 1670, d'Adrien-Blaise de Talleyrand, prince de Chalais. Grâce aux bons offices du cardinal d'Estrées, ambassadeur de France à Rome, elle fut remariée à Flavius dei Orsini, duc de Bracciano, grand d'Espagne, qui mourut, lui aussi, en 1698. La princesse va trouver alors un rôle à sa mesure. Louis XIV, qui a accepté la couronne d'Espagne pour son petit-fils Philippe V, le marie avec la seconde fille du duc de Savoie. Grâce à une diplomatie savante et forte de l'appui de Madame de Maintenon, la princesse enlève sa nomination de Camarera Major, et impose son ascendant à la petite reine de quatorze ans, intelligente et spontanée, mariée à un monarque de dix-huit ans, faible et irrésolu, qui se laisse aisément gouverner.

« DES ROIS VENUS DE FRANCE Philippe V d'Espagne 1714 1715 LE ROI ET LES HOMMES La chute de la Princesse des Ursins La reine Marie~Louise d'Espagne vient de mourir, laissant le roi en proie à un profond désarroi.

Il n'en faut pas plus à Marie~Anne de La Trémoille, princesse des Ursins et camarera mayor de la défunte, pour occuper la place ainsi laissée vacante.

Elle ne sait pas alors qu'elle court à sa perte, poursuivie qu'elle sera par la jalousie de l'abbé Jules Alberoni et la haine de la nouvelle reine, Élisabeth Farnese.

M adame des Ursins isole Philippe V d'Espagne et passe l'essentiel de son temps à ses côtés.

Louis XIV voit d'un fort mauvais œil son influence croissante et son intimité de chaque instant avec son petit­ fils.

Madame de Maintenon lui reproche, le 5 mars 1714, de tenir le roi éloigné de sa Cour en le gardant « à la campagne afin qu'il ne voie personne».

Mais la princesse se croit suffi­ samment puissante pour se passer de sa protectrice qui, insensiblement, cesse d'être sa confidente et son ange gar­ dien.

Lors de la guerre de Suc­ cession d'Espagne, elle entend tourner à son avantage les décisions prises par l'Espagne et réclame la jouissance d'une principauté en Hollande.

Mais le deuil crépusculaire de Phi- lippe V prend fin, et le roi décide de reprendre les cho­ ses en main.

Le 17 mai, il fait savoir à Louis XIV qu'il donne l'ordre à ses plénipotentiaires de signer la paix d'Utrecht avec la Hollande, sans plus faire mention des volontés de madame des Ursins.

Ce traité marque un premier coup d'ar­ rêt à la carrière jusque-là triomphale de la camarera mayor de la défunte reine Marie-Louise.

Élisabeth Farnese, une ennemie dans la place Le 20 juin, la princesse des Ursins envoie à son neveu, le prince de Chalais, un courrier informant Louis XIV de l'ur­ gente nécessité dans laquelle se trouve le roi d'Espagne de se remarier après la mort de la reine Marie-Louise.

Sans le savoir, elle va orchestrer sa propre chute.

En organisant le mariage de Philippe V avec Élisabeth Farnese, héritière du duc de Parme, elle sera bien mal récompensée et choisira elle-même son bour­ reau.

L'abbé Jules Alberoni, qui prend une place grandis­ sante à la Cour d'Espagne, n'y voit pas meilleure occasion pour ourdir le complot qui mènera l'embarrassante confi- ~ dente du roi à sa perte.

-~ Paul Hippolyte de Beauvillier, ·§ duc de Saint-Aignan et ambas- 8, sadeur de France, apprend à !2 la nouvelle reine, à la rencon­ ~ tre de qui il a été envoyé en ~ décembre 1714, que sa Mai ... »

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